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Amende requise à Rouen contre un revendeur d’objets nazis

Les enquêteurs intervenus à la suite d'un signalement du CRIF ont relevé 21 000 photos d'objets du IIIe Reich sur le site internet qui fait 800 000 euros par an

Insigne original de l'Augusta Victoria College avant 1935. L'insigne présente le drapeau britannique, le drapeau impérial allemand et le drapeau nazi (croix gammée). (Autorisation : Bexhill Museum)
Insigne original de l'Augusta Victoria College avant 1935. L'insigne présente le drapeau britannique, le drapeau impérial allemand et le drapeau nazi (croix gammée). (Autorisation : Bexhill Museum)

Une amende de 1 500 euros, la peine maximale encourue, a été requise mardi devant le tribunal de police de Rouen contre un revendeur d’antiquités militaires dont des objets du IIIe Reich avec leurs emblèmes apparents.

« Sur 19 photos, les emblèmes et les insignes du IIIe Reich n’étaient pas floutés », a relevé Anne-Sophie Tondeux, pour le ministère public, dans un dossier « qui fait écho aux périodes les plus sombres de notre histoire ».

Le tribunal rendra sa décision le 14 septembre.

Les enquêteurs intervenus à la suite d’un signalement du CRIF (Conseil représentatif des institutions juives de France) ont relevé 21 000 photos d’objets du IIIe Reich sur un site internet qui propose à la vente des objets de la Première et de la Seconde Guerre mondiale.

On trouvait par exemple mardi un casque allemand datant de 1935 avec « deux insignes » masqués sur la photo, mis en vente 4 250 euros.

« La loi n’interdit pas la vente d’objets historiques se rapportant au IIIe Reich. Il est en revanche interdit d’exhiber les emblèmes et les insignes du IIIe Reich », a précisé Mme Tondeux.

Le gérant du site est poursuivi pour « port ou exhibition en public d’uniforme, d’insigne ou d’emblème rappelant ceux d’une organisation déclarée criminelle par le tribunal militaire international de Nuremberg le 9 avril 2021 ».

Il ne l’est pas pour apologie de crimes contre l’humanité comme le demandait le CRIF dans son signalement, en soulignant que des casques avec une croix gammée étaient présentés comme « superbes » sur le site.

Le prévenu, âgé de 54 ans, a expliqué qu’il réalisait un chiffre d’affaires de 800 000 euros par an grâce à son site internet.

« Tout cela est lié à la volonté du CRIF de changer la loi et d’interdire la vente d’objets du IIIe Reich », a-t-il déclaré au tribunal, regrettant que plusieurs ventes aux enchères d’objets du IIIe Reich aient récemment été annulées après signalement du CRIF aux parquets.

Son avocat Jean-Marc Virelizier a assuré que son client n’était « pas un propagateur de l’idéologie du IIIe Reich » et que son site « a une vocation historique ou mercantile ». « On est loin d’une forme d’exhibition et de provocation », a-t-il plaidé.

Mais pour l’avocat du CRIF David-Olivier Kaminski, prétendre que « le site a pour objet de parfaire la connaissance historique, c’est se moquer, insulter et défier l’histoire ». Il a demandé un euro symbolique.

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