Poutine a reçu la dirigeante de l’extrême droite française Marine Le Pen
Le président russe a assuré que "la Russie n'interfèrera pas dans l'élection" française ; Paris dénonçait en février les cyber-attaques imputées à Moscou
Le président russe Vladimir Poutine a reçu vendredi pour la première fois au Kremlin la chef de file de l’extrême droite française Marine Le Pen.
Le chef de l’Etat a tenu à assurer que « la Russie n’interfèrera pas dans l’élection » selon des propos retranscrits par les agences de presse russes.
« Nous ne voulons en aucun cas voir de l’influence sur les évènements à venir, mais nous nous réservons le droit de communiquer avec les représentants de toutes les forces politiques du pays, comme le font nos partenaires européens ou des Etats-Unis », a déclaré le président russe.
« Il est intéressant d’échanger avec vous sur la façon de développer nos relations bilatérales et la situation en Europe. Je sais que vous représentez un spectre politique européen qui se développe assez rapidement », a-t-il ajouté.
Il est toutefois exceptionnel que Vladimir Poutine reçoive un candidat à une élection présidentielle à une date aussi rapprochée de l’élection. La coutume et le protocole l’amènent à rencontrer des chefs d’Etat de son rang ou éventuellement des chefs de gouvernement de pays ayant un régime parlementaire.
Auparavant, la dirigeante du Front National avait rencontré le président de la Douma, la chambre basse du Parlement russe, Viatcheslav Volodine.
« Je suis partisan de développer les relations avec la Russie dans le cadre de cette longue histoire qui lie nos deux pays », avait expliqué Mme Le Pen, en tête des sondages au premier tour de l’élection présidentielle, au début de l’entretien.
Elle fait partie des politiciens européens qui prônent un rapprochement avec Vladimir Poutine et qui approuvent l’annexion de la péninsule ukrainienne de Crimée en 2014 par la Russie.
Les cyber-attaques que la Russie est soupçonnée de mener en France dans le cadre de la campagne présidentielle sont « une forme d’ingérence inacceptable », avait estimé en février le ministre français des Affaires étrangères Jean-Marc Ayrault.
Dans une interview au Journal du Dimanche, le chef de la diplomatie française avait déclaré : « Il suffit de regarder pour quels candidats, à savoir Marine Le Pen ou François Fillon, la Russie exprime des préférences, dans la campagne électorale française, alors qu’Emmanuel Macron, qui développe un discours très européen, subit des cyber-attaques. Cette forme d’ingérence dans la vie démocratique française est inacceptable et je la dénonce. »
« La Russie est la première à rappeler que la non-ingérence dans les affaires intérieures est un principe cardinal de la vie internationale. Et je la comprends. Et bien la France n’acceptera pas, les Français n’accepteront pas qu’on leur dicte leurs choix », avait ajouté le ministre.