Un ex-otage exhorte Israël et les États-Unis à faire pression pour parvenir à un accord
"Le Hamas ne nous a pas libérés par bonne volonté, il a répondu à la pression", écrit Tal Shoham, pour qui la nouvelle opération de Tsahal "n'est pas la voie à suivre" et ne fait qu'exposer les otages à un plus grand danger

Dans un article publié vendredi dans le Time Magazine, l’ex-otage Tal Shoham relate en détail son enlèvement et sa captivité aux mains des terroristes palestiniens du Hamas dans les tunnels sous Gaza, et lance un appel au président américain Donald Trump et au Premier ministre Benjamin Netanyahu pour qu’ils concluent d’urgence un accord afin de ramener chez eux les otages encore retenus à Gaza.
Dans cet article, Shoham explique qu’il a passé la majeure partie de sa captivité aux côtés d’Evyatar David et Guy Gilboa-Dalal, tous deux enlevés lors du pogrom perpétré par le groupe terroriste palestinien du Hamas le 7 octobre 2023 pendant le festival de musique Nova, et qui sont toujours retenus en captivité.
Shoham, qui avait été enlevé au domicile de la famille de son épouse dans le kibboutz Beeri, a été relâché en février lors du dernier accord de cessez-le-feu et de libération d’otages, après plus de 500 jours de captivité. Ce cessez-le-feu a depuis été rompu, Israël ayant repris les combats dans la bande de Gaza.
Sa femme, leurs deux enfants et trois autres membres de leur famille ont également été enlevés le 7 octobre 2023. Ils ont été relâchés fin novembre 2023.
Ses beaux-parents faisaient partie des plus de 1 200 personnes assassinées par les terroristes du Hamas lors de cet assaut sanglant.
« Nous avons été retenus avec Omer Wenkert pendant huit mois et demi dans un tunnel du Hamas, long de seulement 12 mètres et large de moins d’un mètre », a-t-il écrit.

« Nous dormions sur des matelas trempés, nous partagions une seule pita par jour et nous racontions à tour de rôle des histoires de chez nous pour rester sains d’esprit. »
« Une bombe avait été placée au-dessus de nous, prête à exploser si les troupes israéliennes s’approchaient trop près », explique-t-il.
« On nous a dit que nous serions pulvérisés si quelqu’un essayait de nous sauver. Nous avons été menacés, humiliés et parfois torturés. Nous n’étions pas traités comme des êtres humains, mais comme des objets à contrôler et à briser. »
Wenkert a également été relâché lors de la dernière trêve.
« Nous étions des étrangers lorsque nous sommes entrés dans cette obscurité », raconte Shoham.
« Mais nous sommes devenus frères. »
« Je ne suis pas revenu à la surface depuis si longtemps, mais même maintenant, chaque bouffée d’air frais, chaque pas sous le soleil, chaque moment de calme avec ma famille me semble précieux », ajoute-t-il.
« Le temps est désormais différent. Je le chéris davantage. Car je sais à quel point il peut passer vite, et à quel point chaque jour qui passe est cruel pour ceux qui vivent encore en captivité. »

« Les individus qui nous retenaient ne nous considéraient pas comme des êtres humains. Ils nous torturaient pour s’amuser », a-t-il écrit.
« Parfois, ils mettaient le feu à des morceaux de papier pour aspirer le peu d’oxygène présent dans le tunnel. Nous étions pris de suffocation et devions nous allonger au sol pour éviter de nous étouffer. »
« Lorsque je suis sorti de ce tunnel en février, j’ai fait le serment de parler au nom de ceux qui ne peuvent pas s’exprimer. »
Depuis, il a figuré dans plusieurs articles, a accordé plusieurs interviews, a participé à des réunions avec le président américain Donald Trump et a prononcé un discours sur sa captivité devant les Nations unies, plaidant sans relâche pour la libération des otages restants et détaillant les horreurs de la captivité dans les geôles du Hamas.

« Le Hamas ne nous a pas relâchés par bonne volonté », a écrit Shoham.
« Il a répondu à la pression, celle qui vient de l’attention internationale et d’un plaidoyer incessant. »
Shoham a écrit à l’adresse de Trump : « Je vous demande de le faire à nouveau, de ramener tous les otages chez eux, vivants ou morts. »
Faisant référence aux nouveaux plans d’Israël visant à intensifier la lutte contre le Hamas à Gaza, Shoham estime que ce n’est « pas la voie à suivre ».
« Chaque pas en avant dans cette guerre me donne l’impression de m’éloigner un peu plus d’Evyatar et de Guy, et de la possibilité de les ramener vivants à la maison. Nous ne pouvons pas laisser l’élan militaire prendre le pas sur la clarté morale. »
En conclusion, s’adressant à Netanyahu et à Trump, Shoham exhorte les dirigeants à faire de la libération des 59 derniers otages de Gaza leur priorité.
« S’il vous plaît, ramenez-les aussi chez eux. Permettez-leur de respirer à nouveau. »
Les groupes terroristes de la bande de Gaza détiennent 59 otages, dont 58 des 251 personnes enlevées par des terroristes palestiniens du Hamas le 7 octobre 2023. Parmi eux se trouvent les corps d’au moins 35 personnes dont l’armée israélienne a confirmé la mort.

Selon les dernières informations, 21 des 59 otages seraient encore en vie. Le sort de trois otages – le soldat israélien Tamir Nimordi, le Népalais Bipin Joshi et le Thaïlandais Pinta Nattpong – reste incertain, aucun signe de vie n’ayant été reçu depuis leur enlèvement.