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Netanyahu remercie Trump pour son « soutien considérable » après l’appel à le gracier

Le président américain « ne devrait pas s'ingérer dans une procédure judiciaire dans un pays indépendant », a rappelé le chef de l'opposition ; les ministres du gouvernement approuvent avec enthousiasme l'appel du président américain

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu, peu avant l’ouverture de son contre-interrogatoire dans son procès pour corruption, au tribunal de Tel Aviv, le 3 juin 2025. (Crédit : Chaïm Goldberg/Flash90)
Le Premier ministre Benjamin Netanyahu, peu avant l’ouverture de son contre-interrogatoire dans son procès pour corruption, au tribunal de Tel Aviv, le 3 juin 2025. (Crédit : Chaïm Goldberg/Flash90)

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a remercié Trump pour son « soutien sans faille à Israël et au peuple juif » jeudi, après que le président américain a exigé l’annulation de son procès pénal.

« Nous continuerons à travailler ensemble pour vaincre nos ennemis communs, libérer nos otages et élargir rapidement le cercle de la paix », a écrit Netanyahu sur le réseau social X, en y joignant une traduction en hébreu, et en repartageant le message de Trump en anglais.

Dans son message, Trump a exprimé sa profonde indignation face à la poursuite de la « ridicule chasse aux sorcières » menée par Israël à l’encontre de son « incroyable Premier ministre » qui a « mené la guerre », affirmant que son procès « devrait être ANNULÉ IMMÉDIATEMENT ou qu’une amnistie doit être accordée à ce grand héros qui a tant fait pour l’État ».

Le procès pénal de Netanyahu a débuté en 2020. Il est accusé de fraude et d’abus de confiance dans les Affaires 1 000 et 2 000 et de corruption, de fraude et d’abus de confiance dans l’Affaire 4 000.

Le Premier ministre ne cesse de clamer son innocence, affirmant que ces accusations ont été créées de toutes pièces dans le cadre d’un coup d’État politique mené par la police et des responsables judiciaires israéliens.

Plus tard dans la journée de jeudi, Netanyahu a demandé une suspension de deux semaines de son témoignage dans le cadre de son procès. Son avocat, Me Amit Hadad, a déclaré que le Premier ministre devait consacrer son temps à « des questions diplomatiques, nationales et de sécurité de première importance », au lendemain de la récente guerre contre la République islamique, qui s’est achevée mardi.

Ces questions portent sur « la gestion de la guerre à Gaza et le traitement de la question des otages », a écrit Me Hadad au tribunal de Jérusalem, où Netanyahu est jugé.

Hadad a déclaré que l’équipe de défense « s’efforcera » de faire témoigner d’autres témoins de la défense deux fois par semaine si la demande est acceptée.

Le tribunal a ordonné au bureau de la procureure générale de répondre à la demande avant vendredi 10 heures, après quoi il rendra sa décision.

Alors que le chef de l’opposition Yaïr Lapid a appelé Trump à respecter la souveraineté israélienne et à ne pas s’impliquer dans un « processus juridique » interne, les membres du cabinet de Netanyahu ont accueilli avec enthousiasme la demande de Trump de suspendre complètement le procès, rejetant les accusations portées contre le Premier ministre comme une persécution politique d’un dirigeant qui, selon eux, a sauvé le pays de la destruction.

« Le président Trump a raison, il est temps d’annuler le procès », a écrit le ministre de la Culture Miki Zohar sur X, arguant que les poursuites contre le Premier ministre « s’effondreront de toute façon ».

Selon Zohar, qui a publié une image générée par intelligence artificielle les représentant côte à côte avec un lion rugissant derrière eux, « le président de la plus grande superpuissance mondiale et véritable ami du peuple juif, Donald Trump, exprime ce que ressentent de nombreux citoyens israéliens dans leur cœur ».

« En particulier en ces jours où nous devons tous nous concentrer sur le retour des otages et la défaite de nos ennemis, il est temps de mettre fin à l’injustice inconcevable et à la persécution personnelle dont il est victime, et d’annuler immédiatement ce procès sans fondement », a-t-il écrit.

Le ministre de l’Économie Nir Barkat a approuvé cette déclaration, publiant sur X que « alors que le Premier ministre mène une guerre sur sept fronts, remodèle le Moyen-Orient et rétablit la dissuasion israélienne, le procès intenté contre lui doit cesser immédiatement ».

Le ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, a déclaré que « si Israël est certes un État indépendant et souverain, mais le président Trump a tout à fait raison : il est temps d’annuler le procès absurde que l’État profond a concocté dans le but de renverser la démocratie. Une réforme urgente du système judiciaire s’impose ».

« Même si j’aimerais beaucoup voir Netanyahu continuer à écraser la persécution politique dans ce procès, ce spectacle nous coûte depuis longtemps la sécurité de l’État », a déclaré le ministre de la Communication, Shlomo Karhi.

« Contraire au sens élémentaire de la justice »

Le ministre des Affaires étrangères Gideon Saar a également soutenu l’appel de Trump à annuler le procès de Netanyahu, qualifiant la procédure judiciaire de « farce ».

Le ministre des Affaires étrangères Gideon Saar tenant une conférence de presse, au ministère des Affaires étrangères, à Jérusalem, le 22 mai 2025. (Crédit : Yonatan Sindel/Flash90)

« Alors que le ministère public s’efforçait de préparer le contre-interrogatoire du Premier ministre, Netanyahu se concentrait sur les discussions et les préparatifs de la campagne historique d’Israël contre l’Iran », a écrit Saar dans un long message publié sur X, dans lequel il se déplore que Netanyahu soit contraint de partager son attention entre la planification militaire et la nécessité de « comparaître quotidiennement pour témoigner dans un « procès » qui a depuis longtemps perdu toute valeur ».

Notant que les juges chargés du procès de Netanyahu avaient déclaré aux procureurs que l’accusation de corruption contre le Premier ministre serait difficile à prouver et devrait être réévaluée, Saar s’est plaint que les autres accusations de fraude et d’abus de confiance « auraient dû être rayées des livres de droit depuis longtemps ».

« Quel est l’intérêt de poursuivre le procès de Netanyahu ? Combien d’années faudra-t-il encore pour le conclure ? », a-t-il demandé, rappelant qu’il avait appelé, lorsqu’il était dans l’opposition, à mettre fin au procès par le biais d’une négociation de peine, même s’il affirme que les choses ont changé depuis le 7 octobre 2023.

« Le Premier ministre, qui mène cette campagne historique avec dévouement 24 heures sur 24, est contraint de poursuivre son procès en parallèle et, depuis peu, son témoignage également. Tout le monde comprend qu’il s’agit là d’une distorsion déraisonnable qui va à l’encontre du sens élémentaire de la justice », a affirmé Saar.

« Le parquet et son chef disposent d’une multitude d’options juridiques pour mettre fin à cette mascarade. Ils auraient par exemple pu depuis longtemps utiliser le pouvoir que leur confère la loi pour suspendre la procédure. Cela n’a pas été fait non plus. »

La procureure générale Gali Baharav-Miara assistant à une réunion de la commission de la Constitution, du Droit et de la Justice de la Knesset, le 27 avril 2025. (Crédit : Yonatan Sindel/Flash90)

En tant que ministre de la Justice en 2022, Saar avait recommandé la nomination de l’actuelle procureure générale Gali Baharav-Miara, qui s’oppose à la négociation de peine dans l’affaire Netanyahu. Sa liste initiale de candidats comprenait l’ancien procureur général adjoint Raz Nizri, qui soutenait une telle négociation dans l’affaire Netanyahu. Mais Saar n’avait finalement pas soutenu sa candidature.

« Étant donné que le ministère public refuse d’envisager l’une des options qui s’offrent à lui pour mettre fin à cette saga, il n’est pas étonnant que l’appel à la grâce gagne du terrain. Alors, quand le président des États-Unis demande l’annulation du procès ou la grâce, qui peut dire qu’il a tort ? », a demandé Saar.

Sanctionner la procureure générale

La députée Tally Gotliv (Likud) a appelé Trump à imposer des sanctions à Baharav-Miara et au président de la Cour suprême Isaac Amit, arguant qu’ils « agissaient par malveillance et pour des motifs politiques… afin d’affaiblir le Premier ministre Netanyahu ».

Elle a allégué qu’à eux deux, ils « compromettent gravement la capacité du gouvernement dirigé par Netanyahu à gouverner et à mener Israël à la victoire contre ses ennemis ».

La députée du Likud Tally Gotliv, alors que la Cour Suprême israélienne examine les recours contre le renvoi du chef du Shin Bet, Ronen Bar, à Jérusalem, le 8 avril 2025. (Crédit : Yonatan Sindel/FLASH90)

Baharav-Miara et Amit « s’efforcent par tous les moyens » de nuire à l’autorité du Premier ministre, « qui a conduit Israël et le monde à vos côtés vers la sécurité et la force », a ajouté Gotliv.

Une intervention inappropriée

Adoptant un angle légèrement différent, le député Simcha Rothman (HaTzionout HaDatit), président de la commission de la Constitution, du Droit et de la Justice de la Knesset, a insisté sur le fait que l’appel de Trump à mettre fin au procès de Netanyahu était inapproprié, même s’il avait raison.

« Le système judiciaire israélien comporte de nombreuses failles, et le procès de Netanyahu est peut-être un exemple de l’accumulation de nombreuses failles de ce type… [et] au fond, il est clair que Trump a raison. »

Mais « ce n’est pas le rôle du président des États-Unis d’intervenir dans une procédure judiciaire en Israël », a-t-il déclaré, ajoutant que « l’indépendance de l’État d’Israël et l’indépendance de son système judiciaire sont des valeurs importantes pour nous tous, y compris Benjamin Netanyahu ».

Au lieu de cela, le président Isaac Herzog, qui détient le pouvoir de gracier un prévenu, devrait intervenir pour « mettre fin à cette saga absurde », a poursuivi Rothman.

Le député Simcha Rothman (HaTzionout HaDatit), présidant une réunion de la commission de la Constitution, du Droit et de la Justice de la Knesset, le 27 avril 2025. (Yonatan Sindel/Flash90)

« S’il ne le fait pas, la Knesset peut et doit le faire », a affirmé Rothman, appelant Herzog à « rendre justice à ce pays ».

Bien que la Knesset n’ait pas le pouvoir d’annuler le procès du Premier ministre, les députés pro-Netanyahu ont menacé de légiférer pour supprimer le délit de fraude et d’abus de confiance du code pénal. Dans le cas hautement improbable où la Knesset le ferait – et en supposant qu’une telle loi s’applique rétroactivement aux affaires en cours –, Netanyahu ne serait plus accusé que de corruption dans l’Affaire 4 000.

La « compensation » de Trump à Netanyahu

S’adressant à Ynet, Lapid a affirmé que si les Israéliens apprécient le président américain, celui-ci ne devrait pas s’immiscer dans les affaires judiciaires internes d’Israël.

« Nous sommes reconnaissants envers le président Trump, mais comme l’a dit le député Simcha Rothman, le président ne devrait pas s’immiscer dans un processus judiciaire dans un pays indépendant », a déclaré Lapid.

Il a ajouté qu’il supposait que le fait de se prononcer sur les problèmes juridiques de Netanyahu était une forme de « compensation » de la part de Trump envers Netanyahu, « parce qu’il va faire plier [Netanyahu] sur la question de Gaza, pour mettre fin à la guerre ».

En réponse, Rothman a appelé Lapid à se joindre à lui pour signer une lettre adressée à Herzog « exigeant la cessation du procès de Netanyahu », déclarant que si Herzog n’intervient pas, « soumettons un tel projet de loi ».

Réagissant à la déclaration de Trump, la députée Naama Lazimi (Les Démocrates) a publié un message dans lequel elle affirme que Netanyahu « est tellement « innocent » qu’il recrute Trump pour annuler son procès. S’il y a bien une chose qui illustre comment un pays tout entier peut être pris en otage par un accusé criminel, c’est la demande de Trump. »

La députée Karine Elharrar Yesh Atid, seule membre de l’opposition au sein de la commission de sélection des juges, a dénoncé les appels à l’annulation du procès pénal en cours contre le Premier ministre.

« L’État de droit en Israël doit continuer à fonctionner de manière indépendante et sans ingérence des dirigeants étrangers, indépendamment de l’estime que nous leur portons et indépendamment de tout accord politique majeur et positif », a-t-elle écrit sur X.

Ni le chef du parti HaMahane HaMamlahti Benny Gantz, ni le chef du parti Les Démocrates Yaïr Golan, ni le leader d’Yisrael Beytenu Avigdor Liberman n’ont répondu à l’appel de Trump pour mettre fin au procès de Netanyahu.

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