Tsahal enquête sur la mort de plusieurs Gazaouis dans ses centres de détention
Depuis le 7 octobre, des centaines de Palestiniens sont détenus dans le sud d'Israël suite à leur arrestation lors d'opérations militaires dans la bande de Gaza
L’armée israélienne a déclaré mardi qu’elle enquêtait sur la mort de détenus arrêtés lors d’opérations militaires dans la bande de Gaza au cours de combats avec des terroristes du Hamas.
« Nous avons connaissance de décès de terroristes dans des centres de détention militaires et ils font l’objet d’une enquête », a déclaré un porte-parole à l’AFP.
L’armée n’a pas fourni de détails sur le nombre de détenus décédés ni sur les circonstances de leur mort.
Des centaines de Palestiniens sont placés dans des centres de détention dans le sud d’Israël, suite à leur arrestation lors d’opérations militaires dans la bande de Gaza depuis le déclenchement de la guerre le 7 octobre. Ce jour-là, près de 3 000 terroristes du Hamas ont déferlé sur les communautés du sud, tuant près de 1 200 personnes, pour la plupart des civils sauvagement massacrés, et emmenant plus de 240 otages dans la bande de Gaza.
Mardi, le quotidien Haaretz a rapporté que ‘plusieurs’ des détenus gazaouis étaient décédés dans l’un des centres de détention israéliens, la base de Sde Teiman, près de la ville de Beer Sheva.
Selon l’article, les prisonniers détenus dans ce centre ont « les yeux bandés et sont menottés pendant la plus grande partie de la journée, et les lumières sont allumées toute la nuit ».
Selon le porte-parole, ces détenus ont été « impliqués dans des activités terroristes ».
« Les prisonniers considérés comme n’étant pas impliqués dans des activités terroristes sont renvoyés dans la bande de Gaza », a-t-il ajouté.
La semaine dernière, l’armée a été critiquée après la diffusion par la télévision israélienne d’images montrant des dizaines de Palestiniens déshabillés, détenus par l’armée dans une rue de Gaza.
Le bras d’un soldat figurait au premier plan dans l’une des vidéos, suggérant qu’elle aurait été filmée par un soldat de l’armée.
Dans une autre séquence, on voit un groupe d’hommes les yeux bandés assis, les mains attachées dans le dos, surveillés par des soldats israéliens.
Au début du mois, l’armée a annoncé que plus de « 500 terroristes » avaient été arrêtés à Gaza.
Le ministère de la Santé dirigé par le Hamas à Gaza affirme que depuis le début de la guerre, 19 667 personnes ont été tuées, pour la plupart des civils. Ces chiffres ne peuvent être vérifiés de manière indépendante et incluraient quelque 7 000 terroristes du Hamas, selon Israël, ainsi que des civils tués par des roquettes palestiniennes mal tirées. On estime également à 1 000 le nombre de terroristes tués en Israël lors de l’assaut du 7 octobre.
Tsahal a reconnu au début du mois que le rapport entre le nombre de civils et de combattants tués était de deux pour un.
Amnesty International demande une enquête sur les « disparitions forcées » à Gaza
L’organisation a également demandé une enquête urgente sur les « disparitions forcées » de détenus palestiniens de Gaza, à la suite d’informations faisant état de décès dans des centres de détention militaires.
« L’armée israélienne doit de toute urgence révéler ce qu’il est advenu de toutes les personnes détenues depuis le 7 octobre et le lieu où elles se trouvent », a déclaré Heba Morayef, directrice régionale d’Amnesty International pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord, dans un communiqué.
« L’armée israélienne doit spécifier les motifs d’arrestation des personnes détenues et faire tout ce qui est en son pouvoir pour fournir des informations aux familles des personnes détenues, en particulier au vu des coupures de télécommunications qui ont privé les habitants de Gaza de toute possibilité de communication. »
Amnesty International a demandé qu’une enquête soit menée sur « le traitement inhumain et les disparitions forcées » des habitants de Gaza détenus.