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Paris modifie son approche face à Moscou, désormais un possible partenaire contre l’EI

"Les choses se jouent entre Russes et Américains, et on essaye de se mettre là-dedans," estime un expert

Le président français François Hollande à la 70ème assemblée générale de l'ONU, le 29 septembre 2015 (Crédit : AFP/POOL/ALAIN JOCARD)
Le président français François Hollande à la 70ème assemblée générale de l'ONU, le 29 septembre 2015 (Crédit : AFP/POOL/ALAIN JOCARD)

Dans son combat contre l’Etat islamique, qui a revendiqué les attentats sanglants de Paris, la France cherche désormais à s’adjoindre le concours de la Russie dans une « grande coalition », alors que Paris ne cessait jusqu’à présent de critiquer l’attitude de Moscou en Syrie.

Mais « la diplomatie française n’a pas une très grande marge de manoeuvre » dans sa volonté d’une riposte immédiate et forte aux attentats de l’organisation jihadiste qui ont sidéré le pays – au moins 129 morts, vendredi -, estime Bertrand Badie, expert en relations internationales (Sciences Po, Paris).

« Les choses se jouent entre Russes et Américains, et on essaye de se mettre là-dedans », juge-t-il.

Lundi, le président François Hollande a réclamé « un rassemblement de tous ceux qui peuvent réellement lutter contre cette armée terroriste », et annoncé qu’il rencontrerait ses homologues américain et russe Barack Obama et Vladimir Poutine. Ces rencontres, à Washington et Moscou, auront lieu « la semaine prochaine », selon le Premier ministre Manuel Valls.

Il s’agit, a ajouté M. Hollande, d' »unir nos forces » et de parvenir à « une grande et unique coalition » contre le groupe Etat islamique.

Un ton nouveau à l’égard de la Russie, à laquelle Paris reprochait continûment de soutenir Bachar al-Assad et de concentrer ses frappes aériennes sur les groupes rebelles en épargnant les positions de l’Etat islamique (EI).

Autre inflexion notable de la position française: Paris n’est plus dans un « ni, ni » formel (Ni Assad, ni Etat islamique), défendu longtemps par la diplomatie française. Bachar Al-Assad « ne peut constituer l’issue du conflit syrien », mais « notre ennemi, c’est Daech », a dit M. Hollande.

Une main tendue française à la Russie, qui a beau jeu de rappeler que les attentats de Paris valident ses analyses.

« Il est indispensable » de former une coalition internationale antiterroriste, a ainsi répété lundi M. Poutine. « Nous avons entendu tout le temps de nos amis français que le règlement de la question sur le départ du président Assad devait être une condition préalable pour des changements politiques (…) Mais est-ce que cela a protégé Paris contre l’attentat terroriste ? Non », a asséné M. Poutine.

Et d’annoncer, mardi, qu’il « intensifie » lui aussi ses frappes en Syrie, alors que la Russie vient de reconnaître officiellement que le crash d’un avion russe dans le Sinaï (224 morts le 31 octobre) a été provoqué par un attentat. L’EI en avait revendiqué la responsabilité dès le lendemain du drame.

Tandem américano-russe

« Aujourd’hui, quelle est la priorité ? Se débarrasser de Bachar ou écraser Daech ? La réponse est tout à fait claire : écraser Daech », estime l’ancien Premier ministre Alain Juppé, qui reconnait que la France s’est trompée, y compris quand il dirigeait la diplomatie française.

« Donc le président de la République a raison d’essayer de constituer une coalition unique : Américains, Russes, Français, Iraniens. (…) C’est vrai que c’est un changement dans la ligne que nous suivons depuis 2011 pratiquement, mais le monde a changé », a-t-il ajouté sur BFMTV.

French Foreign Minister Alain Juppé is hosting the Syria sanctions conference in Paris (photo credit: CC BY-SA MEDER, Flickr)
Alain Juppé (photo credit: CC BY-SA MEDER, Flickr)

La position française « est, d’une certaine manière, une main tendue aux Russes, dès lors que les Russes s’en prendraient à Daech et non plus aux ennemis d’Assad », estime François Heisbourg, président de l’International institute for strategic studies (IISS, Londres).

On est « à la recherche d’une option militaro-diplomatique », résume toutefois M. Badie pour qui les frappes ne sont pas la solution à long terme.

Après un premier bombardement dimanche, l’aviation française a de nouveau attaqué le fief de l’EI à Raqa, en Syrie, dans la nuit de lundi à mardi, à partir de ses positions aux Emirats et en Jordanie.

Lundi, Hollande a aussi annoncé que le porte-avions Charles de Gaulle et ses 26 chasseurs-bombardiers, qui tripleront les capacités d’action de la France, allait être déployé en Méditerranée orientale, et non plus dans le Golfe. Il s’agit, explique-t-on de source militaire, d’être plus rapidement sur zone pour frapper en Syrie.

Mais ce positionnement pourrait nécessiter une coordination avec les forces russes basées à Lattaquié et Tartous, sur la côte syrienne. Pour prévenir tout incident en vol, Russes et Américains se coordonnent déjà.

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