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Yair Netanyahu accuse le Qatar de parrainer le terrorisme

Disant que ces propos peuvent nuire aux discussions entre Israël et le Hamas, un diplomate qatari a dénoncé "les éléments de langage extrémistes"

Jacob Magid est le correspondant du Times of Israël aux États-Unis, basé à New York.

Yaïr Netanyahu, fils du Premier ministre Benjamin Netanyahu, se rendant à une audience du tribunal dans le cadre du procès en diffamation intenté par l'ex-députée Stav Shaffir, à Tel Aviv, le 29 novembre 2022. (Crédit : Avshalom Sassoni/Flash90)
Yaïr Netanyahu, fils du Premier ministre Benjamin Netanyahu, se rendant à une audience du tribunal dans le cadre du procès en diffamation intenté par l'ex-députée Stav Shaffir, à Tel Aviv, le 29 novembre 2022. (Crédit : Avshalom Sassoni/Flash90)

Le fils aîné du Premier ministre Benjamin Netanyahu s’en est pris au Qatar samedi en accusant cet émirat du Golfe d’être un parrain de premier plan du terrorisme international. Il s’est attiré les foudres d’un diplomate qatari qui a averti que ces propos étaient susceptibles de nuire aux négociations portant sur un accord qui ouvrirait la porte à la libération des otages et à un cessez-le-feu à Gaza, des pourparlers entre Israël et le Hamas où Doha tient actuellement un rôle d’intermédiaire.

S’exprimant lors d’une table ronde à Miami – la ville où il réside désormais – Yair Netanyahu a estimé que Washington et New York déroulaient « le tapis rouge » au Qatar, alors que ce dernier suit directement l’Iran sur la liste des nations qui parrainent le terrorisme.

Il a noté que Doha était le sponsor numéro un des universités américaines, laissant entendre qu’il pouvait y avoir un lien entre le Qatar et les nombreux mouvements de protestation anti-israéliens qui ont récemment secoué les campus de tous les États-Unis. Le fils du Premier ministre israélien a aussi raillé « les organisations radicales de gauche, les organisations de [George] Soros qui financent et qui organisent toutes les émeutes contre Israël » avant d’affirmer que « Israël n’est pas leur réelle cible ».

« Leur réelle cible et ce qu’ils veulent vraiment, c’est déchirer le tissu social des États-Unis », a-t-il asséné. « Israël n’est qu’un cobaye pour cette armée de harceleurs et d’émeutiers qui y mènent leurs premières expérimentations pour se préparer au moment où ils en auront vraiment besoin ».

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En réponse, un diplomate qatari a indiqué au Times of Israel que les propos de Netanyahu « sont une reprise des éléments de langage qui sont habituellement utilisés par les groupes extrémistes hostiles à toute résolution pacifique du conflit à Gaza ».

« Ces fausses affirmations n’ôteront pas la pression à ceux qui préfèrent continuer la guerre », a-t-il ajouté.

« Ses accusations au sujet du Qatar qui, selon lui, serait ‘le plus important donateur’ auprès des universités américaines sont, elles aussi, mensongères. En réalité, ces paiements ne sont pas des donations. Ils couvrent les coûts des branches ouvertes par les campus américains au Qatar. Le Qatar n’a rien à voir avec les manifestations récentes sur les campus », a assuré le diplomate en faisant référence aux campements anti-israéliens qui se sont multipliés dans les établissements d’enseignement supérieur de tout le pays, vers la fin du printemps.

« Ces paroles sont irresponsables en particulier à ce moment sensible des négociations. Elles ne peuvent que compliquer encore davantage les choses », a insisté le diplomate.

Le Qatar a été, avec l’Égypte, le principal médiateur dans les négociations actuellement en cours entre Israël et le Hamas. L’émirat accueille, depuis 2012, les dirigeants politiques du groupe terroriste sur son territoire, une demande qui lui avait été soumise par les États-Unis. Le Premier ministre lui-même avait critiqué, dans le passé, l’émirat du Golfe pour le rôle qu’il assume dans les pourparlers, l’accusant de ne pas exercer de pressions suffisantes sur le Hamas. En conséquence, Doha avait émis une mise en garde, disant que le Qatar pourrait être amené à réévaluer sa participation aux négociations.

Cela fait longtemps qu’Israël entretient une relation complexe avec le Qatar, devenu l’un des premiers pays à établir des liens commerciaux avec Jérusalem en 1996.

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Même si ces relations avaient été rompues treize ans plus tard dans le contexte de la guerre de 2009 à Gaza, cela fait des années que l’État juif se coordonne avec le Qatar qui a donné des millions de dollars pour financer des projets humanitaires dans la bande de Gaza et pour payer les salaires des fonctionnaires au sein de l’enclave côtière.

Les critiques affirment que ces fonds qataris ont aidé à renforcer le Hamas au détriment de l’Autorité palestinienne et qu’ils ont permis à Doha de s’implanter dans l’enclave en soutenant un groupe terroriste auquel s’opposent les alliés arabes d’Israël.

L’émir Tamim bin Hamad al-Thani, le gouvernant du Qatar depuis 2013, à gauche, rencontre les chefs du Hamas Ismail Haniyeh, à droite, et Khaled Mashal à Doha, le 17 octobre 2017. (Crédit : Qatar government handout)

Ces propos de Yair Netanyahu ont été tenus alors que des négociations sont actuellement en cours entre Israël et le Hamas dans le contexte de la guerre qui avait été déclenchée par le pogrom du 7 octobre. En cette matinée de Shabbat, les terroristes palestiniens avaient franchi la frontière et ils avaient semé la désolation dans le sud d’Israël. Ils avaient massacré près de 1 200 personnes, des civils en majorité, et ils avaient kidnappé 251 personnes qui avaient été prises en otage dans la bande de Gaza.

Yair Netanyahu vit en Floride depuis l’année dernière. Accusé d’enflammer les tensions et d’exacerber une crise diplomatique avec les États-Unis, il avait apparemment quitté Israël après que son père et sa mère lui ont demandé d’arrêter de s’exprimer sur les réseaux sociaux et de ne plus s’entretenir directement avec les députés et les ministres.

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« J’adore mon fils, j’adore vraiment mon fils, il est indépendant, il exprime ses opinions », a commenté Netanyahu pendant une conférence de presse, samedi, alors qu’il était interrogé sur les critiques des attaques permanentes lancées par Yair à l’encontre des forces de sécurité israéliennes sur les réseaux sociaux.

En plus de ses posts controversés – il a été traduit en justice à plusieurs reprises pour ses publications – Yair Netanyahu a été fustigé pour être resté aux États-Unis au début de la guerre, alors que des dizaines de milliers d’Israéliens retournaient dans le pays pour rejoindre les 300 000 réservistes qui avaient été initialement mobilisés.

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L’équipe du Times of Israel a contribué à cet article.

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