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Netanyahu : La décision de la CIJ prouve que les leçons de la Shoah n’ont pas été tirées

Le Premier ministre rappelle lors d'une conférence de presse que même si "certains parmi nous doutent de la capacité à détruire le Hamas", "nous remporterons une victoire totale"

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu brandissant un exemplaire de "Mein Kampf" d'Adolf Hitler en arabe, récupéré à Gaza, lors d'une conférence de presse sur la guerre en cours contre le Hamas, le 27 janvier 2024. (Crédit : Capture d'écran)
Le Premier ministre Benjamin Netanyahu brandissant un exemplaire de "Mein Kampf" d'Adolf Hitler en arabe, récupéré à Gaza, lors d'une conférence de presse sur la guerre en cours contre le Hamas, le 27 janvier 2024. (Crédit : Capture d'écran)

Lors d’une conférence de presse télévisée samedi, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a fait l’éloge des nombreux soldats tombés à Gaza cette semaine et a déclaré qu’Israël devait atteindre tous les objectifs de la guerre en leur mémoire, à savoir détruire le Hamas, ramener tous les otages à la maison et veiller à ce que Gaza ne constitue plus une menace pour Israël.

Rappelant la Journée internationale de commémoration de la Shoah, le Premier ministre a déclaré qu’Israël n’oublierait jamais les massacres, les atrocités et les enlèvements du 7 octobre, et que « nous ne pardonnerons jamais ce que les monstres du [groupe terroriste palestinien du] Hamas ont fait à nos fils et à nos filles ».

Il n’y a « pas d’alternative à la victoire totale », a-t-il affirmé.

Netanyahu a ajouté qu’il était scandaleux que l’Afrique du Sud se soit rendue à La Haye pour accuser faussement Israël de « génocide » contre les Palestiniens de Gaza, et que c’est bien le Hamas qui se rend coupable de génocide contre Israël et le peuple juif.

Le ministre sud-africain des Affaires étrangères Naledi Pandorthe, à gauche, assistant à la session de la Cour internationale de justice, à La Haye, aux Pays-Bas, le 26 janvier 2024. (Crédit : Patrick Post/AP Photo)

Il a brandi un volume de Mein Kampf d’Hitler en arabe, trouvé à Gaza, et a déclaré que c’est ainsi que « les nouveaux nazis » éduquent leurs enfants.

Il a fustigé la Cour internationale de justice (CIJ), basée à La Haye, pour ne pas avoir tout simplement rejeté les allégations de « génocide » à l’encontre d’Israël.

« L’empressement de la Cour à instruire l’affaire prouve que de nombreuses personnes dans le monde n’ont rien appris de la Shoah », a-t-il déclaré.

« Mais nous, nous avons appris », a-t-il ajouté. « Et la principale leçon est que nous nous défendrons par nous-mêmes. »

Israël doit être fort et déterminé, et riposter, a-t-il ajouté.

« L’État juif est né des cendres de la Shoah pour défendre le peuple juif », a-t-il rappelé, soulignant le droit fondamental d’Israël à se défendre. « Personne ne nous l’enlèvera », a-t-il déclaré, affirmant qu’il n’y a pas de guerre plus juste que celle-ci et pas d’armée plus morale que Tsahal.

La guerre a été imposée à Israël par un ennemi qui veut tous nous détruire, a-t-il ajouté. Le 7 octobre, « s’ils l’avaient pu, ils nous auraient tous massacrés ».

Si Israël ne détruit pas le Hamas, « le prochain massacre n’est qu’une question de temps ».

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu s’exprimant lors d’une conférence de presse sur la guerre en cours à Gaza, le 27 janvier 2024. (Crédit : Capture d’écran)

Le Premier ministre a promis qu’Israël poursuivra la guerre aussi longtemps qu’il le faudra pour détruire le Hamas.

« Certains parmi nous doutent de notre détermination et de notre capacité à détruire le Hamas », a-t-il déclaré, citant plusieurs « anciens » hauts responsables qui « sèment le doute et le pessimisme ».

« Il s’agit d’une petite minorité et ils ont tort. Nous remporterons une victoire totale. »

Répondant aux questions, Netanyahu a, une nouvelle fois, insisté sur le fait que les enquêtes sur les événements entourant le 7 octobre doivent attendre la fin de la guerre. « Je ne veux pas que les officiers, les commandants et les hommes d’État aient besoin d’engager des avocats pour mener à bien ces enquêtes pendant les combats. Il y aura du temps pour ces choses plus tard. »

À gauche : Le chef d’état-major de l’armée israélienne, Herzi Halevi, faisant une déclaration aux médias sur une base militaire dans le sud d’Israël, le 26 décembre 2023 ; à droite : Le contrôleur de l’Etat, Matanyahu Englman, à la Knesset, à Jérusalem, le 28 décembre 2022. (Crédit : Flash90)

En ce qui concerne les théories du complot colportées par la députée Tally Gotliv (Likud), il a affirmé que son bureau avait condamné les propos qu’elle avait tenus, y compris la révélation de l’identité d’un officier de l’agence de sécurité intérieure du Shin Bet.

Interrogé sur ce point, Netanyahu a attaqué le journaliste qui l’interrogeait, déclarant que ce dernier, Matan Hodorov, était venu à la conférence de presse non pas pour poser des questions, mais pour attaquer le Premier ministre. « Je combats le Hamas et vous me combattez. C’est la division des tâches », a souligné Netanyahu.

Interrogé par Hodorov sur le fait de savoir s’il a nui aux relations avec l’Égypte et le Qatar, et donc aux perspectives de libération des otages, le Premier ministre s’est montré sarcastique quant à la « formulation objective de la question » et a insisté sur le fait que les liens entre Israël et l’Égypte sont « intacts ».

« Nous avons chacun des intérêts », a-t-il déclaré. Il n’est pas revenu sur ses critiques à l’égard du Qatar, mais a réaffirmé qu’il mettait tout en œuvre pour tenter d’aider les otages.

« Le Qatar accueille des chefs du Hamas et devrait faire pression sur eux pour qu’ils récupèrent les otages », a-t-il ajouté.

Interrogé sur Gaza après la guerre, Netanyahu a répété que « nous détruirons la direction du Hamas » et que ses capacités armées et civiles seront anéanties. Après cela, une gouvernance « différente », une administration non terroriste, devra être mise en place à Gaza.

Il a été interrogé sur la conférence qui se tiendra dimanche à Jérusalem sur le retour d’une présence juive à Gaza, à laquelle participeront certains ministres et députés de sa coalition.

Le Premier ministre a expliqué que les députés et les ministres sont autorisés à exprimer leur opinion, mais que la politique d’Israël concernant le « jour d’après » Gaza a été définie par l’ensemble du cabinet, qui est l’organe habilité à prendre de telles décisions, et qu’aucune décision [de réinstallation à Gaza] n’a été prise. Son opposition à la reprise de l’expansion de la présence juive à Gaza « n’a pas changé », a-t-il déclaré.

La question lui a été posée de savoir ce que les personnes qui envoient leurs proches dans les rangs de l’armée israélienne doivent penser du fait que le gouvernement finance des organisations qui aident certains Israéliens à éviter de faire leur service militaire.

« Encore une question biaisée, injuste et inexacte », a rétorqué Netanyahu.

« D’autres partis ont été prêts à autoriser les ultra-orthodoxes à ne pas servir dans les rangs de Tsahal lorsqu’ils cherchaient à gagner le soutien des partis haredim », a-il poursuivi.

« J’ai vu des haredim en masse se porter volontaires pour le travail harassant de collecte des dépouilles [au sein d’organisations telles que ZAKA] et aider de toutes les manières possibles ».

Des hommes ultra-orthodoxes qui ont décidé de s’engager pendant la guerre entre Israël et le Hamas, devant les bureaux de recrutement de l’armée israélienne, à Tel HaShomer, à proximité de Tel Aviv, le 23 octobre 2023. (Crédit : Avshalom Sassoni/Flash90)

« Certains s’engagent dans l’armée », a-t-il souligné.

S’en prenant à nouveau au journaliste, le Premier ministre l’a accusé d’essayer de semer la discorde en Israël, affirmant qu’Israël avait été unifié, « une grande réussite », et que Hodorov essayait de défaire cette unité.

Netanyahu a également fait remarquer que le gouvernement finance des théâtres qui montent des productions disant des choses terribles sur l’État d’Israël.

« Ils nous définissent (…) dans des termes proches de l’accusation de nazisme. Je pense que c’est aussi une source de division. Mais nous n’avons pas pris la peine d’y remédier. »

« Une nouvelle fois, [tandis que] je m’occupe de la destruction du Hamas, vous, vous menez une guerre contre moi », a-t-il répété.

Netanyahu a ensuite été interrogé sur les rassemblements répétés de manifestants qui bloquent l’acheminement de l’aide à Gaza par Kerem Shalom.

« Sans une aide minimale à Gaza », a-t-il affirmé, « nous ne pouvons pas achever la mission et terminer la guerre ».

Le Premier ministre a déclaré qu’il comprenait pourquoi les familles des otages [dont certaines font partie de ceux qui bloquent l’aide] agissaient ainsi, mais que la politique d’Israël était d’autoriser l’entrée de l’aide. Il a indiqué que des instructions avaient été données pour mettre fin au blocage des camions d’aide et que la question devrait être résolue dans les prochains jours.

Des manifestants bloquant le poste frontière de Kerem Shalom, pour protester contre l’acheminement de l’aide à Gaza alors que les otages sont toujours détenus, le 26 janvier 2024. (Crédit : Autorisation)

En ce qui concerne les familles d’otages qui protestent devant le domicile du Premier ministre, les questions de savoir si c’était sur ses ordres qu’elles auraient, selon le journaliste, été éloignées cette semaine, et s’il allait parler aux familles, Netanyahu a répondu qu’elles ont le droit de protester. « Je n’ai donné aucune instruction aux autorités de sécurité pour les éloigner de mon domicile. »

« Je les rencontre tout le temps », a-t-il précisé au sujet des familles des otages.

À sa grande tristesse, « quelqu’un a enregistré » certaines de ces conversations, « et cela ne sert à rien ».

Des Israéliens dont des membres de la famille sont retenus en otage par des terroristes du Hamas à Gaza ont dressé des tentes lors d’une manifestation demandant au Premier ministre Benjamin Netanyahu de faire davantage pour obtenir la libération des otages, devant sa résidence officielle, à Jérusalem, le 21 janvier 2024. (Crédit : Yonatan Sindel/Flash90)

Il a ajouté que « personne n’a besoin de me stimuler » pour travailler à la récupération des otages. Il a rappelé qu’il avait été blessé en tant que soldat lors de la résolution de la crise du détournement de la Sabena [en 1972], et que son frère Yoni était mort lors de l’opération de sauvetage d’Entebbe.

« Je travaille sans relâche [à la récupération des otages]. »

Il comprend l’émotion des familles des otages. Mais les manifestations à Kerem Shalom et les autres manifestations en faveur des otages, « pour autant que je puisse le voir, ne font qu’augmenter » les exigences du Hamas et « repousser l’objectif que nous voulons tous : le retour de tous nos otages ».

Une affirmation qui a entraîné une réaction du Forum des familles d’otages : « Les familles ont rencontré les dirigeants du monde, ont mené des efforts pour le transfert de médicaments aux otages, ont amené le président de la Cour pénale internationale en Israël et ont mobilisé les médias et les influenceurs les plus puissants du monde pour soutenir Israël et les otages. Nous attendons du Premier ministre qu’il se souvienne qu’il est un élu dont le rôle est de corriger les erreurs [du 7 octobre], et non de réprimander ceux dont les membres de la famille ont été kidnappés », ajoute-t-il.

Interrogé sur ce que Tsahal fera ensuite à Gaza, après Khan Younès, Netanyahu a répondu qu’Israël ne pouvait pas laisser des « forces de combat organisées [du Hamas] à Gaza », mais il n’a pas fourni de détails sur les prochaines étapes.

Des soldats israéliens intervenant dans la bande de Gaza, sur une photo non datée autorisée à la publication le 25 janvier 2024. (Crédit : Armée israélienne)

Il a de nouveau cité « d’anciens » officiers qui ont affirmé que la guerre se terminerait en janvier. Elle ne se terminera pas « tant que tous nos objectifs n’auront pas été atteints », a-t-il indiqué.

Interrogé sur l’affirmation de Maayan Sherman selon laquelle son fils Ron a été tué par des gaz toxiques utilisés par l’armée dans la zone où Ron était retenu en otage à Gaza, le Premier ministre a affirmé que Tsahal respecte les lois de la guerre et fait tout ce qui est en son pouvoir pour éviter de blesser les otages.

À la question de savoir pourquoi il n’aurait pas obtenu du cabinet qu’il approuve l’entrée de farine à Gaza, Netanyahu a répondu qu’il s’agit d’une « fake news » et que la question, telle qu’elle a été traitée, a été soutenue à l’unanimité par le cabinet de guerre et présentée également à l’ensemble du cabinet.

Enfin, à savoir s’il est déçu par la décision de La Haye, Netanyahu a souligné qu’il est « très décevant » que l’affaire de « génocide » contre Israël ait même été portée devant la CIJ.

Il a fait remarquer que la Cour n’avait pas ordonné de cessez-le-feu dans la guerre.

« Quoi qu’il en soit, nous agissons en fonction des besoins pour assurer notre sécurité, et en ce qui concerne l’avenir, nous prendrons une décision dans les prochains jours. »

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