La victime de l’attentat de Karmiel était le soldat en permission Aleksandr Iakiminskyi, annonce l’armée
L'attaque a fait un mort et un blessé grave ; l'assaillant, un jeune Arabe israélien, a été abattu par l'une de ses victimes, a fait savoir la police ; l'incident a été filmé par la caméra de surveillance d'un magasin voisin
C’est un soldat de l’armée qui était en permission qui a perdu la vie lors d’un attentat à l’arme blanche survenu à Karmiel, dans le nord du pays, a fait savoir Tsahal.
Le sergent Aleksandr Iakiminskyi, 19 ans, chauffeur de camions au sein du 71e Bataillon de la Brigade des blindés, était originaire de Nahariya.
Un autre soldat du 71e Bataillon a été grièvement blessé dans l’attaque terroriste. Les deux victimes étaient en uniforme au moment où elles ont été prises pour cible alors qu’elles se trouvaient dans un centre commercial. Elles avaient été hospitalisées dans un état critique pour l’une et dans un état grave pour l’autre à l’hôpital Galilée de Nahariya.
Iakiminskyi n’aura finalement pas survécu.
Le chef de la police du district du nord, Shuki Tahauko, avait annoncé que l’un des deux jeunes militaires était parvenu à ouvrir le feu sur l’auteur des coups de couteau, le « neutralisant », ajoutant que le terroriste présumé était arrivé au centre commercial à pied.
Les responsables israéliens de la sécurité ont également pu identifier l’auteur de l’attaque meurtrière. Il s’appelait Jawwad Omar Rubia, 21 ans, et il était originaire de la ville arabe israélienne de Nahf. Dans un communiqué, le groupe terroriste du Hamas a qualifié le jeune homme de « héros de notre peuple » sans revendiquer la responsabilité de l’attaque et il a estimé que cette dernière a été « une réponse naturelle » aux opérations menées par Israël à Gaza et en Cisjordanie.
Plusieurs membres de la famille de l’attaquant ont été arrêtés sur les lieux dans la mesure où ils travaillaient au centre commercial, selon le quotidien Haaretz qui a précisé que la police était ensuite entrée à Nahf pour procéder à l’arrestation d’autres proches de Rubia.
Le maire de Nahf, Muhammad Zuri, a émis un communiqué où il a condamné l’attaque, soulignant que sa ville entretenait depuis longtemps de bonnes relations avec les localités juives voisines.
« J’espère que cela ne gâchera pas nos relations. Cet incident a suscité l’indignation dans le village et nous espérons qu’il restera un acte isolé », a dit le maire.
L’attaque a été filmée par la caméra de surveillance de l’un des magasins du centre commercial. Sur les images, l’attaquant s’en prend à un homme à l’aide d’un couteau. Sa victime fait alors usage de son arme.
Eli Levy, le porte-parole de la police israélienne, n’a pas exclu la possibilité qu’il y ait d’autres menaces dans le secteur.
« Nous sommes naturellement familiers de ce type d’attaque et nous devons pouvoir exclure la possibilité que d’autres terroristes se cachent dans les environs », a-t-il commenté.
De son côté, le maire de Karmiel, Moshe Koninski, a dit devant les caméras de la chaîne Kan que « malheureusement, nous faisons l’expérience pour la première fois d’un tel incident… C’est un vieux centre commercial qui est fréquenté par la majorité des habitants de la zone. J’entends de nombreuses spéculations sur l’identité de l’assaillant mais nous allons laisser la police terminer son enquête ».
« J’espère réellement que ce n’est pas un résident du secteur », a-t-il ajouté. « Il y a de la mauvaise herbe partout, chez les Juifs comme chez les arabes ».
Karmiel a connu un afflux croissant d’habitants arabes appartenant à la classe moyenne ou aisée, ces dernières années – c’est l’une des villes, dans le pays, à voir la ségrégation de facto lentement disparaître.
Cette localité qui se trouve dans le nord d’Israël fait partie des communautés qui avaient été établies stratégiquement au milieu des années 1960 dans le cadre d’une tentative, de la part du gouvernement, d’élargir la présence juive en Galilée où les Arabes constituaient alors la majorité de la population.
Le porte-parole de la police a aussi fait remarquer une recrudescence des incitations au terrorisme dans le contexte de la guerre à Gaza, où Israël s’oppose au Hamas, selon Ynet.
« Les incitations au terrorisme sont endémiques sur les réseaux sociaux. Au même moment, en collaboration avec le Shin Bet et avec l’armée israélienne, nous détruisons un grand nombre d’infrastructures terroristes et nous déjouons de nombreux attentats », a-t-il déclaré, des propos qui ont été rapportés par le site d’information.
Les tensions en Israël et en Cisjordanie ont grimpé en flèche depuis le 7 octobre – date à laquelle les terroristes du Hamas avaient franchi la frontière avec Gaza dans le cadre d’un assaut sanglant. Les hommes armés avaient massacré près de 1 200 personnes, des civils en majorité, et ils avaient kidnappé 251 personnes, qui avaient été prises en otage dans la bande.
Depuis, 21 Israéliens, et notamment des personnels des services de sécurité, ont perdu la vie dans des attaques terroristes palestiniennes en Israël et en Cisjordanie.
Le Times of Israel staff a contribué à cet article.