Washington : Des étudiants juifs se mobilisent contre la haine près d’un camp anti-Israël
Des groupes soutiennent Israël alors que la police rejette la demande de l'école de démanteler une "zone libre" occupée et un foyer d'antisémitisme sur le campus
WASHINGTON, DC – Jeudi, deux groupes d’étudiants juifs ont organisé un rassemblement contre l’antisémitisme sur le campus de l’université George Washington (GWU) à proximité de la « zone libre » anti-Israël installée dans la cour de l’université depuis le 25 avril.
Près d’une centaine de personnes arboraient des drapeaux israéliens, des T-shirts « Bring Them Home » [Ramenez-les à la maison] et des tracts plastifiés avec des photos des otages israéliens toujours détenus dans la bande de Gaza. Celle-ci était composée d’étudiants des universités de la région, de membres de la communauté juive locale, d’anciens étudiants, de parents d’étudiants, de rabbins locaux et d’autres personnes désireuses de manifester leur soutien aux étudiants juifs. Nombre d’entre eux se sont approchés des étudiants de la GWU en leur disant : « Nous vous soutenons ».
Dans le premier discours de l’événement, Shani Glassberg, étudiante de première année possédant la double nationalité israélienne et américaine, a décrit l’environnement dans lequel elle vit depuis le 7 octobre et qui l’a amenée à reconsidérer son choix de rester sur le campus.
Recevez gratuitement notre édition quotidienne par mail pour ne rien manquer du meilleur de l’info Inscription gratuite !
Ce jour-là, le groupe terroriste palestinien du Hamas a lancé une attaque terroriste meurtrière dans le sud d’Israël, au cours de laquelle ses membres ont brutalement assassiné 1 200 personnes et en ont kidnappé 252 pour les emmener dans la bande de Gaza. Cette attaque a déclenché la guerre actuelle entre Israël et le Hamas, ainsi qu’un regain d’hostilité envers Israël dans le monde entier. Selon de nombreux Juifs de la diaspora, cette hostilité a depuis longtemps franchi le seuil de l’antisémitisme.
« Parcourir le campus quotidiennement, et y voir des graffitis et des affiches visant à effacer ma culture, mon histoire et mes origines, a été pour le moins éprouvant sur le plan mental. J’ai même dû changer de dortoir deux fois cette année », a expliqué Glassberg. « Je pense que c’est un euphémisme de dire que la seule raison pour laquelle je suis encore ici aujourd’hui, que je vais aux cours et que je prends la parole ici, c’est grâce au soutien et à l’amour que ma communauté m’a toujours témoignés ».
Des étudiants de trois universités locales – l’université George Washington, l’université du Maryland et l’université américaine – ont pris la parole. Ils ont été rejoints par la célèbre militante pro-israélienne Lizzy Savetsky et par la directrice de GW Hillel, Adena Kirstein.
Or Gat et Leat Unger, des Israéliens dont les membres de la famille sont actuellement retenus en otage par le Hamas, étaient également présents. Ils ont parlé de leur expérience du 7 octobre et ont appelé au retour des otages.
« Bring them home » a été scandé par la foule pendant les discours de Gat et Unger dans le parc. Après l’événement, Unger a tenu à souligner que les étudiants pro-Israël ont bien leur place au sein de ces établissements universitaires, en dépit de ce que certains pourraient dire.
« Tout le monde conseille de ne pas fréquenter ces universités, de les boycotter. Mais c’est exactement dans ces endroits que je compte envoyer mes enfants, envers et contre tout », a-t-elle déclaré, ajoutant que c’était la raison pour laquelle il était si important pour elle de soutenir les étudiants sionistes de l’université GWU.
Le message de soutien a été accueilli à bras ouverts par les étudiants pro-Israël de la GWU après une semaine durant laquelle le slogan « Les sionistes ne sont pas les bienvenus ici » a été scandé à maintes reprises et inscrit sur de nombreuses affiches dans la principale zone commune de l’université. Les « intimidations et les menaces » émanant du camp anti-Israël prouvent que « la sécurité des étudiants juifs sionistes sur ce campus [n’est] pas assurée à l’heure actuelle », a déclaré Skyler Sieradzky, une étudiante en dernière année à la GWU.
Bien que les manifestations n’aient pas dégénéré en violence physique, les chants et les pancartes appelant à une « solution unique », à ce que les Juifs « retournent en Pologne » et à l’Intifada sur le campus ont mis certains étudiants juifs sur les nerfs et les ont frustrés. Les étudiants craignent que la menace physique constatée dans d’autres universités et d’autres villes ne finisse par toucher Washington, DC.
« Nous craignons de voir ici ce qui s’est produit à Columbia et à UCLA », a affirmé Sabrina Soffer, une des étudiantes qui a pris la parole au cours du rassemblement.
Les étudiants demandent juste que l’administration de l’université les entende, a écrit GW for Israel, un groupe de défense des étudiants, dans une lettre ouverte à la maire de Washington, Muriel Bowser, lui demandant d’évacuer le campement. Jeudi, Sean Shekhman, vice-président de GW for Israel, a indiqué à The Hatchet que la lettre avait recueilli plus de 2 000 signatures.
« En fin de compte, ce qu’ils font en ce moment est une violation de la politique de l’université », a ajouté M. Soffer. « Et il devrait y avoir des conséquences, n’est-ce pas ? ».
Le rassemblement a été organisé par GW for Israel en collaboration avec l’association des étudiants juifs de GW, et plusieurs autres organisations, dont le Conseil israélo-américain section DC, la Coalition Israël sur le campus, le Conseil des relations de la communauté juive du Grand Washington, la Fédération juive américaine du Grand Washington, l’Anti-Defamation League (ADL) et GW Hillel.
Les manifestations pro-Israël à la GWU se sont poursuivies dimanche, date à laquelle la fraternité juive AEPi de la GW a organisé la « Marche du souvenir », en hommage à ceux qui ont péri pendant la Shoah, et le 7 octobre.
Le sénateur de Floride Rick Scott a assisté au rassemblement de jeudi et a brièvement répondu aux questions des médias en marge des discours des premiers orateurs.
Scott, qui avait rencontré des étudiants pro-Israël de la GWU la veille, figure parmi les législateurs Républicains qui ont appelé la maire de Washington, Bowser, à expliquer au Congrès pourquoi la police locale avait refusé d’évacuer le campement de la cour de l’université aux premières heures du 26 avril, comme l’avait demandé la présidente de la GWU, Ellen Granberg.
Malgré la pression du Congrès et la lettre de GW pour Israël, Pamela Smith, la chef de la police métropolitaine de Washington, a confirmé sa décision le 2 mai, déclarant « qu’il n’y a pas eu de violence, pas de comportement violent, pas d’affrontements ».
Geena Seflin, directrice de l’engagement et de l’inclusion de l’association des étudiants juifs de l’université George Washington, s’est déclarée satisfaite de l’événement.
« La journée d’aujourd’hui a été un succès. De nombreuses personnes sont venues. Nous avions besoin que tous les étudiants juifs sachent qu’ils sont entendus », a expliqué Geena Seflin.
Elle a également salué Granberg et son équipe pour leur gestion des manifestations sur le campus, qui durent depuis plus d’une semaine.
« Les dirigeants de GW font tout ce qui est en leur pouvoir pour limiter les violences. Je pense qu’ils font du bon travail. Et je pense que dans l’ensemble, le corps étudiant – quel que soit le camp auquel on appartient ou avec lequel on est d’accord – fait un très bon travail pour maintenir le calme. Et j’attribue cela à l’administration de GW », a déclaré Seflin.
... alors c’est le moment d'agir. Le Times of Israel est attaché à l’existence d’un Israël juif et démocratique, et le journalisme indépendant est l’une des meilleures garanties de ces valeurs démocratiques. Si, pour vous aussi, ces valeurs ont de l’importance, alors aidez-nous en rejoignant la communauté du Times of Israël.
Nous sommes ravis que vous ayez lu X articles du Times of Israël le mois dernier.
C'est pour cette raison que nous avons créé le Times of Israel, il y a de cela onze ans (neuf ans pour la version française) : offrir à des lecteurs avertis comme vous une information unique sur Israël et le monde juif.
Nous avons aujourd’hui une faveur à vous demander. Contrairement à d'autres organes de presse, notre site Internet est accessible à tous. Mais le travail de journalisme que nous faisons a un prix, aussi nous demandons aux lecteurs attachés à notre travail de nous soutenir en rejoignant la communauté du ToI.
Avec le montant de votre choix, vous pouvez nous aider à fournir un journalisme de qualité tout en bénéficiant d’une lecture du Times of Israël sans publicités.
Merci à vous,
David Horovitz, rédacteur en chef et fondateur du Times of Israel