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50 ans après, Sanders défend encore les valeurs de son kibboutz israélien

Shaar Haamakim était un bastion du socialisme lorsque le sénateur du Vermont, y a fait du bénévolat dans les années 60

Une photo du kibboutz Shaar Haamakim tel qu'il était en 1963, lorsque Bernie Sanders, y était volontaire pendant plusieurs mois (Ben Sales / JTA)
Une photo du kibboutz Shaar Haamakim tel qu'il était en 1963, lorsque Bernie Sanders, y était volontaire pendant plusieurs mois (Ben Sales / JTA)

Shaar Haamakim, Israël (JTA) – Chaque matin, Bernie Sanders se réveillait à 4h10 pour cueillir des pommes et des poires.
 
En sortant de la cabane qu’il partageait avec quelques autres étudiants américains bénévoles, Sanders pouvait manger un bout de pain avant de partir au verger. Après 2 heures et demi de travail, lui et une vingtaine d’autres volontaires s’asseyaient pendant 30 minutes pour un petit-déjeuner israélien traditionnel composé de tomates, concombres, oignons, de beurre et d’œufs durs.

Ensuite, il retournait au travail. Probablement.

Il est difficile de connaître exactement sa routine, mais ce calendrier spartiate était la norme pour les bénévoles américains et français à Shaar-Haamakim, le kibboutz israélien où le candidat à l’investiture démocrate pour la présidentielle américaine a apparemment passé plusieurs mois en 1963.

Le nom de son kibboutz était resté un mystère jusqu’à la semaine dernière, quand Haaretz a déterré une interview de 1990 avec Sanders citant la commune agricole.

Aujourd’hui, personne à Shaar Haamakim ne se souvient de Sanders, qui prêche sa doctrine du socialisme démocratique dans la campagne. On ne trouve aucune trace de son nom.

Mais Albert Ely, 79 ans, qui avait dirigé le programme de bénévolat du kibboutz dans le début des années 1960, se souvient d’un certain Bernard. Et il a dit que si Sanders était là, il a probablement travaillé à la cueillette des fruits, avant le lever du soleil.

Albert Ely, 79 ans, a dirigé le programme des volontaires de kibbutz quand Sanders était à Shaar-Haamakim. Il ne se souvient pas spécifiquement de Sanders , mais se souvient qu'il y avait un Américain nommé Bernard (Photo: Ben Sales / JTA)
Albert Ely, 79 ans, a dirigé le programme des volontaires de kibbutz quand Sanders était à Shaar-Haamakim. Il ne se souvient pas spécifiquement de Sanders , mais se souvient qu’il y avait un Américain nommé Bernard (Photo: Ben Sales / JTA)

« J’avais été étonné que le nom de Bernard, qui est français, eut été porté par un Américain, » a confié Ely à JTA. « Je me souviens d’un grand nombre de bénévoles. Je ne me souviens pas de lui. S’il a été là, il était avec les Américains ».

Fondé en 1935 par des immigrants en provenance de Roumanie et de Yougoslavie, Shaar Haamakim se trouve à la croisée de deux vallées près de la ville portuaire de Haïfa dans le nord. Du temps de Sanders, ses membres ont cultivé des pommes, des pêches et des poires, et avaient ouvert une usine de chauffe-eau solaires. Le kibboutz dispose également d’un moulin à farine.

Mais autant que l’agriculture ou l’industrie, l’idéologie gérait Shaar Haamakim dans les années 60. Le kibboutz appartenait au parti politique israélien Mapam, qui dans les années 1950 était un mouvement communiste.

Les membres du kibboutz avaient admiré Joseph Staline jusqu’à sa mort, et ils célébraient le premier mai avec des drapeaux rouges. Ils parlaient du contrôle des moyens de production, prenant de chacun selon ses capacités et donnant à chacun selon ses besoins.

« Tous les membres étaient égaux dans tous les sens », a déclaré Yair Merom, l’actuel président du kibboutz. « Ils vivaient dans des maisons identiques. Il n’y avait pas de salaire; chacun recevait en fonction de ses besoins. Le kibboutz fournissait tout : la nourriture, le logement, l’éducation, la santé ».

Le sénateur Bernie Sanders d'un rassemblement sur la colline du Capitole en 2013  (Autorisation JTA)
Le sénateur Bernie Sanders d’un rassemblement sur la colline du Capitole en 2013 (Autorisation JTA)

Merom dit que Shaar Haamakim est fier d’avoir accueilli un candidat à la présidence des Etats-Unis qui clame ses principes.

« Nos valeurs de responsabilité mutuelle sont des valeurs social-démocrates, et nous choisissons volontairement de créer cette société », a déclaré Merom. « Sanders parle de l’approche social-démocrate qui accorde la liberté à l’individu, mais avec la responsabilité de tous. Nous le faisons d’une manière pratique ».

L’ethos socialiste a imprégné la vie au kibboutz dans les années 60. Tous les 360 membres du kibboutz portaient le même uniforme : un pantalon kaki avec une chemise assortie. Après avoir travaillé dans la matinée et en début d’après-midi, les membres assistaient souvent à des réunions de comités où ils discutaient des problèmes du kibboutz. Jusqu’en 1991, comme dans de nombreux autres kibboutzim, les enfants grandissaient séparés de leurs parents dans la maison pour enfants.

Plusieurs choses, selon Ely, étaient considérées comme « tabou » ou bourgeoises: les jupes, les cartes à jouer, les cravates, la danse de salon.

Au lieu de cela, quand ils ne travaillent pas ni n’assistaient à des réunions, les kibbutzniks suivaient des cours allant de la langue anglaise au chant choral. Une ou deux fois par semaine, ils dansaient sur des chants folkloriques israéliens. Mardi, c’était la nuit de la culture.

Les membres du kibboutz ont essayé de transmettre un peu de ces valeurs aux volontaires, dont la plupart étaient venus pour un programme composé d’un mois de travail et d’une randonnée d’une semaine. Après avoir fini la cueillette des fruits à midi, mangé le déjeuner et s’être reposé quelques heures, les bénévoles assistaient à des conférences sur le sionisme, l’histoire d’Israël et la vie au kibboutz.

Ely estime que moins de 100 bénévoles par an étaient venus au kibboutz dans les années 1960. Ceux qui sont restés plus d’un mois, comme Sanders, ont probablement travaillé dans l’étable ou la pêche. Certains bénévoles ont également tissé des liens avec leurs familles adoptives au kibboutz.

Bien que Shaar Haamakim, comme beaucoup d’autres kibboutzim, aient été privatisés dans les années 2000, ses membres détiennent encore conjointement ses usines et maintiennent un fonds de soutien aux kibbutzniks dans le besoin.

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