Israël en guerre - Jour 590

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350 sacs de restes humains du pogrom du 7 octobre seraient encore entre les mains de Tsahal

Le rabbinat militaire voudrait procéder à nouveau à des examens médico-légaux, le ministère des Affaires religieuses s'y oppose ; la question devrait être tranchée dans les prochains jours

Des sacs contenant les restes humains des  victimes du pogrom du Hamas, le 7 octobre 2023, sont empilés dans un conteneur à la base militaire de Shura, près de Ramle, le 24 octobre 2023. (Crédit : Yossi Aloni/Flash90)
Des sacs contenant les restes humains des victimes du pogrom du Hamas, le 7 octobre 2023, sont empilés dans un conteneur à la base militaire de Shura, près de Ramle, le 24 octobre 2023. (Crédit : Yossi Aloni/Flash90)

L’armée israélienne possède toujours deux conteneurs remplis d’environ 350 sacs contenant des restes humains non-identifiés qui avaient été trouvés dans le sud d’Israël après le pogrom commis par le Hamas, le 7 octobre 2023, ont fait savoir vendredi les médias israéliens.

Ces dépouilles sont conservées au quartier-général du rabbinat militaire, la Shura, qui est situé dans le centre du pays.

Les lieux avaient été débordés par le volume et par l’état dégradé des restes humains qui avaient été récupérés dans le sillage du massacre – lorsque des milliers de terroristes placés sous la direction du Hamas avaient pris d’assaut le sud d’Israël où ils avaient commis un carnage. Plus de 1 200 personnes avaient été tuées et 251 personnes avaient été kidnappées et prises en otage dans la bande de Gaza, ce qui avait déclenché la guerre au sein de l’enclave côtière.

Certains de ces restes étaient carbonisés, endommagés au point d’être méconnaissables. Toutefois, a fait savoir Ynet, au moins 200 sacs contiennent des restes que le rabbinat pense pouvoir identifier s’il parvient à avoir accès à des ressources supplémentaires. Chaque sac contient des restes susceptibles d’appartenir à la seule et même personne – même si des erreurs avaient pu être commises dans la période de chaos qui avait suivi l’attaque sanglante.

Le grand rabbin de Tsahal, le général de brigade Eyal Krim, a indiqué qu’il souhaitait pouvoir procéder à des examens médico-légaux plus approfondis des restes qui n’ont pas encore été identifiés. Néanmoins, le directeur général du ministère des Services religieux, Yehuda Avidan – qui est tenu d’apporter son approbation aux examens – a demandé que les restes soient enterrés dans une tombe collective et anonyme, a rapporté le site d’information. Un positionnement qui est soutenu par le chef de l’Institut médico-légal d’Abu Kabir, Chen Kugel. Krim, de son côté, bénéficie du soutien du grand rabbin David Yosef, a noté Ynet.

Une décision finale sera prise dans les prochains jours par une commission conjointe formée de représentants du ministère des Services religieux, du ministère de la Santé, de la police et de l’Institut médico-légal Abu Kabir, a ajouté le site d’information. Des sources au sein de cette commission qui sont elles-mêmes opposées à de nouveaux examens ont déclaré à Ynet qu’il n’était pas possible de continuer à travailler indéfiniment sur ces dépouilles, faisant remarquer que l’enterrement collectif était une pratique courante dans de tels cas.

L’affaire est compliquée par la possibilité qu’il y ait, dans ces restes humains, ceux de terroristes du Hamas. Certains avaient été accidentellement apportés à la Shura au lieu d’être déposés dans le conteneur qui avait été installé à cet effet à Sde Teiman, à proximité de Beer Sheva.

Des véhicules abandonnés sur la route 232 après le massacre perpétré par le Hamas lors du festival de musique Nova près de Reim, le 7 octobre 2023. (Crédit : South First Responders)

Le rabbinat de Tsahal s’est inquiété de cette possibilité après qu’un examen médico-légal du conteneur de Sde Teiman, effectué il y a environ six mois, a révélé que des dépouilles de victimes israéliennes s’y trouvaient.

Une source proche du dossier, qui s’est confiée à Ynet, a indiqué : « Il n’y a pas d’angoisse plus grande que celle d’une famille endeuillée qui découvrira que les restes de son proche ont été enterrés avec un terroriste de la Nukhba » – faisant référence aux forces d’élite du Hamas qui avaient joué un rôle déterminant lors de l’attaque sanglante perpétrée par le groupe terroriste.

Le rabbinat, qui avait été débordé par le volume et par l’état de grave dégradation des dépouilles qu’il avait reçues suite à l’assaut sanglant du Hamas, est également fatigué des erreurs d’identification – comme cela avait notamment été le cas pour Elyakim Libman, qui, pensait-on, avait été pris en otage jusqu’à ce que ses restes soient découverts, au mois de mai, dans la tombe d’une autre victime.

Pour éviter de telles erreurs, le rabbinat militaire a mis en place un protocole strict : ainsi, tous les restes sont échantillonnés deux fois et ils sont comparés à diverses bases de données médicales et de données d’ADN, a indiqué Ynet, qui a ajouté que l’armée ne considérait les restes comme identifiés que lorsque deux bases de données au moins confirmaient qu’ils appartenaient à la même personne.

Le site d’information a signalé que l’armée avait réservé les fonds nécessaires à de nouveaux examens de la part du rabbinat de Tsahal. Prélever un échantillon de chaque sac, et ce à deux reprises, coûte environ 3 000 shekels, selon des sources du rabbinat militaire qui ont été citées par Ynet – même si une source au sein de la commission conjointe a précisé que le rabbinat sous-estimait, et de loin, le coût de l’opération.

Les sources opposées à d’éventuels réexamens des restes au sein de la commission ont déclaré à Ynet que de nouvelles manipulations constitueraient une « profanation » dans la mesure où les restes seraient encore dégradés. Ells ont accusé le rabbinat de Tsahal d’utiliser cyniquement ces dépouilles pour promouvoir l’utilisation de ses propres laboratoires médico-légaux.

Des conteneurs réfrigérés contenant des corps à la morgue israélienne improvisée pour les victimes du 7 octobre à la base de la Shura, le 31 octobre 2023. (Crédit : Carrie Keller-Lynn/Times of Israel)

Par ailleurs, d’autres sources citées par Ynet ont fait savoir qu’Avidan, le directeur général du ministère des Affaires religieuses, avait rejeté l’idée d’un nouvel examen des restes dans le cadre d’une lutte de pouvoir avec le grand rabbin Yosef, qui s’était déclaré en faveur de cette initiative au mois de mars.

Une lutte de pouvoir qui serait liée à des tensions au sein du parti politique ultra-orthodoxe sépharade du Shas, entre le grand rabbin et son frère et prédécesseur, Yitzhak Yosef. Avidan serait un soutien de ce dernier. Le ministère a démenti que son positionnement était relatif à ces tensions, selon Ynet.

D’autres sources ont fait savoir au site d’information qu’Avidan était opposé au réexamen parce qu’il ne voulait pas causer davantage d’angoisse aux familles endeuillées en les informant que les restes de leurs proches avaient été « laissés de côté pendant tout ce temps ».

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