Washington doit clarifier quelles sanctions contre l’Iran ont été levées
Le secrétaire au Trésor des États-Unis répond à la plainte de Téhéran que les investisseurs restent frileux du fait des sanctions non-nucléaires, qui sont toujours en vigueur
WASHINGTON – Les Etats-Unis doivent préciser que certaines sanctions ne sont plus applicables aux banques non-américaines lorsque ces dernières traitent avec l’Iran, a déclaré le secrétaire du Trésor américain.
« Lorsque l’Iran a pris les mesures qu’il fallait, nous avons pris les mesures que nous nous étions engagés à prendre, c’est-à-dire lever les sanctions nucléaires », a déclaré Jacob Lew, lundi, à la conférence annuelle de leadership de la Ligue anti-diffamation (ADL). « Il est impératif que nous soyons clairs sur ce que cela signifiait exactement ».
Il a été demandé à Lew durant la conférence de répondre à Stuart Levey, ancien sous-secrétaire au Trésor en charge de la mise en œuvre des sanctions. Levey, avocat supérieur pour HSBC, une banque britannique, a déclaré la semaine dernière que l’administration Obama envoie aux banques européennes des messages mixtes.
Les Iraniens se sont plaints que les effets de la levée de certaines sanctions dans le cadre de l’accord sur le retrait des sanctions pour l’arrêt du nucléaire de l’an dernier ne se sont pas encore fait sentir du fait d’une série d’autres sanctions toujours en place.
« Il est également important que l’Iran comprenne qu’il reste des sanctions par rapport au terrorisme et aux problèmes que nous avons décrits », a déclaré Lew.
Les entreprises américaines n’ont toujours pas le droit de traiter directement avec l’Iran, à quelques exceptions près, et les tierces parties sont encore soumises à des sanctions du fait du soutien de l’Iran au terrorisme, de ses essais de missiles et de ses violations des droits de l’Homme.
Le secrétaire d’Etat, John Kerry, a rencontré la semaine dernière les dirigeants des institutions financières européennes pour établir clairement ce qu’il est ou non possible de faire avec l’Iran.
Levey, qui, durant son passage au Trésor de 2004 à 2011 a été l’architecte de plusieurs des sanctions contre l’Iran, a déclaré dans l’édito qu’il a écrit pour le Wall Street Journal qu’il n’était pas rassuré et qu’il continuerait à empêcher HSBC de faire des affaires avec l’Iran.