Abbas dit que les actes du Hamas « ne représentent pas les Palestiniens », puis se rétracte
Les propos du président de l'Autorité palestinienne sur les actes du groupe terroriste ont été supprimés du bulletin de l'agence de presse officielle

Le président de l’Autorité palestinienne (AP), Mahmoud Abbas, a critiqué le Hamas dimanche, avant de sembler faire marche arrière en retirant ses propos d’un article publié par l’agence de presse WAFA, principal porte-parole de l’AP.
Dans un premier texte, l’agence WAFA indiquait que Abbas aurait déclaré au président vénézuélien Nicolas Maduro que les politiques et les actions du Hamas « ne représentent pas le peuple palestinien » et que l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) est la seule représentante légitime du peuple palestinien.
Ce passage a été supprimé par la suite et le Hamas n’apparaît plus dans le texte, qui indique désormais que l’OLP est « le seul représentant légitime du peuple palestinien, et non les politiques de toute autre organisation ».
Abbas a également appelé à la libération des « prisonniers et détenus » par les deux parties et a réitéré que le déplacement des habitants de Gaza constituerait une « seconde Nakba ».
La Nakba, ou « catastrophe », fait référence aux quelque 760 000 Palestiniens qui ont fui ou ont été expulsés de chez eux pendant la guerre d’indépendance d’Israël en 1948.
Le Fatah d’Abbas, qui contrôle l’OLP et l’AP en Cisjordanie, entretient des relations tendues avec le Hamas depuis que ce dernier a brutalement pris le contrôle de la bande de Gaza en 2007 et expulsé tous les responsables du Fatah de l’enclave côtière, suite au retrait unilatéral d’Israël en 2005 de l’ensemble de la bande de Gaza, jusqu’aux lignes d’avant 1967.

Samedi, le président américain Joe Biden s’est entretenu avec Abbas. Selon un compte-rendu américain de l’entretien, Abbas aurait informé le président américain des efforts déployés pour acheminer de l’aide à la population palestinienne, en particulier à Gaza.
Biden a répété à Abbas que « le Hamas ne défend pas le droit du peuple palestinien à la dignité et à l’autodétermination », selon le communiqué américain.
Selon la WAFA, Abbas aurait souligné à Biden « la nécessité de mettre fin à toutes les attaques et de respecter le droit humanitaire international » à Gaza.
Abbas a également appelé à autoriser des « couloirs humanitaires » à partir de Gaza pour acheminer de l’eau, de l’électricité, du carburant et des secouristes.

Biden s’est entretenu avec le Premier ministre Benjamin Netanyahu au moins cinq fois depuis le déclenchement par le Hamas, samedi dernier, d’une attaque meurtrière sur le sud d’Israël, au cours de laquelle les terroristes de ce groupe ont tué quelque 1 400 personnes, pour la plupart des civils, dont des enfants et des personnes âgées, et en ont enlevé 150 à 200 qu’ils ont emmenés dans la bande de Gaza comme otages.
L’administration Biden n’a pas officiellement appelé Israël à modérer sa réponse après l’engagement de ce dernier à éradiquer le Hamas, mais elle a insisté sur l’engagement d’Israël à respecter les règles de la guerre.
Les États-Unis et la communauté internationale ont également exprimé leur inquiétude quant au nombre de civils en danger et aux conséquences potentielles d’une guerre prolongée. Israël a exhorté les habitants du nord de la bande de Gaza à se mettre à l’abri plus au sud, alors qu’il se prépare à une incursion terrestre ; le Hamas, quant à lui, leur a ordonné de rester chez eux et les aurait empêchés d’évacuer les lieux.