Selon un haut responsable, certains otages ne disposent plus de beaucoup de temps
Une source sécuritaire a affirmé qu'il était erroné de penser que les otages sont dans le même état que les 4 sauvés en juin ; l'argument "ils souffrent mais ils ne meurent pas" ne tient pas
Certains des otages encore détenus par le groupe terroriste palestinien du Hamas à Gaza sont présumés être dans un état grave et incapables de survivre beaucoup plus longtemps en captivité, a déclaré vendredi un haut responsable de la sécurité à la Douzième chaîne, alors que la pression augmente sur le gouvernement pour qu’il accepte un accord de « trêve contre libération d’otages ».
« Nous savons que certains des otages ne survivront pas longtemps dans les conditions dans lesquelles ils sont détenus, et compte tenu de leur santé physique et mentale », a déclaré le haut fonctionnaire à la chaîne d’information dans un reportage diffusé vendredi.
La source a souligné qu’il ne s’agissait ni d’une évaluation ni d’une supposition, mais d’une question sur laquelle Israël disposait d’informations claires.
« L’idée qu’ils sont détenus dans des conditions relativement bonnes, comme Noa Argamani et les otages secourus lors de l’opération [des forces spéciales], est erronée », a-t-il ajouté, faisant référence à une mission de sauvetage menée en juin, au cours de laquelle quatre otages ont été libérés dans un état jugé relativement bon, alors qu’ils avaient vécu en captivité pendant huit mois.
« Et l’argument selon lequel ils ‘souffrent mais ne meurent pas’ ne tient pas la route », a poursuivi la source, faisant référence à des déclarations attribuées au Premier ministre Benjamin Netanyahu lors d’une réunion du cabinet en juillet.
Trente-neuf des 111 otages toujours détenus par le Hamas depuis le pogrom perpétré par le Hamas le 7 octobre ont été confirmés morts par l’armée israélienne.
Ces déclarations anonymes surviennent un jour après que les États-Unis, l’Égypte et le Qatar – les médiateurs dans les négociations sur le cessez-le-feu – ont publié une déclaration commune appelant à la finalisation d’un accord de « trêve contre libération d’otages » sans délai.
« Il est temps d’apporter un soulagement immédiat à la population de Gaza qui souffre depuis longtemps, ainsi qu’aux otages qui souffrent depuis longtemps et à leurs familles. Le moment est venu de conclure l’accord de cessez-le-feu et de libération des otages et des détenus », selon la déclaration publiée par les médias d’État qataris.
Selon le communiqué, après avoir travaillé « sans relâche » pendant des mois, les médiateurs sont prêts à présenter à Israël et au Hamas une proposition finale, seuls les détails de la mise en œuvre de l’accord devant encore être réglés.
« En tant que médiateurs, nous sommes prêts, si nécessaire, à présenter une proposition finale de transition qui résoudrait les questions de mise en œuvre restantes d’une manière qui réponde aux attentes de toutes les parties », indique la déclaration signée par le président américain Joe Biden, le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi et l’émir du Qatar Tamim ben Hamad al-Thani.
Ils ont appelé Israël et le Hamas à reprendre les pourparlers le 15 août, soit au Caire, soit à Doha, afin de régler les derniers détails et de commencer à mettre en œuvre l’accord « sans plus tarder ».
Le bureau du Premier ministre Benjamin Netanyahu a ensuite publié une déclaration disant : « Suivant la proposition des États-Unis et des médiateurs, Israël enverra la délégation de négociation le 15 août à l’endroit décidé afin de finaliser les détails pour la mise en œuvre de l’accord-cadre. »
L’accord proposé prévoit trois étapes. Au cours de la première étape, qui durera six semaines, le Hamas libérera toutes les femmes otages, y compris les soldates, ainsi que les hommes de plus de 50 ans et les civils malades ou blessés. En contrepartie, Israël libérerait les centaines de prisonniers palestiniens incarcérés pour atteinte à la sécurité en Israël. Une accalmie des combats s’amorcerait également.
Au cours de cette phase, des négociations indirectes s’engageront sur les détails de l’échange qui aura lieu au cours de la deuxième phase, lorsque les soldats et les autres hommes seront libérés, également en échange de prisonniers de sécurité palestiniens. Le cessez-le-feu doit se poursuivre pendant les pourparlers. Au cours de la deuxième phase, Israël se retirerait de la bande de Gaza et la fin définitive des hostilités serait annoncée. La troisième phase prévoit la libération par le Hamas des otages décédés et la reconstruction de Gaza.
L’un des principaux points d’achoppement est le souhait du Hamas de voir l’accord mettre fin à la guerre, alors qu’Israël exige le droit de reprendre les combats après la première phase, si nécessaire.
Selon la Douzième chaîne, un haut responsable de la sécurité a déclaré aux dirigeants politiques israéliens : « Si vous souhaitez un accord partiel, il n’y a aucun problème pour reprendre le combat avec toute la force nécessaire après les 42 jours de la première phase. »
« Outre [Yahya] Sinwar, la quasi-totalité du commandement armé, de [Mohammed] Deif à [Marwan] Issa, en passant par les commandants de brigade et de bataillon, n’existe plus », aurait-il ajouté.
Le ministre des Finances, Bezalel Smotrich, membre d’extrême droite du cabinet de sécurité, a publié une déclaration dans laquelle il s’oppose à l’accord dans sa version actuelle.
« Ce n’est vraiment pas le moment de tomber dans un piège dangereux qui verrait les ‘médiateurs’ nous dicter une ‘formule’ et nous imposer un accord de capitulation qui arrêterait la guerre avant la destruction des nazis du [Hamas] et leur permettrait de se rétablir et de recommencer à assassiner des Juifs », a-t-il déclaré.
Smotrich a ajouté que l’accord « laisserait le [groupe terroriste chiite libanais du] Hezbollah sur les clôtures des résidents du nord et accorderait une récompense au terrorisme et aux attaques iraniennes contre nous » et « éroderait gravement la capacité de dissuasion israélienne et sa réputation au Moyen-Orient, en le dépeignant comme un État protecteur faible et en faisant fuir ses amis dans les pays arabes modérés qui ont signé des accords de paix avec lui par respect pour sa force et son indépendance ».
« J’appelle le Premier ministre à ne pas tomber dans ce piège, et à ne pas accepter le moindre écart par rapport aux lignes rouges qu’il a fixées récemment, et qui sont également très problématiques. »
Le mois dernier, Netanyahu avait publié une liste de quatre exigences « non-négociables » : tout accord potentiel doit empêcher la contrebande d’armes vers Gaza depuis l’Égypte ; permettre à Israël de reprendre les combats jusqu’à ce que tous les objectifs de la guerre soient atteints ; empêcher le retour de milliers de terroristes armés dans le nord de la bande de Gaza ; et maximiser le nombre d’otages vivants remis par le Hamas.
La guerre a éclaté lorsque quelque 3 000 terroristes dirigés par le Hamas ont pris d’assaut le sud d’Israël le 7 octobre, tué près de 1 200 personnes, principalement des civils, enlevé 251 otages de tous âges, et commis de nombreuses atrocités et en utilisant la violence sexuelle comme arme à grande échelle.
On estime que 111 des 251 otages enlevés par le Hamas le 7 octobre se trouvent toujours à Gaza, y compris les corps de 39 otages dont le décès a été confirmé par l’armée. Deux autres personnes et deux corps de soldats retenus en otage avant la guerre se trouvent également à Gaza.
À ce jour, 331 soldats israéliens ont été tués au cours de l’opération terrestre contre le Hamas et lors des opérations menées le long de la frontière de Gaza.