Netanyahu met en garde contre les pèlerinages de Rosh HaShana à Ouman
"Dieu ne nous a pas toujours protégés en Europe", a souligné le Premier ministre lors de la réunion du cabinet
Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a souligné dimanche qu’il est dangereux de se rendre à Ouman, en Ukraine, à l’occasion de Rosh HaShana, alors que le gouvernement a approuvé l’octroi d’une aide à ces pèlerins.
« Les citoyens israéliens qui se rendent en Ukraine doivent assumer la responsabilité personnelle de leur voyage », a déclaré Netanyahu lors de la réunion du cabinet. « Dieu ne nous a pas toujours protégés, ni sur la terre européenne, ni sur la terre ukrainienne. »
Netanyahu a expliqué qu’en Israël, lorsque des missiles sont tirés, les Israéliens se mettent à l’abri. « Mais là-bas, il n’y a pas d’abris. »
Le Premier ministre a noté que lors de sa récente conversation avec le président Volodymr Zelensky, le dirigeant ukrainien avait souligné que la ville d’Ouman ne pouvait pas protéger un afflux important de touristes.
L’ambassadeur d’Israël à Kiev, Michael Brodsky, et le chef du contrôle des frontières de l’Ukraine ont eu une conversation positive vendredi, les Ukrainiens déclarant qu’ils feraient tout ce qui est en leur pouvoir pour assurer une entrée en douceur des pèlerins juifs à Ouman pour la fête de Rosh HaShana la semaine prochaine. Ils se sont également engagés à maintenir les frontières ouvertes vingt-quatre heures sur vingt-quatre.
Les mises en garde aux voyageurs du ministère des Affaires étrangères israélien, qui déconseillent aux citoyens d’aller en Ukraine, sont toujours en vigueur.
Mais aucune décision définitive n’a été prise concernant la politique de l’Ukraine à l’égard des pèlerins.
Un responsable ukrainien avait indiqué au Times of Israel que la déclaration faite par le ministre de l’Intérieur et de la Santé, Moshe Arbel (Shas), qui a indiqué que les Ukrainiens seraient protégés, aiderait à apaiser les officiels ukrainiens désireux d’adopter certaines mesures de rétorsion à l’égard d’Israël.
Il avait fait remarquer que l’État juif avait envoyé des médicaments à l’Ukraine et que son ministère continuait à coopérer avec Kiev dans le secteur de la santé.
En réponse, Arbel avait nié tout mauvais traitement des Ukrainiens sur le sol israélien.
Ouman se situe à 200 kilomètres au sud de la capitale de Kiev et attire des milliers de pèlerins à l’occasion de Rosh HaShana, la nouvelle année juive.
Malgré les mises en garde émises en direction des voyageurs, l’année dernière, plus de 20 000 Israéliens avaient fait le déplacement pour le Nouvel An juif.
Des mises en garde qui sont encore en vigueur mais qui ne devraient pas décourager les fidèles.
En 2020, au plus fort de la pandémie de COVID-19, Kiev avait fermé ses frontières au mois de septembre pour éviter une épidémie en amont de Rosh HaShana. Des milliers de pèlerins s’étaient rendus en Biélorussie, un pays voisin, pour tenter de traverser la frontière vers l’Ukraine. Ils avaient été bloqués par les autorités.
Kiev et Jérusalem ont aussi connu des tensions avec la politique mise en œuvre par l’État juif pour soutenir l’Ukraine et acheminer des aides. Même si le pays a fourni de l’aide humanitaire au pays assiégé et qu’il travaille également sur le système d’alerte anticipé qui préviendrait les Ukrainiens en amont des tirs de roquette russes, Israël a refusé de livrer des armes à l’Ukraine – même à des fins exclusivement défensives, comme avec des systèmes d’interception de missile. Une politique qui a été largement considérée comme une manière de ne pas froisser Moscou. La Russie contrôle actuellement une grande partie de l’espace aérien en Syrie, et Israël veut conserver une liberté d’action dans le ciel syrien de manière à empêcher l’Iran et ses groupes mandataires d’ancrer leur présence sur ce territoire.
Le gouvernement a néanmoins approuvé une aide de 4 millions de shekels pour ceux qui feront le voyage, comme beaucoup le font chaque année.
Le ministre des Affaires et du Patrimoine de Jérusalem, Meïr Porush (Yahadout HaTorah), a déclaré que son ministère est jusqu’à présent le seul à financer cette entreprise, tout en notant que, bien qu’il soit conscient de l’avertissement aux voyageurs, « Israël assume la responsabilité de ses citoyens (…) ceux qui choisissent de voyager quand même recevront un service au nom de l’État ».