À Jérusalem, des milliers de personnes assistent à la bénédiction des Cohanim avec Eliya Cohen
Durant la cérémonie, l'ex-otage a brandi les portraits de deux otages toujours détenus par le Hamas, Segev Kalfon et Alon Ohel, tandis que la foule priait pour leur libération

Pour Sigalit Cohen, mère de l’ex-otage Eliya Cohen, assister à la cérémonie de Birkat Cohanim (bénédiction sacerdotale) au mur Occidental de Jérusalem mardi dernier a permis de boucler la boucle.
« À deux reprises au cours de l’année écoulée, nous nous sommes tenus ici alors qu’Eliya était encore prisonnier dans un tunnel », a-t-elle déclaré au Times of Israel. « Aujourd’hui, il est ici, récitant la bénédiction sacerdotale et l’accordant au peuple tout entier. C’est l’expérience la plus émouvante que l’on puisse imaginer. J’ai attendu ce moment si longtemps. »
Sigalit a parlé au Times of Israel depuis le toit du bâtiment de la Western Wall Heritage Foundation alors qu’Eliya prenait part à la cérémonie sur la place en contrebas, entouré d’une marée de fidèles.
« Que Dieu te bénisse et te garde, qu’il fasse briller sa face sur toi et te fasse grâce, que le Seigneur lève sa face vers toi et te donne la paix », a scandé Eliya, debout à côté de son père Maimon, sa voix se joignant à celle de centaines d’autres descendants masculins de l’ancienne lignée sacerdotale.
Enveloppés dans des châles de prière blancs, les Cohanim (« prêtres » en hébreu) ont béni le peuple d’Israël avec les mêmes mots que ceux que Dieu a ordonné aux premiers prêtres d’utiliser selon la Bible (Nombres, 6:22-26).
Selon la tradition juive, la prêtrise a été accordée par Dieu à Aaron, le frère de Moïse, et à ses fils après l’Exode d’Égypte. Aujourd’hui encore, des milliers de familles juives à travers le monde sont censées être leurs descendants, et les hommes sont invités à réciter la bénédiction sacerdotale dans le cadre de la liturgie des fêtes ou des prières du Shabbat. Souvent, leurs noms de famille font allusion à cet héritage.

Avant l’assaut du Hamas, le 7 octobre 2023, sa famille participait rarement à la cérémonie collective au mur Occidental, qui a été introduite dans les années 1970 et est devenue une tradition bien-aimée des fêtes de Pessah et de Souccot.
« Nous nous sentions profondément liés à cette cérémonie, mais comme il y avait toujours beaucoup de monde, il nous était difficile d’y assister », se souvient Sigalit. « Depuis l’enlèvement d’Eliya, nous avons ressenti le besoin de nous rapprocher de la schina (présence divine) et du mur Occidental. »
En 2024, la famille Cohen a assisté à cette cérémonie à la fois à l’occasion à la fois de Souccot et de Pessah.
« Nous avons prié pour qu’Eliya puisse venir lui-même réciter la bénédiction sacerdotale », explique Sigalit. « Maintenant qu’il est là, comme un enfant qui est né à nouveau, nous espérons que cette prière montera au ciel et aidera les autres otages à rentrer chez eux. »

Au total, 59 otages se trouvent toujours à Gaza, dont 24 sont considérés comme vivants par les autorités israéliennes. Eliya a été libéré en février dans le cadre du dernier accord sur les otages entre Israël et le Hamas, après 505 jours de captivité.
Pendant les prières, le jeune homme a brandi des affiches en l’honneur de deux otages encore présents dans la bande de Gaza, Segev Kalfon et Alon Ohel. Certains membres de la famille de Kalfon ont également assisté à la cérémonie au mur Occidental, ainsi que des membres de la famille d’Uriel Baruch, qui a été enlevé et tué et dont le corps est toujours détenu à Gaza.
Comme Cohen, Kalfon, Ohel et Baruch ont été enlevés lors du festival de musique Supernova.
Ohel et Cohen ont été enlevés dans le même abri anti-missile et ont passé de longues périodes de leur captivité ensemble.

D’après Sigalit Cohen, bien qu’Eliya n’ait pas eu un mode de vie religieux avant d’être enlevé à Gaza, « la foi lui a donné de la force dans les
tunnels ».
« Eliya a été témoin de nombreux miracles et a compris que quelqu’un le gardait et le protégeait d’en haut », a-t-elle ajouté.
Aujourd’hui, la femme a déclaré que tous les otages restants à Gaza doivent également rentrer chez eux.
« Espérons que grâce à toutes ces prières, il y aura une avancée pour les ramener », a-t-elle déclaré. « Tout le monde doit savoir que le retour des otages doit être la priorité. »
Interrogée sur la question de savoir si les otages devaient être ramenés, même au prix d’un arrêt de la guerre, comme le réclame une grande partie de l’opinion publique, Sigalit a répondu qu’elle ne savait pas ce qu’il convenait de faire.
« La gestion de cette situation n’est pas mon travail, c’est celui du gouvernement », a-t-elle déclaré.
Une cérémonie très demandée
Selon la Western Wall Heritage Foundation, l’organisation qui gère le mur Occidental et organise la bénédiction sacerdotale de Pessah, des dizaines de milliers de personnes ont assisté à l’événement, ainsi que plusieurs responsables publics, dont les grands rabbins David Yosef et Kalman Ber et le ministre de la Sécurité intérieure Itamar Ben Gvir.
La cérémonie comprenait la prière matinale de shacharit et la prière de moussaf (une prière supplémentaire pour Shabbat et les fêtes juives), ainsi qu’une prière pour le retour des otages.
Au milieu de la foule, plusieurs parapluies colorés aux décorations élaborées offraient de l’ombre à un grand groupe de Juifs d’origine éthiopienne, dont certains portaient des vêtements blancs traditionnels et de grands chapeaux ronds.
« C’est une tradition très spéciale pour notre communauté », a déclaré au Times of Israel Sara Baleta, qui a fait son alyah d’Éthiopie en 1993.
À l’approche de Pessah, la Fondation du Mur occidental a annoncé qu’en raison de la forte demande du public, une bénédiction sacerdotale supplémentaire serait également organisée jeudi matin.
Après la fin de la cérémonie, de nombreuses personnes ont commencé à sortir lentement de la place du mur Occidental. Certaines familles se sont arrêtées pour prendre des photos de groupe ou improviser un pique-nique, les parents nourrissant les bébés et distribuant des en-cas aux enfants plus âgés.
D’autres personnes ont continué d’affluer vers le Mur pour des visites personnelles ou des prières.
« C’était une matinée puissante », a déclaré Josh Aronowitz au Times of Israel.

Aronowitz a quitté Philadelphie pour se rendre en Israël avec sa femme et ses cinq enfants afin de célébrer la Pâque juive. Ils se sont également rendus au mur Occidental avec sa belle-sœur et ses cinq enfants.
« Nous étions ici pendant la fête de Souccot, juste avant le 7 octobre, et à l’époque, il nous était difficile d’atteindre le mur Occidental car nous marchions avec une poussette double », se souvient-il. « Cette fois-ci, nous avons réussi à nous rendre à l’intérieur [de la zone de prière] avec nos enfants, nous avons écrit des notes à insérer dans les pierres et nous allons maintenant donner la tzedaka [faire la charité]. Cela a été très
significatif. »
Pour Aronowitz, il s’agissait de son premier voyage en Israël après l’attaque du Hamas. Bien que sa femme et lui aient eu quelques inquiétudes quant à la situation sécuritaire, il a déclaré qu’ils n’avaient rencontré aucun problème.
« Nous sommes tous très heureux d’être ici », a-t-il déclaré.

Pour la famille, il était très important de participer à la prière pour le retour des otages, a-t-il ajouté.
« C’est l’une des raisons pour lesquelles nous sommes venus aujourd’hui », a déclaré Aronowitz. « En Amérique, nous entendons cette prière dans notre synagogue, mais l’entendre ici était incroyablement émouvant. »
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