À Moscou, Abbas déclare à Poutine qu’il est « l’un des amis les plus chers » des Palestiniens
En recevant le chef de l’AP, le président russe a déclaré que Moscou observait la guerre à Gaza "avec une grande douleur" et a réitéré son soutien à la création d’un État palestinien
Le président russe Vladimir Poutine a dit mardi au dirigeant de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas, en visite à Moscou, que la Russie « faisait tout ce qui est en [son] pouvoir pour soutenir la Palestine et le peuple palestinien », répétant être attaché à l’établissement d’un « État palestinien à part entière », seule façon de créer « une paix durable, fiable et stable dans la région ».
Poutine a déclaré que Moscou prêtait attention aux événements au Moyen-Orient malgré les exigences de sa propre guerre en Ukraine. Il n’a pas fait directement référence à l’incursion ukrainienne dans l’ouest de la Russie il y a une semaine, une opération qui a pris l’armée russe au dépourvu et forcé plus de 130 000 personnes à fuir leurs foyers.
« Tout le monde sait bien que la Russie doit aujourd’hui, malheureusement, défendre ses intérêts et défendre son peuple les armes à la main. Mais ce qui se passe au Moyen-Orient, ce qui se passe en Palestine, bien sûr, ne passe pas inaperçu de notre part », a déclaré Poutine, selon une transcription du Kremlin.
« Et bien sûr, nous observons avec beaucoup de douleur et d’anxiété la catastrophe humanitaire qui se déroule en Palestine », a-t-il ajouté.
« Nous sommes avant tout préoccupés par les pertes civiles », a dit Vladimir Poutine au dirigeant palestinien devant la télévision russe.
Abbas a déclaré à Poutine lors de leur rencontre que la Russie était « l’un des amis les plus chers » du peuple palestinien. « Nous croyons en vous, nous vous faisons confiance et nous ressentons votre soutien », a-t-il déclaré.
Le dirigeant palestinien a déclaré que le Conseil de sécurité des Nations unies – où la Russie est l’une des cinq puissances détenant un droit de veto – devait agir pour « mettre un terme aux actions menées par Israël », après que les juges de la plus haute juridiction de l’ONU ont déclaré dans une décision consultative le mois dernier que la présence d’Israël en Cisjordanie et à Jérusalem-Est était illégale.
La Russie entretient depuis longtemps des liens avec Israël et les Palestiniens, bien que les relations entre Jérusalem et Moscou se soient détériorées depuis le pogrom du 7 octobre – Poutine s’étant depuis largement rapproché des ennemis de Jérusalem, en recevant des délégations du Hamas et en recevant des armes de l’Iran pour mener sa guerre contre l’Ukraine, en plus de vivement critiquer Israël.
Alors que Poutine a cherché à se présenter comme un artisan de la paix au Moyen-Orient et à imputer les problèmes de la région aux échecs de longue date de la politique américaine, il n’a présenté aucune nouvelle initiative lors de sa rencontre avec Abbas, au-delà de la réaffirmation de son soutien à un État palestinien et de l’engagement de la Russie à fournir une aide humanitaire.