2e jour de la « semaine de perturbations », autoroutes bloquées et grève des lycéens
Des lycéens organisent des rassemblements, des bus sont assurés pour transporter les manifestants à Jérusalem pour les grands rassemblements devant la Knesset lundi soir
Des manifestants anti-gouvernement ont manifesté lundi dans tout Israël, bloquant les routes pour la deuxième journée consécutive afin de réclamer des élections législatives anticipées et un accord avec le groupe terroriste palestinien du Hamas pour obtenir la libération des otages détenus dans la bande de Gaza.
Des lycéens ont également organisé des actions dans le cadre des grandes manifestations, notamment dans la région de Tel Aviv, où les élèves se sont rendus sur la Route 5, un axe routier important, a rapporté le média Ynet.
Les manifestants ont également marché jusqu’au siège de l’organisation syndicale de la Histadrout, appelant son chef, Arnon Bar-David, à « prendre position ». Le dirigeant syndical a appelé à des élections anticipées, mais a jusqu’à présent refusé d’ordonner une grève générale.
Une grande manifestation est prévue lundi soir à 19h devant la Knesset à Jérusalem, après quoi les manifestants prévoient de marcher jusqu’à la résidence du Premier ministre Benjamin Netanyahu.
Un certain nombre d’entreprises du secteur high-tech ont loué des bus pour acheminer les manifestants de tout le pays vers la capitale.
Ce lundi était le deuxième jour d’une « semaine de perturbations » annoncée par divers groupes de protestataires.
יום שיבוש ארצי כמחאה לבחירות עכשיו –
כביש החוף חסום
חן יצחקי צילום pic.twitter.com/DsJgPADQzC— לירי בורק שביט (@lirishavit) June 17, 2024
הפגנה בדרכה לבניין ההסתדרות בקריאה לאמנון בר דוד "לרדת מהגדר" pic.twitter.com/QwMwUQOvdW
— Tomer Appelbaum (@tomerappelbaum) June 17, 2024
Samedi, des centaines de manifestants ont manifesté à Tel Aviv jusqu’à minuit passé, avant d’être évacués par la police.
Au cours de cette manifestation, la police a arrêté Itay Ron, un photographe du journal Haaretz, ce qui a suscité la condamnation des mouvements de protestation. Il a été relâché environ une heure après son arrestation. Les manifestants ont également bloqué l’autoroute Ayalon.
Les manifestations se sont poursuivies dimanche, lorsque des groupes de militants ont bloqué plusieurs routes principales et ont allumé des feux au milieu des axes routiers.
Lundi, les manifestants ont bloqué trois autoroutes, pendant de brèves périodes.
Les organisateurs des manifestations ont déclaré que leur objectif était de faire descendre un million de personnes dans les rues au cours de la « semaine de perturbation ».
« Notre objectif est clair : rendre le mandat au peuple immédiatement et organiser des élections avant l’anniversaire de l’échec du 7 octobre », a déclaré Eran Schwartz, chef du groupe de protestation « Free in our Land » (Libres sur notre Terre).
« Le gouvernement ne cesse d’échouer à protéger la sécurité d’Israël et à prendre soin de ses citoyens », a-t-il ajouté. « Il donne la priorité à la survie politique plutôt qu’à l’intérêt national, comme nous l’avons vu des dizaines de fois au cours des derniers mois, de la loi honteuse sur l’évasion [projet de loi pour l’enrôlement des ultra-orthodoxes] à l’abandon des citoyens du nord, en passant par l’incapacité à promouvoir l’accord sur les otages ou [un plan pour] le jour d’après à Gaza. »
Un autre rassemblement aura lieu à la Knesset mardi soir à 19h. Un rassemblement est également prévu dans le sud mercredi soir, dont le lieu sera annoncé ultérieurement.
Jeudi, des manifestations auront lieu devant les résidences de Netanyahu à Jérusalem et à Césarée.
Les protestations contre le gouvernement, notamment les manifestations hebdomadaires du samedi soir réclamant un accord pour les otages, ont pris de l’ampleur en Israël au cours des derniers mois, dans un contexte de mécontentement général face à la gestion de la guerre contre le Hamas à Gaza et aux combats en cours contre le groupe terroriste chiite libanais du Hezbollah le long de la frontière israélo-libanaise.
La controverse sur un projet de loi visant à abaisser l’âge auquel les étudiants ultra-orthodoxes en yeshiva ne sont plus soumis à la conscription militaire s’ajoute à l’opposition, facilitant un processus d’exemption que de nombreux Israéliens considèrent comme une évasion du devoir civique.
Lors d’une manifestation à Tel Aviv samedi soir, le chef de l’opposition, Yaïr Lapid, a condamné Netanyahu pour son soutien au projet de loi, invoquant la mort de huit soldats tués dans une explosion à Rafah, dans la bande de Gaza, le matin même.
Les protestations surviennent également dans un contexte de tensions croissantes au sein de la coalition gouvernementale. Le mois dernier, le ministre de la Défense Yoav Gallant et le chef du parti HaMahane HaMamlahti Benny Gantz, alors membre du cabinet de guerre, ont tous deux prononcé des discours spectaculaires accusant Netanyahu de traîner les pieds pour prendre des décisions cruciales en temps de guerre.
Gantz a ensuite quitté le cabinet de guerre, tout comme Gadi Eisenkot, ancien chef d’état-major de l’armée israélienne, qui occupait le poste d’observateur au sein du cabinet de guerre.
Lundi, Netanyahu a pris la décision de dissoudre le cabinet de guerre, alors que le ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, demandait à en faire partie.
Le ministre d’extrême droite a également menacé de se retirer du gouvernement si Netanyahu concluait un accord avec le Hamas qui impliquerait un cessez-le-feu à Gaza, et il a milité en faveur d’une guerre d’envergure contre le Hezbollah en réponse aux attaques menées dans le nord du pays.