Père de l’ex-otage Hisham al-Sayed : « Nous ne pensions pas que le Hamas serait si cruel »
Après près de 3 600 jours dans les geôles du Hamas, cet Israélien d’origine bédouine "ne va pas bien, il n’était pas dans notre monde. Une sorte de Tarzan après avoir vécu 10 ans avec des animaux"

Le père de Hisham al-Sayed, qui a été relâché par le groupe terroriste palestinien du Hamas samedi après près de dix ans de captivité à Gaza, a indiqué dimanche que son fils était dans un très mauvais état et qu’il ne semblait plus habitué au contact avec d’autres humains.
« Hisham se sent très mal. Il est brisé et a certainement été détenu seul. C’est étrange pour lui de voir des gens », a expliqué Shaban al-Sayed à Walla.
« Il ne parle pas. Il n’a pas de voix, il était dans un endroit très difficile et sa situation est très difficile. »
« Il ne va pas bien. Il n’était pas dans notre monde. C’est une sorte de Tarzan après avoir vécu dix ans avec des animaux. Il ne communique pas », a-t-il déclaré au micro de la chaîne N12.
« Le Hamas est un groupe de menteurs, ils ne sont pas aussi respectueux qu’ils le prétendent lorsqu’ils le libèrent sans cérémonie. Ils ne voulaient pas que les gens voient dans quel état il était, et c’est pourquoi il n’y a pas eu de cérémonie. S’ils avaient le moindre respect pour les gens, ils l’auraient libéré il y a longtemps. De quel respect [parlent-ils] ? », a-t-il fustigé.
Le Hamas n’a pas organisé de cérémonie de propagande pour la libération d’Hisham. Il a affirmé que cette décision était « par respect pour les Arabes d’Israël », bien qu’il l’ait détenu pendant près d’une décennie et qu’il ait assassiné et enlevé plusieurs Israéliens arabes lors du pogrom du 7 octobre 2023.

« Avant [sa captivité], il parlait, il écrivait », a déclaré Shaban à la chaîne N12.
« Il a pris de mauvaises décisions, mais il communiquait. Maintenant, nous sommes face à un fantôme. Il essaie de parler et de partager, mais il n’y parvient pas. Il a dit beaucoup de choses incompréhensibles. Il chuchote, peut-être par peur. Je crois qu’il est dans un état de torture mentale. »
Hisham, un Israélien d’origine bédouine, est entré dans la bande de Gaza près du point de passage d’Erez en avril 2015, alors qu’il était âgé de 28 ans. Selon Human Rights Watch (HRW), dans les années précédant son entrée à Gaza, Hisham avait été « diagnostiqué schizophrène et atteint de troubles de la personnalité, entre autres », et avait été placé en institution psychiatrique à plusieurs reprises.
Le père d’Hisham, au micro de la radio Kan s’est dit choqué par le mauvais état mental et physique de son fils après près de 3 600 jours de captivité dans les geôles du Hamas, ajoutant qu’Hisham était « détruit, émotionnellement et cognitivement ».

« Son état mental est mauvais, il ne communique pas et on dirait qu’il a passé dix ans dans un camp de torture », a déclaré Shaban.
« Nous ne pensions pas que le Hamas serait aussi cruel. »
Hisham a été conduit au centre hospitalier Sourasky de Tel Aviv à bord d’un hélicoptère de l’armée israélienne avec son père Shaban et son frère Wasim.
Il a ensuite retrouvé d’autres membres de sa famille à l’hôpital, qui l’ont embrassé et lui ont demandé en arabe comment il allait.
L’ex-otage Hisham al-Sayed arrivant au centre hospitalier Sourasky de Tel Aviv, après avoir été relâché par le Hamas après dix ans de captivité à Gaza, le 22 février 2025. (Crédit : Maayan Toaf/GPO)
Hisham a montré peu d’émotion lors de ses retrouvailles avec sa famille.
« Comme c’est bon que tu sois rentré à la maison », pouvait-on lire sur les pancartes que l’hôpital a affichées en arabe et en hébreu.
Quelques heures après le retour d’Hisham, le Premier ministre Benjamin Netanyahu s’est entretenu avec Shaban.
Selon le bureau du Premier ministre, Netanyahu a déploré le temps qu’il a fallu pour ramener Hisham chez lui, mais a noté qu’il avait promis de travailler sans relâche pour le ramener, ce qu’il a fait.
« Je vous ai promis que nous le ramènerions et nous avons mis le monde sens dessus dessous », a déclaré Netanyahu.
« Maintenant, nous ferons le nécessaire pour bien l’accueillir et prendre soin de lui. »
Selon le cabinet du Premier ministre, Shaban a remercié Netanyahu pour ses efforts et lui a souhaité de la force dans son travail pour ramener tous les otages encore retenus à Gaza.
On estime que 63 des 251 otages enlevés par le Hamas le 7 octobre 2023 se trouvent toujours à Gaza, y compris les corps de 35 otages dont le décès a été confirmé par l’armée israélienne.
Le Hamas a jusqu’à présent libéré 30 otages – 20 civils, 5 soldates et 5 ressortissants thaïlandais – au cours d’un cessez-le-feu qui a débuté en janvier. Il avait précédemment libéré 105 civils au cours de la semaine de trêve de la fin novembre 2023, et quatre otages avaient été libérées avant cela.
Le groupe terroriste avait libéré 105 civils lors d’une trêve d’une semaine à la fin du mois de novembre 2023, et quatre otages avaient été libérées auparavant.
Huit otages vivants ont été secourus par les soldats et les dépouilles de 40 otages ont été récupérées, notamment celles de trois Israéliens qui ont été tués accidentellement par Tsahal.
Le groupe terroriste palestinien détient également le corps d’un soldat de Tsahal tué en 2014.