Israël en guerre - Jour 566

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« Utilisez tous les outils dont vous disposez », exhorte l’ex-otage Tal Shoham à l’ONU

Devant des dizaines de diplomates, l’ex-otage a dit avoir été détenu avec des "squelettes humains" - Guy Gilboa-Dalal et Evyatar David, a décrit la faim, la soif extrême, les coups alors que leurs geôliers mangeaient "à satiété"

L'otage Tal Shoham, entouré de terroristes armés, sur une estrade alors qu'il est relâché par le groupe terroriste palestinien du Hamas, à Rafah, le 22 février 2025. (Crédit : Capture d'écran/YouTube)
L'otage Tal Shoham, entouré de terroristes armés, sur une estrade alors qu'il est relâché par le groupe terroriste palestinien du Hamas, à Rafah, le 22 février 2025. (Crédit : Capture d'écran/YouTube)

L’ex-otage Tal Shoham s’est rendu vendredi dans les bureaux des Nations unies à Vienne, où il a décrit les conditions horribles des personnes détenues à Gaza et a appelé les diplomates présents à œuvrer pour la libération des autres captifs.

Shoham s’est exprimé aux côtés des familles des otages Guy Gilboa-Dalal et Evyatar David, avec lesquels il avait été détenu.

« Alors que nous sommes assis ici, dans la belle ville de Vienne, ils restent dans les tunnels du Hamas, à 20 mètres sous terre, et nous appellent du fond de leur cachot », a déclaré Shoham dans un appel lancé à des dizaines de diplomates.

« Je vous implore d’écouter, d’agir. »

Shoham a exhorté les responsables à utiliser leur position pour plaider en faveur de la libération des 59 otages restants, dont 24 seraient encore en vie.

« Il y a quarante jours, je suis né une seconde fois », a déclaré Shoham à propos de sa récente libération. « Forgé par la terrible cruauté du Hamas, je suis sorti de l’enfer pour retrouver la raison d’une nation civile. »

Il a expliqué qu’il avait dû « se replier sur lui-même et puiser sa force de l’intérieur » pendant ses 505 jours de captivité pour survivre.

« Je n’aurais jamais imaginé prendre la parole ici aujourd’hui », a reconnu Shoham.

Mais, a-t-il ajouté, « l’homme que je suis devenu est prêt à affronter ses peurs, et les considère comme des occasions de provoquer un changement nécessaire. Si je suis ici, c’est parce que je crois que chacun d’entre vous, assis dans cette salle, détient un pouvoir. Un pouvoir qui peut être utilisé pour accélérer le retour de mes frères encore retenus en otage à Gaza ».

« J’ai beaucoup appris sur moi-même, sur qui je suis et sur ce à quoi je veux désormais consacrer ma nouvelle vie », a-t-il poursuivi.

« Je suis ici aujourd’hui pour vous motiver à agir sans tarder. Pour utiliser tous les outils dont vous disposez afin de faire pression en faveur de la libération des otages. En tant qu’individus, nous n’avons peut-être pas ce pouvoir, mais collectivement, et en particulier en votre qualité de représentants des Nations unies, vous l’avez, sans aucun doute. »

Shoham a appelé à la « clarté morale » vis-à-vis du groupe terroriste palestinien du Hamas, arguant que « ce qui alimente le Hamas » est « la confusion morale et l’incapacité à prendre une position sans ambiguïté contre le terrorisme et contre l’utilisation des êtres humains comme monnaie d’échange ».

« Tant que le monde acceptera implicitement le terrorisme comme un outil politique légitime par la non-intervention, la paix au Moyen-Orient restera impossible et le conflit israélo-arabe ne prendra jamais fin ». Mais, selon lui, la paix sera possible lorsque les groupes terroristes ne seront plus tolérés.

Après avoir pris la parole, Shoham a diffusé la vidéo de propagande du Hamas, tournée lors de sa propre libération, dans laquelle on voit ses geôliers emmener Gilboa-Dalal et David sur le lieu de sa remise à la Croix-Rouge, les forçant à le regarder partir libre alors qu’ils restaient en captivité.

Les otages Evyatar David (à gauche) et Guy Gilboa-Dalal parlant dans une vidéo de propagande du Hamas filmée sur le site et au moment de la cérémonie de libération de trois autres captifs à Gaza, le 22 février 2025. (Crédit : Capture d’écran/Telegram)

Le père de Gilboa-Dalal et la mère de David ont également pris brièvement la parole, répétant le même appel à l’action pour obtenir la libération de leurs fils.

Shoham a ensuite livré un témoignage circonstancié sur sa captivité, remontant aux jours paisibles précédant le 7 octobre 2023 jusqu’à sa libération, moment où il a été contraint de laisser derrière lui Gilboa-Dalal et David.

« Je voudrais commencer par le début. Quand nous menions encore une vie normale, sans pouvoir imaginer l’ampleur du mal auquel nous allions être confrontés », a-t-il dit. « Une vie qui, alors, ressemblait à la vôtre. »

Il leur a raconté comment, le 5 octobre, il avait pris la route avec son épouse et leurs enfants pour rejoindre le kibboutz Beeri, un trajet de deux heures et demie, afin d’y passer un long week-end avec ses beaux-parents, Shoshan et Avshalom Haran.

Il a décrit une journée du 6 octobre « paisible », durant laquelle ses enfants ont joué sur l’aire de jeux du kibboutz et fait de longues balades à vélo, avant de partager un repas de fête dans la salle à manger communautaire, en compagnie de proches de sa femme, Lilach et Eviatar Kipnis.

Pendant qu’il s’exprimait, des photos de sa famille défilaient sur des écrans géants dans la salle.

« Cela devait être un simple week-end en famille, comme tant d’autres », a-t-il conclu.

Ses beaux-parents faisaient partie des plus de 1 200 personnes assassinées par les terroristes du Hamas pendant l’assaut sanglant, au cours duquel 251 autres personnes ont été prises en otage et emmenées de force à Gaza, déclenchant la guerre actuelle.

L’ex-otage Tal Shoham (au centre) et sa famille se retrouvant dans le sud d’Israël après sa libération, le 22 février 2025. (Crédit : Armée israélienne)

Shoham se souvient s’être caché dans son mamad – abri anti-atomique – le 7 octobre avec sa famille alors que les sirènes d’alerte retentissaient au milieu des tirs de roquettes en provenance de Gaza.

Les terroristes ont fait irruption dans le mamad, enlevant Tal, et distinctement, sa femme Adi, et leurs deux enfants, Yahel, alors âgé de 3 ans, et Naveh, 8 ans. La mère et les enfants ont été libérés au cours de la trêve d’une semaine conclue fin novembre 2023.

« Pendant cinquante jours, je ne savais pas ce qui était arrivé à ma famille », a raconté Shoham. Il a raconté avoir passé ces cinquante premiers jours « en isolement, enchaîné et affamé ».

« Ce n’était pas une faim ordinaire, mais une faim de survie. Une miette devient alors tout votre monde, et votre corps ne cesse de vous faire souffrir par des douleurs de faim. Les pensées de ma famille me faisaient encore plus mal, ne me laissant aucun répit », a-t-il poursuivi.

Le cinquantième jour, ses geôliers lui ont apporté une lettre d’Adi, l’informant qu’elle et les enfants avaient également été enlevés mais qu’ils seraient bientôt libérés dans le cadre de l’accord.

Cela lui a donné la force de survivre au reste de sa captivité, a-t-il souligné.

Guy Gilboa-Dalal et Evyatar David étaient des « squelettes humains »

« Le 34ᵉ jour, deux squelettes humains sont entrés dans ma chambre », a-t-il déclaré, faisant référence à Gilboa-Dalal et David qui ont été détenus à ses côtés pendant le reste de sa captivité.

Gal Gilboa-Dalal et Guy Gilboa-Dalal ont pris ce selfie tôt le matin du 7 octobre 2023, au Festival Nova, à proximité du kibboutz Reïm. (Crédit : Autorisation)

Gilboa-Dalal et David, amis d’enfance, ont été pris en otage lors du festival de musique Nova le 7 octobre 2023.

« Guy et Evyatar m’ont raconté leurs 34 jours ligotés avec des liens à glissière, qui leur ont entaillé les mains et la chair, leur laissant des cicatrices qu’ils portent encore aujourd’hui, les jours où ils étaient tabassés et forcés de s’asseoir face au mur, avec des sacs sur la tête, incapables de bouger. »

« Leur soif était si intense qu’ils buvaient l’eau salée et nauséabonde de la chasse d’eau des toilettes, contaminée par des métaux et des saletés », a-t-il continué.

« Depuis ce jour et jusqu’à mon dernier jour de captivité, nous avons souffert ensemble de tortures physiques et mentales. »

« Pendant mes 505 jours de captivité, nous étions pratiquement toujours affamés. Il nous arrivait souvent de ne recevoir qu’une seule pita pour toute la journée. Nous supplions nos geôliers, les flattons, acceptons même de leur faire des massages, tout pour obtenir une miette de plus. »

« Traumatisés par la faim, nous ramassions miette après miette, en divisant chaque bouchée après l’avoir soigneusement quantifiée. Guy passait parfois une heure à s’assurer que chaque gramme était distribué équitablement », s’est-il souvenu.

« Vous pourriez supposer que la situation est la même partout à Gaza, mais les terroristes qui nous retenaient avaient toujours de la nourriture en abondance, notamment des légumes et des fruits frais », a-t-il noté.

« Pendant les huit mois et demi qui ont suivi mon enlèvement, nous avons été détenus dans un donjon, à des dizaines de mètres sous terre. Un mètre de large sur douze mètres de long, quatre hommes, et une fosse servant de toilettes, fermée par une porte en fer », a-t-il expliqué.

Un tunnel du Hamas découvert par l’armée israélienne, dans le centre de la bande de Gaza, sur une image publiée le 26 février 2024. (Crédit : Armée israélienne)

« L’humidité maintenait nos vêtements et nos matelas perpétuellement mouillés. Nous transpirions et suffoquions par manque d’oxygène, dans des conditions si déplorables qu’aucun animal n’aurait jamais été enfermé de cette façon. Nous avions constamment faim et soif. »

À un moment donné, « une grave carence en vitamine C a provoqué chez Evyatar et moi une inflammation musculaire. Nous sommes restés complètement immobiles pendant un mois et demi ».

« Des gardiens sadiques nous torturaient quotidiennement, physiquement et mentalement. Parfois, nous étions dans une obscurité si profonde que nous ne pouvions pas voir nos mains devant nos visages.

« Pendant ce temps, à côté, les terroristes du Hamas profitaient d’une pièce bien éclairée et climatisée, avec de la nourriture en abondance. »

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