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Paris : une soirée, appelant à l’intifada, maintenue et déplacée dans un lieu municipal

L'animateur local d'Urgence Palestine a fait savoir que la réunion était maintenue, déplacée dans un local de la Confédération nationale du travail qui appartient lui aussi à la mairie

Illustration : Un manifestant tenant une pancarte "révolution intifada" alors que des manifestants bloquent les entrées du port de Tacoma, dans l'État de Washington, le 6 novembre 2023. (Crédit : Lindsey Wasson/AP Photo)
Illustration : Un manifestant tenant une pancarte "révolution intifada" alors que des manifestants bloquent les entrées du port de Tacoma, dans l'État de Washington, le 6 novembre 2023. (Crédit : Lindsey Wasson/AP Photo)

Une « soirée de solidarité » envers la population de Gaza, organisée mercredi soir par l’association Urgence Palestine dans un lieu culturel de la mairie de Paris, a été déplacée après de nombreuses critiques visant une affiche appelant à l »intifada », qui veut dire « soulèvement ».

Deux Intifada en Israël ont fait des centaines de morts en Israël dans des attentats terroristes palestiniens. La première de 1987 – année de naissance du Hamas – à 1993, qui correspond aux accords d’Oslo. La Seconde intifada a débuté en 2000 avec la visite d’Ariel Sharon sur le mont du Temple et s’est terminée en 2005 avec le désengagement de la bande de Gaza.

« Nous sommes contraint.es d’annuler l’événement ‘de Gaza à Paris' », qui devait avoir lieu à la Flèche d’Or, a annoncé tard mardi le collectif gérant cette ancienne salle de concert de l’est parisien.

Ce lieu a été racheté à l’issue de la crise sanitaire du Covid-19 par la mairie de Paris, qui en a confié les clés à des collectifs « au service du quartier et des luttes sociales », selon son site internet.

Mardi, l’adjointe à la culture de la maire PS Anne Hidalgo, Carine Rolland (PS), a indiqué sur X avoir été interpellée « au sujet d’un affichage incitant à la violence en lien avec un événement à la Flèche d’Or ».

A une première affiche conviant à cette « soirée de solidarité », Urgence Palestine en a accolé une seconde représentant un homme au visage masqué par un foulard traditionnel et légendée : « jusqu’à la libération totale de la Palestine, Intifada ».

« Nous refusons tout appel pouvant conduire à des débordements, quelle qu’en soit l’origine. La période nécessite mobilisation, résistance et calme », a ajouté Mme Rolland.

Une autre adjointe PS, Karen Taïeb, a dénoncé « une incitation à la haine » et la « violence des images » qui « montrent la haine d’Israël et l’antisionisme virulent, ferment de l’antisémitisme dans notre pays ».

Contacté par l’AFP, le maire du XXe arrondissement Eric Pliez (apparenté PS) a indiqué avoir « alerté » la Flèche d’Or des « risques d’un tel événement dans la période », précisant toutefois que le collectif était « libre de sa programmation ».

« Intifada, ça veut dire la résistance, c’est la révolte », a défendu auprès de l’AFP Antoine Larrache, animateur local d’Urgence Palestine, ajoutant que la violence résidait dans les « dizaines de milliers de gens qui se font tuer » à Gaza.

M. Larrache a ajouté que la réunion était maintenue, déplacée dans un local de la Confédération nationale du travail (CNT) qui appartient lui aussi à la mairie.

« La Ville loue un local à la CNT sans obligation pour la CNT, alors que la Flèche d’Or est un projet culturel financé par la Ville. Les liens ne sont donc pas du tout les mêmes », a souligné Eric Pliez.

A Rouen, une soirée xénophobe interdite

Le maire PS de Rouen Nicolas Mayer-Rossignol a lui annoncé jeudi à l’AFP avoir pris un arrêté interdisant la soirée xénophobe « Les étrangers dehors » prévue vendredi soir dans un bar identitaire de la ville.

« J’ai pris la décision d’interdire cet évènement, la haine, la xénophobie, le racisme n’ont pas leur place ni à Rouen ni dans la République », a déclaré Nicolas Mayer-Rossignol.

« Il y a un risque caractérisé évident de trouble à l’ordre public dont je suis responsable en tant que maire », a-t-il ajouté, « c’est une manifestation d’extrême droite, voilà son visage, ce qui pourrait se passer demain si l’extrême droite était au pouvoir partout en France, ce n’est pas ça la république ».

Le maire de Rouen, Nicolas Mayer-Rossignol, arrive au palais présidentiel de l’Elysée à Paris le 4 juillet 2023. (Crédit : Ludovic MARIN / AFP)

« La soirée intitulée ‘Ausländer Raus’ (Les étrangers dehors, en allemand, NDLR) organisée par le bar Le Mora à Rouen le 28 juin est interdite », peut-on lire dans cet arrêté consulté par l’AFP.

Ce slogan nazi est devenu viral après avoir été détourné par des jeunes qui le chantent sur l’air techno de « L’Amour toujours », du DJ Gigi d’Agostino, parfois agrémenté de saluts nazis comme on peut le voir sur certaines vidéos.

« La référence explicite à un slogan nazi (Ausländer Raus) et sa publication sur un réseau social ouvert » contreviennent à « la loi du 13 juillet 1990 portant interdiction de toute discrimination », est-il mentionné dans l’arrêté.

Après un signalement au procureur de Rouen, Nicolas Mayer-Rossignol avait envoyé lundi un courrier au ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin pour lui demander de dissoudre l’association organisatrice de cette soirée et interdire la chanson.

Interrogé jeudi par l’AFP, le ministère de l’Intérieur a indiqué ne pas « souhaiter faire de commentaire ».

Mardi, le Mouvement contre le Racisme et pour l’Amitié entre les Peuples (MRAP) a déposé plainte pour discrimination auprès du parquet de Rouen, qui reste muet sur cette affaire, contre les responsables de l’association gérant le bar.

Le bar associatif, accessible aux détenteurs d’une carte de membre, est « identifié comme fréquenté par une clientèle d’ultradroite, il ne fait aucun doute que la soirée litigieuse est réservée aux Français », selon le MRAP.

L’association, qui qualifie « d’abject » l’affiche de la soirée, précise que l’invitation porte la mention « White boys Summer, chemise hawaïenne de rigueur ».

« Une tenue vestimentaire qui peut faire référence aux ‘Boogaloo Bois' », précise le MRAP, des « extrémistes américains qui prônent la guerre civile aux États-Unis, reconnaissables par leurs chemises à fleurs ».

Une pétition du site Change.org intitulée « Fermeture du bar Neo-Nazi ‘Le mora’ à Rouen » regroupait jeudi matin plus de 1 700 signatures.

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