Israël en guerre - Jour 349

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Quiconque attaque Israël « est un héros » pour les Palestiniens : de nombreux Gazaouis célèbrent l’attaque iranienne

Selon un Gazaoui, l'attaque « les réjouit » car « personne n'agit » dans cette guerre Israël / Hamas ; d'autres dénoncent un « artifice destiné à sauver la réputation » de Téhéran

Photo d'illustration: Des explosions dans le ciel de Jérusalem, lors d'une attaque iranienne contre Israël, le 14 avril 2024. (Crédit : AFPTV/AFP)
Photo d'illustration: Des explosions dans le ciel de Jérusalem, lors d'une attaque iranienne contre Israël, le 14 avril 2024. (Crédit : AFPTV/AFP)

L’attaque iranienne contre Israël a réjoui de nombreux Palestiniens dans la bande de Gaza, ce dimanche, qui y voient une sorte de mesure de représailles à l’offensive israélienne sur leur enclave, même si certains soupçonnent Téhéran de l’avoir fait pour la forme, plutôt que dans le but d’infliger de réels dégâts.

« Pour la première fois, les roquettes ne tombent pas chez nous. Elles sont tombées en Palestine occupée », estime Abou Abdallah, en parlant d’Israël.

« Avec l’Iran ou d’autres pays en guerre, peut-être qu’une solution pour Gaza ne va pas tarder à émerger. Les Américains devront sans doute régler la question de Gaza pour soigner les racines du problème », ajoute Abou Abdallah, 32 ans, qui préfère se faire connaitre sous son surnom, et non son nom complet.

À Gaza, ils sont nombreux à s’être sentis abandonnés par leurs voisins du Moyen-Orient dans cette guerre déclenchée par l’attaque terroriste du Hamas du 7 octobre, en Israël. Le soutien est venu de l’Iran et de ses mandataires dans la région, à commencer par l’organisation terroriste du Hezbollah au Liban, qui s’en est pris – et continue de s’en prendre – à la région nord d’Israël en solidarité avec Gaza, et ce dès le lendemain des atrocités du Hamas.

Les houthis au Yémen et les paramilitaires chiites en Irak ont également mené des attaques contre Israël.

Des images diffusées depuis Gaza ont permis de voir de nombreux habitants, y compris d’habitants installés dans les tentes mises à disposition pour les déplacés, en train de siffler et de scander « Allahu Akbar » (Dieu est le plus grand), au milieu de scènes de joie alors que le ciel brillait des roquettes iraniennes et des interceptions israéliennes.

« Quiconque s’en prend à Israël, ose attaquer Israël alors que le monde entier est à son service, est un héros aux yeux des Palestiniens, que nous partagions ou non son idéologie », explique Majed Abu Hamza, 52 ans et père de sept enfants originaire de la ville de Gaza.

Le Dôme du rocher sur le mont du Temple, dans la Vieille Ville de Jérusalem, avec la lumière des missiles intercepteurs dans l’obscurité de la nuit après des tirs de missiles balistiques de l’Iran, le 14 avril 224. (Capture d’écran/X; used in accordance with Clause 27a of the Copyright Law)

« On nous massacre depuis maintenant plus de six mois : personne ne fait rien. Aujourd’hui, l’Iran, dont le consulat a été touché, riposte à Israël et cela nous met du baume au cœur », ajoute Abou Hamza.

L’Iran a lancé l’attaque en représailles à une frappe israélienne présumée sur un bâtiment lié au consulat en Syrie, le 1er avril, qui a tué plusieurs membres des Gardiens de la révolution islamique, et notamment deux de ses généraux.

« Un droit naturel »

Le Hamas s’est rangé derrière l’attaque iranienne, affirmant par voie de communiqué que l’attaque relevait d’ &« un droit naturel et constituait une réponse amplement méritée » à la frappe contre le consulat iranien.

Le Comité de résistance populaire palestinien (CRP), organisation terroriste qui combat Israël aux côtés du Hamas à Gaza, a fait savoir que l’action iranienne était de nature à revigorer la cause palestinienne, affirmant que c’était là « le dernier clou du cercueil [d’Israël] ».

Le Jihad islamique palestinien, autre organisation terroriste qui, comme le Hamas, reçoit des fonds et un appui militaire de l’Iran, s’est lui aussi rangé derrière l’attaque iranienne et a condamné les pays qui, selon lui, ont agi comme un « bouclier protecteur » pour Israël.

Tout le monde n’est pas de cet avis. Certains Palestiniens voient dans cette attaque une tentative de l’Iran pour garder un semblant de dignité.

« Le rideau se baisse sur un acte théâtral destiné à sauver les apparences… Le peuple palestinien est le seul à payer le prix dans sa chair et son sang », a écrit Munir al-Gaghoub, un habitant de Cisjordanie, sur sa page Facebook.

Sur les réseaux sociaux, d’autres estiment que l’attaque s’est faite en coordination avec les États-Unis pour s’assurer de ne faire aucun dégât, en tenant pour preuve les heures qu’il a fallu aux drones iraniens pour atteindre Israël et qui lui ont laissé tout le temps nécessaire pour les abattre.

Des troupes de l’armée israélienne opérant dans la bande de Gaza, sur une photo non datée publiée le 14 avril 2024. (Crédit : Armée israélienne)

Pendant ce temps, les combats se sont poursuivis à Gaza, où l’armée israélienne a démenti les informations selon lesquelles les Palestiniens étaient autorisés à retourner dans le nord de la bande de Gaza.

« Suite aux informations selon lesquelles les forces de Tsahal autorisaient le retour des habitants dans le nord de la bande de Gaza, nous tenons à dire qu’elles sont infondées », a déclaré l’armée israélienne par voie de communiqué.

« L’armée israélienne n’autorisera pas le retour des habitants, que ce soit par l’axe Salah A-Din ou par l’axe Rashid [la côte]. La zone nord de la bande de Gaza est toujours une zone de combat et il n’est pas encore possible d’y retourner », a ajouté l’armée.

Le lieutenant-colonel Avichay Adraee, porte-parole de Tsahal en langue arabe, a déconseillé aux Gazaouis d’utiliser la route vers le nord.

« Pour votre sécurité, ne vous approchez pas des soldats qui y opèrent. La zone nord de la bande de Gaza est toujours une zone de guerre et le retour n’y est pas permis », a écrit Adraee sur X.

L’armée a par ailleurs annoncé ce dimanche que des ingénieurs de combat avaient construit des ponts pour que les chars puissent traverser la rivière Wadi Gaza, alors que l’armée israélienne poursuit une opération ciblée contre le Hamas dans le centre de la bande de Gaza.

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