Nasrallah promet une « réaction sévère » à tout assassinat ciblé sur le sol libanais
Netanyahu a laissé entendre qu'un haut responsable du Hamas caché au Liban pourrait être ciblé ; le chef du Hezbollah "n'acceptera pas que les règles du conflit soient modifiées"
Le chef du groupe terroriste chiite libanais du Hezbollah a déclaré lundi qu’il ne permettrait pas que le Liban devienne un champ de bataille, répondant ainsi à une menace implicite du Premier ministre Benjamin Netanyahu, proférée la veille, de prendre pour cible un membre important du groupe terroriste palestinien du Hamas hébergé dans le pays.
« Tout assassinat par Israël d’un Libanais, d’un Palestinien, d’un Iranien ou de toute autre personne sur le territoire libanais entraînera une réaction sévère et nous ne nous tairons pas », a déclaré Hassan Nasrallah.
« Nous ne permettrons pas le retour des assassinats [ciblés] au Liban et nous n’accepterons pas que les règles du conflit soient modifiées. Israël doit le comprendre », a poursuivi Nasrallah.
Dimanche, Netanyahu a semblé se moquer de Saleh al-Arouri, chef adjoint du Politburo du Hamas, qui avait déclaré quelques jours plus tôt à un média libanais que tout assassinat ciblé par Israël de dirigeants du groupe terroriste déclencherait une « guerre régionale ».
Le Premier ministre a « entendu le verbiage du haut responsable du Hamas, al-Arouri, depuis sa cachette au Liban. Il sait très bien pourquoi lui et ses collègues se cachent », a-t-il déclaré au début de la réunion hebdomadaire de son cabinet.
Les commentaires d’al-Arouri sont intervenus quelques jours après que des médias arabophones eurent rapporté que les chefs terroristes de la bande de Gaza prenaient des précautions accrues, craignant d’être pris pour cible par Israël.
« Le Hamas et les autres mandataires iraniens comprennent très bien que nous lutterons par tous les moyens contre leurs tentatives d’utiliser le terrorisme contre nous, en Judée et Samarie, à Gaza et partout ailleurs », a déclaré Netanyahu, en faisant référence à la Cisjordanie et à l’enclave côtière palestinienne gouvernée par le Hamas. « Quiconque tente de nous nuire, quiconque finance, organise et envoie des terroristes contre Israël en paiera le prix fort. »
Les termes « partout ailleurs » et « mandataires iraniens » utilisés par le Premier ministre font écho à des remarques similaires qu’il a récemment formulées et qui ont été interprétées comme signifiant que la réponse d’Israël aux attaques terroristes pourrait inclure des actions au-delà de ses frontières, de la Cisjordanie ou de la bande de Gaza.
La menace d’al-Arouri est intervenue après que le cabinet de sécurité se soit réuni la semaine dernière à la suite de plusieurs attaques terroristes meurtrières récentes en Cisjordanie, le bureau de Netanyahu déclarant plus tard que les ministres s’étaient mis d’accord sur « des mesures de représailles à l’encontre des terroristes et avaient autorisé le Premier ministre et le ministre de la Défense à agir en la matière ».
Aucun détail n’a officiellement filtré sur la nature exacte de ces mesures, mais selon des fuites, la reprise des assassinats ciblés en fait partie.
Dans son discours de lundi, Nasrallah a également répondu aux récentes accusations de Netanyahu et du ministre de la Défense Yoav Gallant selon lesquelles « l’Iran et ses mandataires cancéreux » étaient à l’origine de la récente recrudescence des attaques terroristes.
« Face à l’escalade de la résistance en Cisjordanie, Netanyahu a voulu accuser l’Iran et a créé une réalité dans laquelle toute la situation en Cisjordanie est un complot iranien et les Palestiniens ne sont que l’outil de Téhéran », a déclaré le chef du Hezbollah. « C’est bien sûr une insulte à l’intelligence du monde entier et des Israéliens. Ils ne comprennent pas que la résistance en Cisjordanie est une décision purement palestinienne. »
Israël se trouve dans une « impasse existentielle et stratégique ».
« La seule solution est qu’Israël quitte cette terre », a-t-il menacé.
Depuis un an et demi, la violence s’est intensifiée en Cisjordanie, avec une augmentation des tirs palestiniens contre des civils et des soldats israéliens, des arrestations quasi-quotidiennes par l’armée et une recrudescence des actes de vengeance commis par des résidents d’implantations juifs extrémistes à l’encontre des Palestiniens.