Patnibin Maxwell, 31 ans, laisse derrière lui sa fille et sa femme enceinte
L'un des siens ayant été tué par un missile du Hezbollah, l'Inde conseille à ses ressortissants travaillant dans les zones frontalières de se rendre dans des régions plus sûres d’Israël
L’Indien tué lors d’une attaque au missile du groupe terroriste chiite libanais du Hezbollah contre le nord d’Israël lundi a été identifié mardi comme Patnibin Maxwell, originaire de Kollam, dans l’État du Kerala, dans le sud de l’Inde.
Patnibin, 31 ans, était marié et attendait un deuxième enfant dans deux mois, en plus de sa fille de 5 ans, a rapporté le Hindustan Times.
Le journal précise qu’il était arrivé en Israël en janvier avec un contrat de travail et que son frère aîné travaillait également en Israël. Il a été tué lorsqu’un missile guidé antichar tiré par des terroristes au Liban a frappé un verger près de la communauté frontalière de Margaliot, selon les premiers intervenants et l’armée israélienne.
Sa dépouille devrait être rapatriée pour être enterrée dans la semaine.
Deux autres ouvriers agricoles grièvement blessés dans l’attaque étaient également originaires du Kerala, selon l’article du Hindustan Times. Il s’agit de Joseph George Bush, 31 ans, et de Paul Melvin, 28 ans. Cinq autres ouvriers agricoles étrangers ont été légèrement ou modérément blessés.
« [Bush] a été évacué vers l’hôpital Beilinson de Petah Tikva après avoir été blessé au visage et au corps. Il a subi une opération, se remet bien et a été gardé en observation. Il a pu s’entretenir avec sa famille en Inde », a déclaré une source officielle à l’agence de presse Press Trust of India, selon le Hindustan Times.
This is Patnibin Maxwell, who was killed yesterday by a Hezbollah anti-tank missile in Margaliot, Northern Israel. He had come to Israel from India only two months ago for work and left behind a 5-year-old girl and a pregnant wife.
pic.twitter.com/XKMBYG43Ho— raz_sauber (@raz_sauber) March 5, 2024
Melvin a été conduit au centre hospitalier Ziv de Safed pour y être soigné et se rétablir.
L’attentat a vraisemblablement été perpétré par le Hezbollah, qui lance quotidiennement des roquettes, des missiles et des drones sur le nord d’Israël, dans le cadre de la guerre qui fait rage dans la bande de Gaza.
L’ambassade d’Israël en Inde a exprimé ses condoléances dans un communiqué publié mardi, ajoutant qu’Israël et l’Inde, « qui connaissent malheureusement bien les pertes civiles, sont unis dans l’espoir d’un prompt rétablissement pour les blessés et d’un réconfort pour les familles endeuillées ».
L’ambassadeur d’Israël en Inde, Naor Gilon, a également publié un communiqué indiquant qu’il s’était entretenu avec le frère de Patnibin pour lui présenter ses condoléances, ainsi qu’à sa famille. « Israël sera à leurs côtés pour tout », a écrit Gilon.
????*IMPORTANT ADVISORY FOR INDIAN NATIONALS IN ISRAEL* pic.twitter.com/Fshw7zcbmj
— India in Israel (@indemtel) March 5, 2024
Quelques heures plus tard, l’ambassade d’Inde en Israël a publié un avis demandant à tous les ressortissants indiens se trouvant dans les zones frontalières du nord ou du sud de se déplacer vers des zones plus sûres en Israël.
Patnibin faisait partie des milliers de citoyens indiens venus travailler en Israël après le massacre du 7 octobre, qui a entraîné une grave pénurie de main-d’œuvre.
À la suite de cet assaut meurtrier, les ouvriers palestiniens ont été chassés d’Israël du jour au lendemain, le pays ayant imposé une interdiction immédiate aux travailleurs de Gaza et restreint l’accès à la plupart de ceux de Cisjordanie.
Dans le même temps, plus de 10 000 travailleurs étrangers, principalement originaires de Thaïlande, ont fui après les attaques. Trente-neuf travailleurs thaïlandais ont été tués dans le massacre et trente-deux ont été emmenés à Gaza en tant qu’otages.
Afin de lutter contre la hausse des taux de chômage et de sous-emploi en Inde, Jérusalem et New Delhi ont signé un accord en 2023, avant le début de la guerre entre Israël et le Hamas, pour permettre à plus de 40 000 Indiens de travailler dans l’État hébreu dans les secteurs des soins infirmiers et de la construction.
En janvier, des travailleurs indiens nouvellement arrivés ont déclaré à la presse qu’ils étaient conscients des risques liés au fait de travailler en Israël en temps de guerre, mais que cela en valait la peine pour les revenus.
« Oui, je suis conscient du conflit, mais je peux gagner beaucoup d’argent en peu de temps », a déclaré Vivek Sharma, un maçon de 28 ans, qui a estimé qu’il pourrait économiser plus de 12 000 dollars en travaillant en Israël pendant un an.
Emanuel Fabian a contribué à cet article.