Yair Netanyahu refuse des excuses dans une affaire de diffamation
Le fils du Premier ministre a déclaré aux juges qu'Abie Binyamin n'était pas sincère et a demandé 140 000 shekels de dommages et intérêts

Le fils du Premier ministre Yair Netanyahu a déclaré devant un tribunal mardi qu’il refusait d’accepter des excuses dans le règlement d’un dossier de diffamation parce que cette tentative n’était pas suffisamment sincère pour répondre à sa demande de justice.
Netanyahu avait porté plainte en raison d’une publication Facebook qui affirmait que son père avait demandé au Mossad de lui donner un passeport sous un nom différent, qu’il aurait alors utilisé pour placer de l’argent à l’étranger.
Il avait poursuivi le militant Abie Binyamin en justice, lui demandant 140 000 shekels de dommages et intérêts pour avoir fait cette affirmation le 17 août 2016.
Netanyahu a indiqué à la cour des magistrats de Tel Aviv que les excuses présentées par Binyamin « n’en sont pas réellement », a fait savoir le site d’information Ynet. « Il n’a pas dit que ce n’était jamais arrivé ».
Le fait que Binyamin ait effectivement fait part de ses regrets pour la publication est encore indéterminé.
Le magistrat Avi Shalev a repris les excuses de Binyamin, qui disait que « je demande pardon avec plaisir et du fond du coeur parce que c’est ainsi qu’il faut se comporter. En tant qu’homme aimant la vérité, ma conclusion est que cette publication était apparemment fausse, je présente donc mes excuses à Yair Netanyahu ainsi qu’à son père ».
L’avocat de Netanyahu, Yossi Cohen, a déclaré au juge que « ces excuses ne nous sont pas acceptables pour nous. Elles ne sont pas honnêtes et lui se montre réticent. Nous voulons un jugement ».
Dans le post original, Binyamin, membre actif des manifestations contre le Premier ministre devant le domicile du procureur général à Petah Tikva, avait écrit que Netanyahu avait appelé le directeur du Mossad pour demander un passeport sous un faux nom pour son fils Yair. Netanyahu avait affirmé qu’il avait réclamé ce passeport pour des raisons de sécurité et pour protéger son fils pendant ses voyages à l’étranger.
Binyamin avait cependant laissé entendre que l’objectif réel de cette fausse identité était de cacher de l’argent à l’étranger, et que le nom utilisé dans ce faux passeport était apparu dans les « Panama papers », nom donné à des millions de documents ayant anonymement fuité et contenant des détails sur de riches individus et personnalités publiques, et notamment sur leurs avoirs présumés offshore.
« Le jeune Yair Netanyahu, qui a à peine gagné quoi que ce soit dans sa vie, est déjà très riche », avait écrit Binyamin.
Le post sous-entendait que la famille Netanyahu pouvait être impliquée dans du blanchiment d’argent ou de l’évasion fiscale.
En juin 2017, le Premier ministre et son épouse avaient porté plainte pour diffamation avec succès en raison d’une autre publication sur Facebook. La cour des magistrats de Tel Aviv avait ordonné au journaliste Igal Sarna de leur verser 100 000 shekels.
Sarna avait présumé dans une publication Facebook que Sara Netanyahu avait arrêté le convoi du Premier ministre sur une autoroute majeure et fait descendre son époux sur le côté de la route.
Netanyahu avait déclaré que la publication de Sarna n’était qu’un exemple des noumbreux mensonges proférés à son encontre et contre sa famille.