Tsahal licencie l’officier et le soldat qui ont tiré par erreur sur des gardes à Ofra
Plusieurs militaires ont été blâmés et emprisonnés pour cet incident "extrêmement grave" ; le général Yehuda Fuchs estime que c'est un "miracle" que personne n'ait été blessé
Emanuel Fabian est le correspondant militaire du Times of Israël.
L’armée israélienne a déclaré dimanche qu’elle avait licencié un officier et un soldat pour avoir ouvert le feu sur des gardes de sécurité d’une implantation en Cisjordanie le mois dernier, après les avoir pris pour des lanceurs de pierres palestiniens. Plusieurs autres officiers supérieurs ont également été sanctionnés pour cet incident.
Lors de l’incident du 13 décembre, les soldats d’un poste militaire près d’Ofra ont reçu un signalement indiquant que des Palestiniens lançaient des pierres sur des véhicules israéliens sur la route 60, la principale autoroute nord-sud de Cisjordanie.
Les soldats dépêchés sur les lieux ont vu deux silhouettes sur le bord de la route, soupçonnées de lancer des pierres. Ils ont alors demandé par radio l’autorisation d’ouvrir le feu, mais n’ont pas obtenu de réponse, selon l’enquête.
L’un des soldats a alors commencé à tirer sur les suspects, ce qui est apparemment contraire aux règles d’engagement de l’armée israélienne.
Les tirs n’ont cessé qu’après que les deux gardes de sécurité d’Ofra ont appelé le quartier général de l’armée locale, qui a alors demandé, par liaison radio, aux soldats de cesser de tirer.
« L’incident est extrêmement grave et est incompatible avec les normes professionnelles attendues des commandants et des soldats, tout en violant les ordres et les procédures », a déclaré Tsahal dans un communiqué.
Le chef du commandement de la région Centre, le général Yehuda Fuchs, qui a dirigé l’enquête, a déclaré que c’était « un miracle » que personne n’ait été blessé.
L’enquête a également révélé plusieurs autres « problèmes graves » avec le bataillon concerné et ses commandants.
Le commandant du bataillon – un lieutenant-colonel – a reçu un blâme formel sur son dossier, tout comme son adjoint.
Par ailleurs, le commandant de la compagnie impliquée a été condamné à une peine de prison militaire pour une durée indéterminée ; le soldat qui a ouvert le feu a été démis de ses fonctions de combat ; et l’officier, le commandant adjoint de la compagnie, a également été démis de ses fonctions, a indiqué Tsahal.
L’incident s’est produit au cours d’une flambée de violence qui dure depuis plusieurs mois en Cisjordanie, alors que les forces israéliennes poursuivent leurs efforts de lutte antiterroriste, à la suite d’une série d’attaques terroristes qui ont fait 31 morts en 2022.
L’opération de Tsahal a permis de procéder à plus de 2 500 arrestations lors de raids quasi quotidiens. Elle a également fait 170 morts parmi les Palestiniens, essentiellement lors d’attaques ou d’affrontements avec les forces de sécurité, mais aussi parmi les civils non impliqués.