Un militant arabe envisage de se présenter à la Knesset
Jafar Farah envisagerait de rejoindre le parti Hadash de la Liste arabe unie pour "lutter contre l’occupation, le racisme et la pauvreté"
Jafar Farah est un Arabe israélien, militant des droits de l’homme. Il avait accusé un officier de police de l’avoir frappé et de lui avoir cassé le genou après son arrestation lors d’une manifestation en solidarité avec Gaza l’année dernière à Haifa. Il a annoncé jeudi envisager de présenter sa candidature aux élections législatives d’avril.
« Selon moi, nous devons présenter une alternative à la corruption, à l’occupation, au racisme, au coût de la vie, à la pauvreté et à la violence », a déclaré Farah à la Treizième chaîne.
« Le forces démocratiques doivent se réorganiser et promouvoir une paix réelle, une vie commune, une société multiculturelle, une justice, la reconnaissance de l’injustice historique et de la Nakba, la construction d’un avenir meilleur pour les deux peuples », a-t-il dit, utilisant le mot arabe pour « catastrophe », utilisé par les Palestiniens pour décrire la création de l’Etat d’Israël.
Farah envisagerait de rejoindre Hadash, un parti socialiste juif-arabe qui fait partie de la Liste arabe unie à la Knesset.
« Je veux influencer le discours politique, je le ferai dans le cadre d’un mouvement social et bi-national. Si je ne me présente pas cette fois-ci, j’ai l’intention de retourner à l’activisme politique afin d’influencer l’opinion publique et les lois », a déclaré Farah.
En octobre dernier, le Département d’enquêtes internes de la police annonçait qu’il avait l’intention de mettre en examen l’officier de police accusé par Farah de l’avoir frappé et lui avoir cassé le genou après son arrestation lors d’une manifestation à Haïfa en mai 2018.
Le policier, dont l’identité est restée secrète, est en congé forcé depuis l’incident.
Farah avait été arrêté avec 20 autres personnes lors de cette manifestation organisée en solidarité avec la bande de Gaza. Plusieurs autres accusations de brutalité policière étaient apparues. Il avait affirmé que le policier lui avait donné un coup de pied dans la jambe, lui brisant le genou, alors qu’il était retenu dans un centre de détention.
Au départ, la police avait affirmé que toutes les arrestations avaient « été menées légalement et dans le respect des procédures ». D’après eux, des manifestants avaient lancé des pierres sur des officiers, endommagé des propriétés, tenté de bloquer de routes et perturbé l’ordre public.
Le policier avait nié tout usage de la force contre Farah. D’autres policiers qui étaient avec Farah lors de sa garde à vue ont également témoigné que le militant n’avait pas été blessé par le policier accusé. Ils avaient laissé entendre qu’il avait été blessé à la jambe lors d’échauffourées pendant la manifestation, selon Haaretz à l’époque.
Mais les images de l’arrestation de Farah le montraient menotté et marchant sans assistance.
Le policier avait ensuite été interrogé par le Département d’enquêtes internes de la police.
L’affaire avait entraîné quelques remous diplomatiques. Un communiqué de l’Union européenne avait appelé à une enquête après les accusations de Farah, ce qui avait suscité la colère de ministres israéliens.
Gilad Erdan, le ministre de la Sécurité publique, en charge de la police, avait ainsi déclaré que l’UE ne devait « pas s’impliquer dans des affaires internes à Israël. Israël, la seule démocratie du Moyen-Orient, n’a pas besoin d’avertissements moraux venant de la part d’une entité biaisée et obsessionnelle comme l’Union européenne ».
Yuval Steinitz, le ministre de l’Energie, était allé encore plus loin en déclarant que l’UE « pourrait aller se faire voir plusieurs milliers de fois ». « C’est le summum de l’insolence, le summum de l’hypocrisie », avait-t-il déclaré à Radio 103FM.