Israël en guerre - Jour 529

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Abbas pourrait arrêter de payer pour Gaza, marquant une rupture avec la Cisjordanie

Le président de l’AP prévoirait de présenter un ultimatum au Hamas : acceptez notre gouvernance ou nous arrêtons de payer vos factures

Avi Issacharoff est notre spécialiste du Moyen Orient. Il remplit le même rôle pour Walla, premier portail d'infos en Israël. Il est régulièrement invité à la radio et à la télévision. Jusqu'en 2012, Avi était journaliste et commentateur des affaires arabes pour Haaretz. Il enseigne l'histoire palestinienne moderne à l'université de Tel Aviv et est le coauteur de la série Fauda. Né à Jérusalem , Avi est diplômé de l'université Ben Gourion et de l'université de Tel Aviv en étude du Moyen Orient. Parlant couramment l'arabe, il était le correspondant de la radio publique et a couvert le conflit israélo-palestinien, la guerre en Irak et l'actualité des pays arabes entre 2003 et 2006. Il a réalisé et monté des courts-métrages documentaires sur le Moyen Orient. En 2002, il remporte le prix du "meilleur journaliste" de la radio israélienne pour sa couverture de la deuxième Intifada. En 2004, il coécrit avec Amos Harel "La septième guerre. Comment nous avons gagné et perdu la guerre avec les Palestiniens". En 2005, le livre remporte un prix de l'Institut d'études stratégiques pour la meilleure recherche sur les questions de sécurité en Israël. En 2008, Issacharoff et Harel ont publié leur deuxième livre, "34 Jours - L'histoire de la Deuxième Guerre du Liban", qui a remporté le même prix

Mahmoud Abbas, président de l'Autorité palestinienne, pendant son discours devant le 7e congrès du Fatah, réuni à la Mouqataa, le siège de l'Autorité à Ramallah, en Cisjordanie, le 30 novembre 2016. (Crédit : Abbas Momani/AFP)
Mahmoud Abbas, président de l'Autorité palestinienne, pendant son discours devant le 7e congrès du Fatah, réuni à la Mouqataa, le siège de l'Autorité à Ramallah, en Cisjordanie, le 30 novembre 2016. (Crédit : Abbas Momani/AFP)

Mahmoud Abbas, le président de l’Autorité palestinienne (AP), devrait publier un ultimatum spectaculaire aux dirigeants terroristes de la bande de Gaza, demandant qu’ils lui remettent la gouvernance du territoire, ou qu’ils affrontent un gel des financements, ont indiqué des sources proches du dirigeant palestinien.

Si l’AP cessait tous ses paiements pour la bande de Gaza, cela marquerait une rupture totale entre la Cisjordanie, contrôlée par Abbas, et l’enclave côtière, dirigée par le Hamas. Inutile de dire qu’un tel ultimatum augmenterait significativement les tensions entre le Fatah, le parti d’Abbas, et le Hamas.

Le Hamas a pris le pouvoir à l’AP dans la bande de Gaza par un violent coup d’état en 2007. Israël et l’Egypte ont depuis mis en place un blocus destiné à empêcher le groupe terroriste, qui a publiquement juré de détruire Israël, d’importer des armes et du matériel dans la bande de Gaza.

Bien qu’une menace de l’AP de rompre ses relations avec la bande de Gaza puisse ne pas apparaitre comme un changement majeur – l’AP n’exerce plus aucun contrôle sur l’enclave – pour les Palestiniens, cette décision aurait néanmoins des implications lointaines et spectaculaires.

D’abord, cela serait une reconnaissance officielle de la séparation entre la bande de Gaza et la Cisjordanie, une division que le Hamas et le Fatah ont refusée de reconnaitre depuis dix ans.

La silhouette d'un Palestinien dans le camp de réfugiés de Khan Yunis, dans le sud de la bande de Gaza, le 19 avril 2017. (Crédit : Mahmud Hams/AFP)
La silhouette d’un Palestinien dans le camp de réfugiés de Khan Yunis, dans le sud de la bande de Gaza, le 19 avril 2017. (Crédit : Mahmud Hams/AFP)

De plus, une décision de l’AP de cesser de payer les factures de Gaza, notamment celles de l’eau et de l’électricité, serait très remarquée en pratique. D’une part, la crise énergétique à laquelle est confrontée Gaza empirerait. Jusqu’à récemment du moins, l’AP payait le carburant nécessaire à la centrale électrique de Gaza, qui a cessé de fonctionner la semaine dernière après avoir épuisé ses réserves, laissant ainsi les deux millions de Gazaouis sans électricité pendant la majorité de la journée.

Ramallah paie aussi les soins médicaux des Palestiniens de la bande de Gaza qui sont soignés dans des hôpitaux israéliens, comme les chimiothérapies et les chirurgies complexes.

Si l’AP cessait ses paiements, on ne sait pas comment réagirait le Hamas. Le groupe pourrait tenter de payer lui-même ses factures, ou essayer de pousser les dirigeants arabes et internationaux à faire pression sur l’AP et Israël en affirmant qu’ils imposent un siège terrible à Gaza, laissant mourir de faim des milliers de personnes.

Le Hamas pourrait aussi initier une confrontation contre Israël pour se sortir de la pression interne causée par l’économie de la bande de Gaza, comme il l’a fait en 2014.

Les dirigeants du Fatah soutiennent la mesure. Plus d’un responsable important a dit au Times of Israël qu’il était illogique de maintenir la situation actuelle.

« Cette fois, Abbas est sérieux », a déclaré un responsable sous condition d’anonymat. « Il ne prévoit pas de faire traîner les choses, et ne veut pas permettre au Hamas de continuer à jouer et à traîner des pieds. Il peut soit nous remettre son autorité sur Gaza, ou prendre ses responsabilités et commencer à payer. »

Des partisans gazaouis du Hamas pendant une manifestation contre le président de l'Autorité palestinienne Mahmmud Abbas, au centre, et son Premier ministre Rami Hamdallah à Khan Yunis, le 14 avril 2017. (Crédit : Said Khatib/AFP)
Des partisans gazaouis du Hamas pendant une manifestation contre le président de l’Autorité palestinienne Mahmmud Abbas, au centre, et son Premier ministre Rami Hamdallah à Khan Yunis, le 14 avril 2017. (Crédit : Said Khatib/AFP)

Des responsables ont affirmé que, même si le Hamas collecte des dizaines de millions de dollars d’impôts auprès des Gazaouis, il n’est pas pressé d’aider l’AP à payer pour diriger la bande.

« C’est incompréhensible, a dit un responsable. Ces dix dernières années, les coffres du Hamas ont amassé plus d’un milliard de dollars en impôts, et pourtant ils n’ont jamais partagé le poids [financier] de Gaza. Ils ont investi la majorité [de cet argent] dans leur branche armée. »

Pour faire pression sur le Hamas, Abbas a récemment réduit les salaires des milliers d’anciens fonctionnaires de Gaza, et imposé une taxe sur les livraisons de carburant.

Khalil al-Hayya, cadre du Hamas, pendant une conférence de presse à Gaza Ville, le 18 avril 2017. (Crédit : Mahmud Hams/AFP)
Khalil al-Hayya, cadre du Hamas, pendant une conférence de presse à Gaza Ville, le 18 avril 2017. (Crédit : Mahmud Hams/AFP)

Khalil al-Hayya, cadre du Hamas, a déclaré le 18 avril aux journalistes que la menace d’Abbas de prendre des « mesures sans précédent » pour restaurer l’unité politique sur le territoire palestinien n’aboutirait pas.

« Gaza ne peut pas être menacée ou terrifiée, et le Hamas n’accepte pas les menaces », a-t-il affirmé.

Al-Hayya a appelé Abbas à revenir sur ces mesures.

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