Netanyahu fait de la mise en œuvre du projet de Trump pour Gaza une condition de la fin de la guerre
Lors de sa conférence de presse, le Premier ministre a redit que les fonds qataris envoyés au Hamas à la demande d'Israël n'avaient pas financé le 7 octobre et a paru minimiser les capacités du groupe terroriste

Pour sa première conférence de presse depuis cinq mois, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a, pour la première fois, affirmé mercredi que la mise en œuvre du plan « révolutionnaire » du président américain Donald Trump visant à relocaliser les civils de Gaza était un préalable à la fin du conflit. Il a qualifié le projet de Trump de « brillant » et assuré qu’il pourrait bien changer la physionomie du Moyen-Orient.
La toute récente opération Chariots de Gédéon – l’offensive terrestre israélienne de grande ampleur lancée à Gaza le week-end dernier – a vocation à « parachever la guerre et finir le travail » dans l’enclave, a-t-il expliqué en direct et depuis les bureaux du Premier ministre à Jérusalem, face aux journalistes et aux caméras de télévision.
Israël a un projet « bien précis » pour atteindre ses objectifs de guerre à Gaza, a-t-il affirmé en rappelant qu’ils consistaient à « vaincre le Hamas, auteur des atrocités du 7 octobre, ramener tous nos otages et veiller à ce que Gaza ne soit plus jamais une menace pour Israël. »
« Nos soldats portent des coups chaque fois plus puissants contre les bastions du Hamas qui subsistent à Gaza », a-t-il expliqué tout en promettant qu’à l’issue de l’opération, « tout le territoire de Gaza sera sous contrôle de sécurité israélien, et le Hamas, totalement vaincu ».
Bien qu’il soit « prêt à mettre un terme à la guerre », Netanyahu a rappelé qu’il n’accepterait de le faire que « dans des conditions garantissant sans ambiguïtés la sécurité d’Israël : une fois tous les otages libérés, une fois toutes les armes du Hamas déposées et l’organisation loin du pouvoir, avec ses dirigeants exilés de la bande de Gaza… Une bande de Gaza totalement désarmée. Après quoi nous mettrons en œuvre le projet Trump. Un projet réellement bon et proprement révolutionnaire. »
Les États-Unis et Israël sont tous deux bien déterminés à faire en sorte que l’Iran ne se dote pas de la bombe et que le Hamas soit évincé de Gaza, a-t-il ajouté. Et « nous souhaitons que le projet de Trump » pour Gaza se concrétise, a-t-il souligné.
« C’est un projet réellement bon », a-t-il poursuivi « et susceptible d’apporter des changements non seulement ici… mais aussi de changer la physionomie de tout le Moyen-Orient. De changer une fois pour toutes ce que nous vivons avec Gaza pendant des dizaines d’années. »
Il a ajouté que s’il y avait une possibilité de « cessez-le-feu temporaire » de nature à faire libérer plus d’otages, il serait d’accord, tout en répétant que ce ne serait que temporaire.

« Nous allons gagner – et cela ne prendra pas un an et demi de plus. Je ne vais pas dévoiler nos plans mais cela va se faire. Nous parviendrons au résultat voulu, pour un avenir différent de la bande de Gaza », a ajouté Netanyahu.
Le Premier ministre a par ailleurs indiqué que le Qatar n’était « pas un pays ami », mais qu’il n’avait pas pour autant financé le 7 octobre.
Interrogé sur le scandale du Qatargate, Netanyahu a déclaré qu’il « ne savait rien » à propos de l’argent qu’auraient touché du Qatar ses assistants pour redorer l’image de ce pays du Golfe et qu’il « ne savait toujours pas » ce qui s’était vraiment passé.

Netanyahu a rappelé s’en être officiellement pris au Qatar – l’un des principaux médiateurs entre Israël et le Hamas lors des pourparlers sur les otages – alors même que d’autres en faisaient l’éloge et qu’Israël s’en servait avant tout pour faire libérer ses otages.
« Le Qatar n’est pas un pays ami », a-t-il rappelé en ajoutant que Doha continuait d’aider le Hamas et que de ce fait, il avait donné son accord en vue de l’adoption d’une loi par la Knesset définissant le Qatar comme un « État soutien du terrorisme ».
« Peut-être que le moment est venu de dire les choses clairement, à nos amis américains également. Ce que nous faisons », a-t-il déclaré, ajoutant que le maintien d’un contact avec le Qatar au sujet des otages devait faire partie des exceptions incluses dans ce projet de loi.
Netanyahu a par ailleurs abordé un autre sujet polémique en expliquant que les fonds versés au Hamas par le Qatar l’avaient été « sur avis du Shin Bet et du Mossad », alors même que le chef de l’agence de sécurité de l’époque assure s’y être opposé. Le Premier ministre a nié le fait que ces fonds, transférés à sa demande, aient quelque part financé le pogrom perpétré par les terroristes le 7 octobre 2023, attaque à. ce jour la plus meurtrière de toute l’histoire d’Israël et des Juifs depuis la Shoah.
Dans un exercice qui a donné le sentiment de minimiser le danger du Hamas, Netanyahu a déclaré que les membres du groupe terroriste « nous ont attaqués en claquettes, avec des AK-47 et des camionnettes, ce qui ne leur a rien coûté ». Il a expliqué que le Hamas n’avait pas pu constrire de tunnel avec cet argent pour pénétrer en Israël parce qu’il avait ordonné la construction d’une barrière souterraine. Le Hamas n’avait ni F-35 ni chars, a-t-il ajouté.
Toutefois, selon les informations disponibles, les milliers de membres du Hamas et d’autres terroristes qui se sont introduits en Israël le 7 octobre étaient très entraînés et lourdement armés, déployés dans le cadre des 24 bataillons de l’aile militaire des Brigades Qassem du Hamas. Ils avaient organisé plusieurs entraînements, mené l’attaque dans le cadre de vagues coordonnées et franchi la frontière en plusieurs dizaines d’endroits en utilisant des missiles antichars, des communications cryptées, des unités de commando naval et des deltaplanes.

Prétendre – à tort – que le kibboutz Ein HaShlosha n’a pas été attaqué
Netanyahu a convenu que les défaillances du 7 octobre devaient faire l’objet d’une enquête et d’un examen approfondi – « tout le monde fera face à ses responsabilités. Nous avons pour cel besoin d’une commission objective et impartiale. »
« Comment se fait-il qu’il n’y ait eu personne au niveau de la clôture. Comment se fait-il que l’on ait pris une directive interdisant de se trouver au niveau de la clôture », a-t-il interrogé. « Comment se fait-il que l’armée de l’air ait reçu l’ordre d’opérer plusieurs heures après l’attaque ? Comment cela a-t-il pu arriver ? »
Il a affirmé que le kibboutz Ein HaShlosha n’avait pas été visé par cette directive et que « rien ne s’est passé là-bas – la communauté n’a pas été envahie et les terroristes ont été tués ».
Les membres de ce kibboutz proche de Gaza ont dit leur choc suite aux propos de Netanyahu selon lesquels « rien » ne s’est passé le 7 octobre. En effet, quatre de leurs membres ont été assassinés. « Nous avons été surpris et choqués par l’inexactitude flagrante des propos du Premier ministre, comme si « rien ne s’était passé à Ein Hashlosha ». Il s’agit de propos scandaleux et graves qui portent atteinte à la mémoire des personnes assassinées et à l’ensemble de la communauté. »
« Lors de cette matinée la plus difficile de toute l’histoire de notre pays, le service de sécurité du kibboutz et ses habitants ont lutté avec héroïsme contre des dizaines de terroristes qui avaient pénétré dans le kibboutz », peut-on lire dans le communiqué. « Ce que confirme l’enquête de Tsahal. Lors de ces combats, quatre de nos bien-aimés voisins ont été assassinés : Rami Negbi, Noa Glazberg, Silvia Mirensky et Marcelle Taljah. Ils ne sont pas « rien ».
Les habitants du kibboutz ont exigé un correctif sur ce point et ont invité Netanyahu à effectuer un déplacement à Ein Hashlosha « pour parler avec la communauté et entendre ce qui s’est réellement passé au kibboutz Ein Hashlosha ».
Le cabinet de Netanyahu a tenté de rattraper les choses en affirmant dans un communiqué publié plus tard mercredi que ses propos sur le kibboutz Ein Hashlosha avaient été mal interprétés, sans dire que Netanyahu s’était mal exprimé.
Selon ce communiqué, il voulait dire que le kibboutz n’avait pas reçu l’ordre de ne pas agir, ce qui avait poussé ses habitants à passer à l’action, et que le service de sécurité local s’était « battu courageusement pour empêcher le kibboutz de tomber entre les mains des terroristes et d’être le théâtre d’un vaste massacre ».
« Loin de lui l’idée de dire qu’aucun habitant n’a été assassiné. Le Premier ministre s’est joint à la peine des quatre familles dont les proches ont été assassinés le 7 octobre, comme avec toutes celles dont les proches ont été assassinés ou blessés lors du pogrom, quelle que soit la communauté.

Cela fait maintenant 19 mois que le gouvernement refuse de mettre en place une commission d’enquête sur les événements liés au 7 octobre 2023 et qu’il s’oppose à la création d’une commission d’enquête d’État, qui, selon plusieurs sondages, est pourtant la solution plébiscitée par la plupart des Israéliens.
« Tout ceci donnera lieu à un examen et j’apporterai des réponses, comme tous les autres », a-t-il déclaré, après qu’on lui a demandé pour quelle raison il n’avait pas démissionné suite au 7 octobre ou, tout du moins, convoqué des élections pour demander à la population de lui renouveler sa confiance.
« Mais je suis déjà tenu responsable par la population au quotidien, Chaque semaine, il pourrait y avoir un vote de défiance. Il y a d’ailleurs déjà eu un vote de défiance et la population a pris sa décision. Cela se reproduira lors des prochaines élections, le moment venu », a-t-il poursuivi.
« Voulez-vous vraiment des élections en ce moment ? » a-t-il questionné. « Voulez-vous que je vous rappelle ce à quoi nous faisons face en ce moment-même ? Est-ce vraiment ce dont nous avons besoin — d’une commission d’enquête, là, maintenant — avec des soldats et commandants forcés de se transformer en avocats au lieu de tirer des obus d’artillerie et des munitions pour chars ? »
Là tout de suite, « en plein milieu de la guerre », ce n’est pas le moment, a soutenu le premier ministre.
« Engagement total » de Trump
Interrogé sur les informations faisant état d’un froid entre Trump et lui, Netanyahu a affirmé que les relations d’Israël avec les États-Unis étaient positives et que le réchauffement des relations du président américain avec les États arabes du Moyen-Orient ne l’inquiétait pas et que Trump – tout comme son vice-président, JD Vance – l’avaient assuré ces derniers jours que l’Amérique continuait de soutenir Israël.
« Il y a de cela quelques jours – une dizaine, peut-être un peu plus –, je me suis entretenu au téléphone avec le président Trump, lequel m’a dit : « Bibi, je veux que tu saches que mon engagement envers toi est total. Mon engagement envers l’État d’Israël est total » », a rappelé le Premier ministre.
Il a poursuivi en disant qu’il « y a de cela quelques jours, j’ai parlé avec le vice-président Vance. Il m’a dit… ‘Écoutez, ne prêtez pas attention à ces fausses rumeurs à propos d’un prétendu froid entre nous… Ce sont des manipulations. Ce n’est pas la vérité, vous savez que ce n’est pas vrai, et je vous le redis, de notre côté, c’est infondé’. »

« Nous sommes parfaitement alignés sur l’administration Trump », a poursuivi Netanyahu, « Nous nous parlons. Nous respectons leurs intérêts, et ils respectent les nôtres — et ils se rejoignent. Je ne vais pas vous dire qu’ils s’alignent complètement, évidemment pas, mais ils s’alignent presque complètement. »
Netanyahu a exprimé son soutien aux objectifs de Trump d’entretenir de meilleures relations avec les pays du Golfe au Moyen-Orient, comme en témoigne la visite du président en Arabie saoudite, au Qatar et aux Émirats arabes unis la semaine dernière, affirmant que cela pourrait profiter à Israël en facilitant la conclusion de nouveaux accords de normalisation dans le cadre des accords d’Abraham.
« Je ne vois aucun mal à ce que les États-Unis approfondissent leurs reations avec le monde arabe. C’est tout à fait audible. Et je vais vous dire plus – je crois que cela pourrait même favoriser l’expansion du périmètre des accords d’Abraham – sujet dans lequel je suis très investi et qui m’intéresse. »
Lors des deux années et demi au cours desquelles la première administration Trump et lui ont préparé les accords d’Abraham – qui ont permis à Israël de renouer des relations diplomatiques avec Bahreïn, les Émirats arabes unis et le Maroc – les États du Golfe continuaient de parler très durement d’Israël, a rappelé Netanyahu.
« Mais en coulisses, quelque chose de très différent se passait. Je crois que cela pourrait se reproduire. Je serais très heureux si c’était le cas, car c’est l’un de mes objectifs », a-t-il indiqué.
En 2023, avant que le pogrom commis par le Hamas en Israël, le 7 octobre, ne déclenche la guerre en cours et ne perturbe le processus de normalisation, l’Arabie saoudite était en pourparlers avancés au sujet de son adhésion aux accords, ce que soutenait l’administration du président de l’époque, Joe Biden.

« Mon intention a toujours été d’agrandir le cercle de la paix, tendre la main à nos amis et repousser l’épée de nos ennemis. Ma détermination est sans faille dans ce domaine et j’y mets beaucoup d’énergie », a déclaré Netanyahu.
L’Europe « ne nous influencera pas »
A propos des relations de Jérusalem avec l’Europe, Netanyahu a déclaré que les sermons et sanctions des pays européens exigeant la fin de la guerre à Gaza « n’influenceraient pas » les mesures de sécurité prises par Israël.
« Les pays européens n’ont pas d’influence sur nous et ils ne nous feront pas renoncer à nos objectifs premiers – à savoir garantir la sécurité et l’avenir d’Israël », a déclaré Netanyahu en réponse à une question sur la façon dont il envisageait de répondre aux sévères condamnations de ses alliés européens envers les actions d’Israël à Gaza.
Ces derniers jours, les pays européens ont effet demandé à Israël de mettre fin à son offensive militaire de grande ampleur dans la bande de Gaza et de lever les restrictions concernant l’acheminement de l’aide humanitaire destinée aux civils de Gaza.
Au tout début de sa conférence de presse, Netanyahu a rappelé que sa décision de reprendre l’acheminement de l’aide humanitaire dans la bande de Gaza, dimanche – très impopulaire parmi la droite israélienne – avait été prise dans le but d’éviter une catastrophe humanitaire à Gaza et de se concilier le soutien des alliés traditionnels d’Israël.

Après avoir indiqué que le Hamas pillait les cargaisons d’aide humanitaire qu’il revendait à des prix prohibitifs pour financer ses activités militaires, Netanyahu a rappelé qu’Israël avait développé avec les États-Unis un projet d’aide humanitaire susceptible de contourner l’intromission Hamas. Début mai, l’ambassadeur américain Mike Huckabee a indiqué qu’il s’agissait d’un projet américain, et non israélien.
Netanyahu a expliqué que ce projet comportait trois étapes : l’entrée de « nourriture de base dès maintenant » à Gaza pour éviter une crise humanitaire, suivie de l’ouverture de points de distribution de l’aide dans les tout prochains jours par des entreprises privées américaines et enfin la création d’une « zone tampon » dans le sud de Gaza destinée à abriter la population civile.
« Dans cette zone, qui sera exempte de toute présence du Hamas, les habitants de Gaza recevront la totalité de l’aide humanitaire », a-t-il ajouté.
Lundi soir, le Premier ministre britannique, Keir Starmer, le président français, Emmanuel Macron, et le Premier ministre canadien, Mark Carney, ont, dans une déclaration commune, menacé de prendre des « mesures concrètes » contre Israël en cas de refus d’arrêter son offensive militaire et de répondre aux besoins d’aide humanitaire à Gaza, sans oublier la suspension du mouvement d’expansion des implantations en Cisjordanie et l’engagement à œuvrer en vue d’une solution à deux États. Les dirigeants ont en effet qualifié les approvisionnements minimaux autorisés par Israël dimanche de « totalement insuffisants ».
Mardi, le Royaume-Uni a annoncé une pause dans les pourparlers de libre-échange avec Israël et imposé des sanctions aux résidents d’implantations de Cisjordanie, tandis que l’Union européenne a annoncé le réexamen de son accord de coopération avec Israël en raison de violations présumées des droits de l’homme à Gaza.
« Nous ferons ce qui est nécessaire pour mettre un terme à la guerre », a déclaré le Premier ministre lorsqu’on lui a demandé si Israël était prêt à accepter de telles menaces et sanctions de la part de l’Europe vis-à-vis de la poursuite de ses objectifs de guerre.

« C’est une honte que la Grande-Bretagne, au lieu d’imposer des sanctions au Hamas, impose des sanctions à une femme qui est menacée quotidiennement sur les routes de Judée et Samarie par les terroristes du Hamas », a déclaré Netanyahu en faisant probablement allusion à la dirigeante du mouvement des implantations, Daniella Weiss, elle-même sanctionnée par le Royaume-Uni.
« Ces images – la faim et les affirmations selon lesquelles « 14 000 enfants sont sur le point de mourir » – toute cette fausse propagande fait des dégâts là-bas et ils cèdent », a déclaré le Premier ministre en faisant manifestement référence à l’affirmation – depuis démentie – de l’ONU selon laquelle 14 000 bébés mourraient bientôt à Gaza faute de disposer d’une alimentation adaptée.
« C’est une perte totale de repères moraux. Ces pays sont sous pression – de la part de la minorité islamique et de l’opinion publique façonnée par la propagande mensongère du Hamas », a ajouté le Premier ministre.
« Les sanctions les plus préoccupantes », a déclaré Netanyahu, seraient celles imposées par le Conseil de sécurité des Nations unies. « Des sanctions contraignantes – mais il faudrait pour celà une résolution à laquelle nous nous opposerons », a-t-il affirmé.
Selon Netanyahu, le Hamas exigerait, pour libérer les otages et mettre un terme à la guerre, que le Conseil de sécurité prenne des sanctions contraignantes et défavorables à l’économie et à la sécurité d’Israël en cas de reprise des offensives israéliennes contre l’organisation – une raison de plus pour Israël d’en finir une bonne fois pour toutes maintenant. Un tel accord supposerait que les États-Unis, médiateur crucial des pourparlers de cessez-le-feu entre Israël et le Hamas, n’opposent par leur veto à de telles sanctions lors du vote initial.

« C’est l’objectif du Hamas », a-t-il dit. « Ils veulent arrêter la guerre, y mettre fin et faire adopter une résolution contraignante par le Conseil de sécurité – une résolution obligeant 180 pays à nous imposer des sanctions. »
Il a déclaré que ceux qui étaient favorables à ce qu’Israël mette fin à la guerre aux conditions du Hamas « oubliaient bien vite que cela ne serait pas gratuit. Il faudrait évacuer toute la bande de Gaza. Il y aurait une résolution contraignante au Conseil de sécurité qui ferait s’effondrer complètement l’économie d’Israël, ainsi que nos systèmes de sécurité. Ce serait fou. Tout simplement fou », a-t-il poursuivi.
Netanyahu a également refusé toute perspective de reconnaissance unilatérale d’un État palestinien par les nations européennes.
« Nous nous opposons fermement à leur intention de donner au Hamas la récompense ultime – la reconnaissance d’un État palestinien. Depuis le 7 octobre – depuis que nous savons à quoi ressemble un État palestinien de facto – il s’appelle Gaza. Le Gaza du Hamas. Le Hamastan. Et maintenant, ils en veulent un autre ? Il n’y aurait pas de plus grande récompense pour le terrorisme », a-t-il conclu.
S’en prendre à Yair Golan, qui l’a menacé de poursuites judiciaires
En réponse aux accusations très médiatisées de l’ex-chef d’État-major adjoint de Tsahal et actuel chef du parti Les Démocrates, Yair Golan, selon lesquelles Israël tuerait des enfants palestiniens pour passer le temps, Netanyahu a dénoncé des propos « épouvantables ».
« Nos soldats héroïques risquent leur vie dans la bande de Gaza pour protéger notre pays et ramener nos otages et Yair Golan ne trouve rien de mieux que de les accuser de crimes de guerre », a-t-il déclaré en ajoutant que cela lui rappelait les diffamations médiévales.
C’est le Hamas qui tue des enfants pour passer le temps, alors que les soldats israéliens font tout ce qu’ils peuvent pour éviter les pertes civiles, a insisté Netanyahu. « Il n’y a pas d’armée plus morale que Tsahal. »
Netanyahu a ajouté que ceux qui défendaient Golan et répétaient de pareilles insinuations ne faisaient qu’alimenter l’antisémitisme et le faisaient pour aider Golan à précipiter la chute de son gouvernement. Ils sont prêts à tout pour y arriver, a-t-il soutenu, quitte à perdre cette guerre. Ce à quoi Golan a réagi en disant : « J’ai vu un menteur, un homme anxieux et troublé qui jette de la boue sur tout le monde sans prendre sa part de responsabilités. »
« Ce soir, je fais deux promesses à Netanyahu : je vais vous poursuivrai en justice pour diffamation pour les mensonges que vous avez répandus contre moi, et nous vous battrons très bientôt aux élections, pour vous envoyer dans les oubliettes de l’histoire », a promis Golan.

Le chef de l’opposition, Yair Lapid, a critiqué la vision de la guerre à Gaza exposée par Netanyahu lors de sa conférence de presse.
« Les propos de Netanyahu évoquent l’établissement d’un régime militaire sur Gaza pour de nombreuses années », a déclaré Lapid, ajoutant que les soldats allaient continuer à mourir au combat et les contribuables israéliens, payer pour l’éducation, les soins de santé et d’autres services à Gaza.
« Netanyahu a menti, aujourd’hui, lorsqu’il a dit qu’il était parfaitement aligné avec l’administration américaine », a ajouté Lapid. « Il a perdu le soutien et l’attention de Trump. »