Washington veut éviter l’escalade, appelle l’Iran et le Pakistan à la retenue
Le président américain Joe Biden a estimé que l'augmentation abrupte des tensions démontrait que l'Iran n'était "pas apprécié" dans la région
Les Etats-Unis ont déclaré jeudi ne pas vouloir « d’escalade en Asie du sud et en Asie centrale », appelant l’Iran et le Pakistan à la « retenue » après les frappes réciproques entre les deux pays ces derniers jours.
Le président américain Joe Biden a estimé que l’augmentation abrupte des tensions démontrait que l’Iran, bête noire des Etats-Unis, n’était « pas apprécié » dans la région.
« Je ne sais pas où cela va mener », a ajouté le président américain.
L’exécutif américain « suit de très près » les tensions entre les deux pays qui se sont brutalement aggravées cette semaine, selon John Kirby, porte-parole du Conseil de sécurité nationale.
« Il s’agit de deux pays bien armés et, une fois encore, nous ne voulons pas assister à une escalade », a-t-il dit aux journalistes accompagnant le président américain à bord d’Air Force One.
Il a ajouté que le Pakistan, pays partenaire des Etats-Unis, « avait été frappé en premier par l’Iran, ce qui (est) une nouvelle attaque dangereuse, un nouvel exemple du rôle perturbateur de l’Iran dans la région ».
L’Iran a protesté jeudi contre des frappes menées par le Pakistan, seul pays musulman doté de l’arme nucléaire, contre « des caches terroristes » dans le sud-est du pays, qui ont fait neuf morts.
Ces frappes interviennent deux jours après une attaque similaire lancée par Téhéran sur le territoire de son voisin pakistanais.
Ces attaques réciproques surviennent au moment où le Moyen-Orient est secoué par la guerre qui oppose le groupe terroriste islamiste palestinien du Hamas à Israël dans la bande de Gaza et par les attaques des rebelles Houthis du Yémen, soutenus par l’Iran, contre des navires de commerce en mer Rouge.
« Nous sommes préoccupés par l’escalade des tensions dans la région et nous continuerons à exhorter toutes les parties à faire preuve de retenue », a affirmé de son côté le porte-parole du département d’Etat Matthew Miller.
« Nous ne voulons pas d’escalade et nous ne pensons pas qu’une escalade soit justifiée », a-t-il ajouté.
Mercredi, le responsable américain avait dit « condamner » les frappes iraniennes en territoire pakistanais, Téhéran affirmant agir contre des « groupes terroristes anti-iraniens ».
Le secrétaire général de l’ONU s’est lui aussi dit jeudi, par la voix de son porte-parole, « vivement préoccupé par les récents échanges de frappes militaires entre l’Iran et le Pakistan ».
Antonio Guterres « exhorte les deux pays à faire preuve d’une retenue maximale afin d’éviter toute nouvelle escalade des tensions », a ajouté Stéphane Dujarric dans un communiqué, les appelant à régler leurs différends dans « le dialogue et la coopération ».
M. Kirby a indiqué n’être « pas au courant » sur le fait de savoir si le Pakistan avait prévenu les Américains des frappes en territoire iranien.
Les Etats-Unis et le Pakistan sont partenaires mais entretiennent des relations tendues.