Israël en guerre - Jour 652

Rechercher

Ofer Calderon évoque le traumatisme ressenti en apprenant que 2 de ses enfants étaient otages

Dans sa 1ère interview depuis sa libération en février, l'ex-otage raconte comment il n'a passé que 3 heures en surface à Gaza, et a appris seulement 2 semaines avant sa libération que son fils avait survécu au 7 octobre

L'ex-otage libéré Ofer Calderon lors d'une interview diffusée sur la chaîne N12, le 4 juillet 2025. (Crédit : Capture d'écran/Chaîne N12)
L'ex-otage libéré Ofer Calderon lors d'une interview diffusée sur la chaîne N12, le 4 juillet 2025. (Crédit : Capture d'écran/Chaîne N12)

Ofer Calderon, ancien otage du groupe terroriste palestinien du Hamas relâché en février, a évoqué le traumatisme qu’il a traversé en croyant d’abord que ses enfants avaient été tués lors du pogrom du 7 octobre 2023, avant de découvrir que deux d’entre eux étaient également retenus en otage à Gaza, dans sa première interview depuis sa libération.

Dans l’interview accordée à la chaîne N12 et diffusée vendredi, Ofer a décrit comment il n’avait vu la lumière du jour que trois heures durant tout le temps qu’il a passé à Gaza, comment il s’était retrouvé dans des tunnels avec de hauts responsables du Hamas, notamment Yahya Sinwar, et comment il avait dû se terrer dans un tunnel attaqué par l’armée israélienne.

Ofer a expliqué avoir d’abord pensé que toute sa famille à Nir Oz avait trouvé la mort durant le massacre, y compris sa fille Sahar, âgée de 16 ans, et son fils Erez, âgé de 12 ans. Trois semaines après son enlèvement, il a rencontré sa compatriote captive Rimon Kirsht Buchshtav, qui lui a raconté avoir été détenue avec Sahar.

Il se souvient avoir supplié son geôlier de le laisser voir sa fille et avoir été emmené dans l’appartement où elle était retenue captive. Mais ils ont été forcés de retourner sous terre lorsque des tirs de roquettes ont éclaté dans la zone, a-t-il expliqué.

Ces trois heures ont été les seules qu’il a passées à la surface durant toute sa captivité, a souligné Ofer.

Ofer et sa fille ont ensuite été détenus avec trois autres otages dans un tunnel de la région de Khan Younès, au sud de Gaza. Là, a-t-il raconté, il a donné au chef régional du Hamas une liste de noms rédigée en anglais et lui a demandé si les personnes citées étaient en vie. Le chef lui a alors appris qu’Erez était vivant et se trouvait dans un hôpital, en dehors des tunnels.

L’otage libéré Ofer Calderon retrouvant ses enfants Rotem, Gaya, Erez et Sahar le 1er février 2025. Erez et Sahar avaient également été enlevés le 7 octobre 2023 et libérés en novembre 2023. (Crédit : Maayon Taof/GPO)

« Nous lui avons transmis un message, qui disait que Sahar et moi allions bien », a expliqué Ofer.

« Il a bien sûr demandé à ce que son père vienne le voir, et on lui a répondu que c’était impossible. »

Ofer et Sahar ont ensuite été transférés dans une autre pièce équipée d’une télévision, sur laquelle ils ont pu voir Hadas Calderon, l’ex-femme d’Ofer et la mère de ses enfants, parler des otages, ce qui leur a permis de savoir qu’elle était vivante.

« Sahar et moi avons vraiment pleuré », a raconté Ofer.

« C’était un moment étrange. Imaginez : vous êtes sous terre et vous la voyez là-bas, en Israël, en train de parler. »

C’est également grâce à un discours télévisé dans lequel la cousine d’Ofer, Yifat Zailer, avait mentionné que tous les enfants d’Ofer attendaient leur père, qu’il a appris qu’un autre de ses enfants, Rotem, alors âgé de 19 ans, était toujours en vie, deux semaines seulement avant son éventuelle libération.

Jusqu’à ce qu’il apprenne que Rotem avait survécu à l’assaut sanglant et barbare du Hamas, Ofer a souffert de cauchemars dans lesquels il voyait des « pierres tombales avec son nom [dessus], des choses horribles de ce genre. Mais quelque part, au fond de moi, je me disais qu’il était vivant ».

Erez et Sahar ont été relâchés dans le cadre d’un accord de trêve d’une semaine conclu fin novembre 2023, au cours duquel le Hamas avait libéré 105 femmes et enfants en échange de 240 prisonniers palestiniens incarcérés pour atteinte à la sécurité en Israël.

Yifat Zailer, cousine d’Ofer Calderon, qui a été relâché plus tôt dans la journée par le Hamas, s’exprime à Begin Gate à Tel Aviv le 1er février 2025. (Crédit : Marcelo Sznaidman/Mouvement de protestation pro-démocratie)

À l’époque, a indiqué Ofer, ses geôliers lui avaient dit qu’il serait bientôt libéré, et il les avait crus.

« Ça y est, ils ont relâché les enfants, les jeunes femmes, et maintenant c’est au tour des adultes – c’est ce que les Arabes m’ont dit. Mais cela ne s’est pas produit », a-t-il déclaré.

« J’ai vu la libération d’Erez et de Sahar à la télévision, et j’ai pleuré », a-t-il ajouté.

« Bien sûr, j’ai été très soulagé de voir les enfants rentrer à la maison. Mais je pleurais aussi sur ce qui se passerait ensuite… J’ai réalisé que je ne rentrais pas, et que, pire que ça, la vraie guerre commençait en fait maintenant. »

Yahya Sinwar, chef du Hamas à Gaza, prononçant un discours lors d’une réunion avec la population dans une salle sur le bord de mer de la ville de Gaza, le 30 avril 2022. (Crédit : Adel Hana/AP)

Après la libération de ses enfants, Ofer a été conduit dans un nouveau tunnel. Il se trouvait avec Yarden Bibas lorsque ce dernier a appris que sa femme Shiri et ses deux jeunes fils Ariel et Kfir avaient été assassinés en captivité, selon la chaîne N12.

C’est dans ce tunnel qu’Ofer et Yarden ont reçu la visite de Sinwar, le chef du Hamas tué par Tsahal en octobre 2024.

« Je l’ai immédiatement reconnu. Il était avec un autre [terroriste] que j’ai également reconnu », a déclaré Ofer, ajoutant que Sinwar portait sur lui un fax qu’il utilisait pour communiquer sans être intercepté.

« Je lui ai demandé : ‘Qu’est-ce qui va se passer maintenant ? Est-ce que les pourparlers [cessez-le-feu-otages] sont terminés ?’ Et il a répondu : ‘La situation a un peu reculé, patience, encore un mois et tout ira bien.’ C’est ce qu’il a dit. Un mois. »

Selon des informations de la chaîne N12, Ofer a rapidement été séparé de Yarden et emmené dans un autre tunnel touché par une frappe de Tsahal alors qu’il s’y trouvait avec quatre autres otages. Ce tunnel mesurait 70 centimètres de large et offrait aux otages « des conditions sanitaires inhumaines », a indiqué Ofer.

« Nous sommes restés allongés là pendant six semaines, deux mois. Nous entendions d’horribles explosions », a-t-il poursuivi.

« La mort était toujours présente. »

Au cours des mois qui ont suivi, jusqu’à sa libération, Ofer n’avait accès qu’à de l’eau salée, et ne recevait, pour se nourrir, qu’une pita par jour.

L’intérieur d’un tunnel du Hamas dans le sud de Gaza, à Khan Younès, où des otages étaient détenus, le 20 janvier 2024. (Crédit : Armée israélienne)

« Je la coupais en deux, j’en mettais la moitié dans ma poche pour la grignoter plus tard. Je la savourais grain par grain », a-t-il expliqué.

« Vous avez l’impression de vivre dans un récit sur la Shoah. »

Ofer, 54 ans, est un passionné de cyclisme. Durant l’interview, il a indiqué qu’il pensait souvent à faire du vélo lorsqu’il était en captivité. « Ce sport – c’est ma plus grande liberté », a-t-il souligné.

Le groupe de cyclistes d’Ofer et l’association caritative Lehosheet Yad (« Aider les autres ») ont lancé une collecte de fonds pour soutenir sa réadaptation et celle de sa famille, a-t-il précisé vendredi sur Instagram.

Ofer a été relâché dans le cadre de la première phase du dernier accord de cessez-le-feu et de libération d’otages, au cours de laquelle le Hamas avait libéré 33 femmes, enfants, hommes civils de plus de 50 ans et personnes considérées comme des « cas humanitaires », en échange de quelque 1 900 prisonniers palestiniens incarcérés pour atteinte à la sécurité en Israël, dont au moins 270 purgeant des peines à perpétuité pour le meurtre de dizaines d’Israéliens.

La première phase de l’accord, d’une durée de 42 jours, a expiré le 2 mars. Le Premier ministre, Benjamin Netanyahu, avait refusé de négocier la seconde phase, qui aurait exigé le retrait total d’Israël de Gaza, ce qui constituait une ligne rouge pour certains de ses partenaires de coalition.

Les groupes terroristes de la bande de Gaza détiennent toujours 50 otages, dont 49 de ceux enlevés le 7 octobre 2023, lorsque des milliers de terroristes du Hamas ont attaqué le sud d’Israël, tuant quelque 1 200 personnes et en prenant 251 autres en otage. Le Hamas détient également le corps d’un soldat de Tsahal assassiné à Gaza en 2014.

Au moins 28 otages ont été confirmés morts par Tsahal. Vingt seraient encore en vie et deux autres se trouvent dans un état très préoccupant, selon des responsables israéliens.

En savoir plus sur :
S'inscrire ou se connecter
Veuillez utiliser le format suivant : example@domain.com
Se connecter avec
En vous inscrivant, vous acceptez les conditions d'utilisation
S'inscrire pour continuer
Se connecter avec
Se connecter pour continuer
S'inscrire ou se connecter
Se connecter avec
check your email
Consultez vos mails
Nous vous avons envoyé un email à gal@rgbmedia.org.
Il contient un lien qui vous permettra de vous connecter.
image
Inscrivez-vous gratuitement
et continuez votre lecture
L'inscription vous permet également de commenter les articles et nous aide à améliorer votre expérience. Cela ne prend que quelques secondes.
Déjà inscrit ? Entrez votre email pour vous connecter.
Veuillez utiliser le format suivant : example@domain.com
SE CONNECTER AVEC
En vous inscrivant, vous acceptez les conditions d'utilisation. Une fois inscrit, vous recevrez gratuitement notre Une du Jour.
Register to continue
SE CONNECTER AVEC
Log in to continue
Connectez-vous ou inscrivez-vous
SE CONNECTER AVEC
check your email
Consultez vos mails
Nous vous avons envoyé un e-mail à .
Il contient un lien qui vous permettra de vous connecter.