Un juif éthiopien aurait été tué dans les émeutes de Gondar
Weta Chekla faisait partie des 9 000 juifs éthiopiens qui doivent venir en Israël ; 78 devraient arriver dimanche

La communauté juive de Gondar, en Ethiopie, aurait perdu un de ses membres dans les émeutes qui ont coûté la vie à des dizaines de personnes ces dernières semaines.
L’homme juif tué à Gondar est Weta Chekla, a annoncé le site d’informations israélien Little Ethiopia jeudi. Le site a annoncé qu’il attendait de pouvoir immigrer en Israël, dans un contexte de retard de la mise en place d’une décision gouvernementale de faire venir 9 000 membres de sa communauté dans l’Etat juif.
Les manifestations de jeudi et d’autres du même type ces derniers jours ont eu lieu dans la ville de Gondar, dans un contexte de tensions interethniques impliquant la communauté Welkait.
Gondar compte environ 6 000 membres de la communauté des Falash Mura, ces Ethiopiens qui revendiquent une origine juive et ont été convertis au christianisme il y a quelques générations, mais cherchent à présent à revenir au judaïsme et à immigrer en Israël.

En avril, le gouvernement israélien avait signé un accord pour garantir l’immigration de 9 000 Falash Mura d’ici 2020, en partie financée par l’ambassade chrétienne internationale de Jérusalem. L’accord appelait à l’intégration de 1 300 Falash Mura en juin mais, après des retards, le premier groupe d’immigrants éthiopiens en Israël de ces trois dernières années devrait arriver dimanche à l’aéroport Ben Gurion. Seuls 78 d’entre eux devraient atterrir en Israël au soir du 9 octobre.
L’article sur la mort de Chekla publié sur Little Ethiopia, un site internet semi-officiel de groupes de pression représentant les intérêts des Israéliens éthiopiens, a accusé le gouvernement israélien de traîner les pieds en raison du racisme existant à l’encontre des Falash Mura.
« Le gouvernement de l’Etat d’Israël continue à classer les juifs selon la couleur et la race, et ignore totalement la communauté en Ethiopie, peut-on lire dans l’article non signé. Peu importe l’endroit où se trouvent des juifs blancs, le gouvernement montre son attention de toutes les manières possibles, de l’envoi de délégués à l’appel à une alyah immédiate. Mais c’est une histoire différente dans le cas de Beita Israël », le mot désignant les Falash Mura en amharique, et qui signifie « maison d’Israël ».
Mais, soulignant les réussites de la communauté en Israël, responsables israéliens et défenseurs de la politique appliquée pour intégrer environ 120 000 Ethiopiens dans la société israélienne depuis les années 1980 ont constamment rejeté les accusations de racisme envers les juifs africains.
La semaine dernière, deux avocates israéliennes éthiopiennes, Esther Tapeta Gradi et Adenko Sabhat Haimovich, ont été nommées juges du Comité judiciaire israélien.
« Indéniablement, des erreurs ont été faites dans l’intégration de l’alyah d’Ethiopie », a écrit la semaine dernière Uri Heitner, chercheur à l’Institut Shamir, un centre de recherche et développement public et un think tank situé sur le plateau du Golan. « Il y a toujours des problèmes qui doivent être résolus. Mais en règle générale, l’alyah éthiopienne est une réussite sioniste impressionnante. »