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Refonte : Netanyahu soutient pleinement les négociations et croit en un accord

Rothman a averti que la survie de la coalition dépend de l'adoption de la réforme ; un responsable du Likud a qualifié Levin de "serpent qui tente de remplacer le Premier ministre"

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu et le ministre de la Justice Yariv Levin, à gauche, lors d'une réunion du cabinet au Bureau du Premier ministre, à Jérusalem, le 30 avril 2023. (Crédit : Emil Salman/POOL)
Le Premier ministre Benjamin Netanyahu et le ministre de la Justice Yariv Levin, à gauche, lors d'une réunion du cabinet au Bureau du Premier ministre, à Jérusalem, le 30 avril 2023. (Crédit : Emil Salman/POOL)

Alors que le Premier ministre Benjamin Netanyahu a exprimé dimanche son soutien aux négociations en vue de trouver un compromis sur le projet largement controversé de son gouvernement visant à radicalement remanier le système judiciaire, l’un des deux principaux architectes de la réforme a averti que la survie de la coalition dépendait de l’adoption de cette dernière.

« Il y a un débat crucial entre nous concernant la réforme judiciaire, mais nous nous efforçons de résoudre ce différent par le dialogue avec l’opposition », a déclaré Netanyahu au début de la réunion hebdomadaire du cabinet.

« Avec la bonne volonté des deux parties, je suis convaincu qu’il est possible de parvenir à un accord – et je le soutiendrai pleinement », a-t-il ajouté.

Peu avant que Netanyahu ne fasse ces remarques, le député Simcha Rothman (HaTzionout HaDatit) a averti que la survie du gouvernement dépendait de l’adoption de la réforme.

« La réforme judiciaire sera adoptée – elle est nécessaire à la survie de la coalition. Et je ne suis pas le seul à le penser, cela figure également dans les accords de coalition », a déclaré Rothman au site d’information Ynet.

« Je ne sais ni quand ni comment, mais il y aura une réforme », a déclaré le législateur d’extrême-droite. « L’État d’Israël ne peut pas être laissé dans l’incertitude pendant une longue période. »

Le député parti HaTzionout HaDatit Simcha Rothman, à la Knesset, à Jérusalem, le 27 mars 2023. (Crédit : Yonatan Sindel/Flash90)

Interrogé sur une éventuelle date butoir pour les négociations, Rothman a répondu que cela ne dépendait pas de lui, mais il a affirmé que le grand rassemblement de la semaine dernière en faveur de la réforme « impose une date limite ».

Ces dernières semaines, de hauts responsables de l’opposition ont remis en question l’engagement de la coalition à parvenir à un large consensus avec l’opposition sur la réforme judiciaire dans le cadre des négociations en cours.

Ces inquiétudes ont été renforcées la semaine dernière après que le ministre de la Justice, Yariv Levin, a prononcé un discours lors du rassemblement dans lequel il s’en est pris à la Cour suprême et a défendu les propositions de grande envergure visant à modifier le système judiciaire, dont il le deuxième principal architecte.

Le chef du parti HaMahane HaMamlahti, Benny Gantz, a critiqué vendredi le ministre de la Justice et d’autres membres de la coalition pour « incitation et mensonge » lors de la manifestation de Jérusalem.

« Ces propos, faux et sans retenue, de Levin contre la Cour Suprême me rendent pessimiste quant à la perspective de parvenir à un accord dans les pourparlers à la résidence présidentielle. Or, cet accord est indispensable à la population israélienne en ce moment », a-t-il déclaré dans un communiqué.

En ce qui concerne le rassemblement lui-même, Gantz a qualifié la protestation de « droit sacré dans une démocratie ». « C’est précisément ce pour quoi nous nous battons ».

Mais il a dénoncé les manifestants qui ont été filmés en train de piétiner une énorme banderole revêtue des photos de la présidente de la Cour suprême Esther Hayut, de la procureure générale Gali Baharav-Miara et d’un certain nombre d’anciens hauts responsables du monde judiciaire, et de scander des slogans hostiles à leur encontre. Il n’était pas clair s’il s’agissait d’un acte intentionnel ou si la bannière avait été momentanément placée sur le sol le temps d’être soulevée par des militants en marche à proximité de la Knesset.

Le chef du parti HaMahane HaMamlahti Benny Gantz s’exprimant lors d’une réunion de sa faction, à la Knesset, à Jérusalem, le 19 avril 2023. (Crédit : Yonatan SIndel/Flash90)

« En Israël, dans ce pays qui dispose de fortes et belles institutions judiciaires, un ministre de la Justice ne peut pas inciter à la violence contre les juges. On peut bien sûr critiquer, mais pas inciter à la violence », a déclaré Gantz, ajoutant que les propos de Levin « jetaient le doute dans l’esprit de ceux qui voulaient vraiment un accord … sur la volonté de l’autre partie d’y parvenir également ».

Dimanche, Rothman a affirmé que les commentaires de Gantz montraient que le député de l’opposition n’était « pas intéressé par les négociations ou par une issue positive ».

Par ailleurs, des sources anonymes au sein du Likud ont attaqué Levin dimanche, affirmant qu’il causait des dommages considérables à Netanyahu dans le but de le remplacer au poste de Premier ministre.

« Levin s’est révélé être un serpent rusé et dangereux », a déclaré l’une des sources.

« Il fait chanter le Premier ministre », a déclaré la source sous couvert d’anonymat, ajoutant qu’il est impossible de gouverner lorsque « les ennemis de l’intérieur cumulent les obstacles ».

Des centaines de milliers de manifestants se sont de nouveau rassemblés à travers Israël samedi soir dans le cadre des manifestations en cours contre la réforme judiciaire controversée du gouvernement. La réouverture de la Knesset dimanche pour sa session d’été ouvre la porte à l’adoption des projets de loi explosifs visant à remanier radicalement le pouvoir judiciaire.

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu, au centre, assistant à la réunion hebdomadaire du cabinet au Bureau du Premier ministre, à Jérusalem, le 30 avril 2023. (Crédit : Abir Sultan/Pool Photo via AP)

Le projet de loi clé qui placerait les nominations judiciaires sous contrôle politique a franchi presque toutes les étapes législatives et est prêt à être adopté dans les jours qui viennent si la coalition le souhaite.

Cependant, les analystes et les commentateurs pensent que la coalition ne fera avancer aucun projet de loi avant l’adoption du budget de l’État, ce que le bloc au pouvoir doit faire avant le 29 mai, sous peine de nouvelles élections législatives automatiques.

Les opposants affirment que la réforme, qui transférera une grande partie du pouvoir judiciaire entre les mains du gouvernement, affaiblira radicalement le caractère démocratique d’Israël, supprimera un élément clé de l’équilibre des pouvoirs et laissera les minorités sans protection. Ses partisans assurent qu’il s’agit d’une réforme indispensable pour mettre un frein à l’activisme de la Cour.

Les sondages montrent régulièrement que la réforme est largement impopulaire dans sa forme actuelle, et que le soutien au gouvernement a chuté depuis les dernières élections législatives.

À LIRE : En baisse dans les sondages, Netanyahu tente de reprendre le contrôle de sa coalition

Lors du principal rassemblement rue Kaplan à Tel Aviv, les organisateurs des manifestations ont annoncé qu’ils intensifieraient leurs activités jeudi prochain, marquant ainsi la « Journée nationale de l’égalité ».

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