Nouveau procès pour Dieudonné pour « injure publique » et « provocation à la haine »
Le procès a été renvoyé au 12 mai en raison de l'absence du polémiste, son avocat ayant prétexté une septaine obligatoire de son client, récemment rentré de l'étranger

La 17e chambre du tribunal correctionnel de Paris prévoyait de consacrer ce mercredi après-midi à l’examen de deux affaires concernant le polémiste Dieudonné M’bala M’bala.
La Licra, SOS Racisme ou encore le CRIF étaient présents à l’audience en tant que parties civiles, mais pas le prévenu, a rapporté le Figaro.
Dieudonné, qui affirme être rentré d’un voyage en Turquie le 4 mars, doit respecter une septaine à domicile en raison de la pandémie. Ainsi, l’audience a été renvoyée au 12 mai prochain.
« Je souhaite être présent à mon audience pour pouvoir me défendre et répondre à toutes les questions afin de prouver pleinement mon innocence. J’ai des déclarations de première importance à faire », a écrit le polémiste dans une lettre lue par son avocat.
Dans le premier dossier, Dieudonné est poursuivi pour « injure publique envers un fonctionnaire » – Frédéric Potier, ancien délégué interministériel à la lutte contre le racisme, l’antisémitisme et la haine anti-LGBT.
Dans l’autre, il est accusé « d’injure publique en raison de la religion », « provocation à la haine en raison de la religion » et « contestation de crime contre l’humanité » dans deux vidéos datant de mai 2020.
Les avocats des parties civiles ont fait savoir leur mécontentement et se sont opposés au renvoi du procès. La procureure a elle avancé que le voyage en Turquie de l’accusé représentait un « déplacement opportun » et n’a pas caché son « agacement », bien qu’elle ait accepté le renvoi.
Le mois dernier, Dieudonné a été condamné en appel à 9 000 € d’amende pour une chanson se moquant de la Shoah.
L’arrêt de la cour d’appel lui impose également de verser plusieurs milliers d’euros de dommages et intérêts ou frais de justice à sept associations antiracistes parties civiles.
L’été dernier, le polémiste avait été définitivement banni des principales plateformes en ligne, comme YouTube, Facebook, TikTok et Instagram, au nom de la lutte contre les contenus à caractère haineux. Il a depuis perdu une large partie de son audience.
L’humoriste controversé, au casier judiciaire rempli depuis une décennie par ses sorties antisémites, a également été condamné en juillet 2019 à trois ans d’emprisonnement, dont deux ferme, et 200 000 euros d’amende pour fraudes fiscales, blanchiment, abus de biens sociaux ou encore organisation frauduleuse de son insolvabilité.