Amir-Abdollahian rencontre des chefs du Hezbollah, du Hamas et du Jihad islamique
Le ministre iranien a rencontré les dirigeants de trois groupes terroristes soutenus par Téhéran et menacé d'étendre le conflit si la guerre de Gaza reprenait après la trêve
Le ministre des Affaires étrangères iranien, Hossein Amir-Abdollahian, a rencontré le chef du groupe terroriste chiite libanais du Hezbollah, Hassan Nasrallah, dans un lieu tenu secret au Liban.
Amir-Abdollahian est arrivé à Beyrouth mercredi pour sa deuxième visite dans le pays depuis le massacre du 7 octobre. La première rencontre remonte au 14 octobre.
Le ministre des Affaires étrangères de Téhéran a été accueilli à l’aéroport de Beyrouth par une délégation de responsables libanais et palestiniens, dont des membres du parlement libanais.
Plus tard dans la journée de mercredi, Amir-Abdollahian a rencontré le président du Parlement, Nabih Berri, un chiite proche du Hezbollah, et le Premier ministre intérimaire, Najib Mikati, à l’occasion de la fête de l’indépendance du Liban.
Il s’est également entretenu avec Ziad al-Nakhaleh, secrétaire général du groupe terroriste du Jihad islamique palestinien, et Khalil Al-Hayya, membre du bureau politique du Hamas, selon l’agence de presse officielle iranienne Fars.
L’Iran est le principal sponsor de ces trois groupes terroristes et leur fournit une aide financière et militaire depuis plusieurs années, dans le cadre de ses efforts délibérés visant à anéantir Israël.
Dans une interview accordée à la chaîne d’information libanaise Al-Mayadeen mercredi, Amir-Abdollahian a déclaré que la guerre de Gaza risquait de s’étendre si la trêve entre Israël et le Hamas, qui est censée entrer en vigueur d’ici vendredi, n’était pas maintenue.
« Si le cessez-le-feu n’est pas maintenu, les conditions dans la région ne resteront pas les mêmes qu’avant le cessez-le-feu et l’ampleur de la guerre s’étendra », a-t-il déclaré.
L’accord de trêve qui a été finalisé entre Israël et le Hamas mardi, et approuvé par le cabinet israélien tôt mercredi matin, stipule que le Hamas libérera 50 femmes et enfants israéliens pris en otages qui ont été kidnappés et conduits à Gaza lors de l’attaque sauvage du 7 octobre par le groupe terroriste. Près de 240 otages seraient détenus dans la bande de Gaza. Les otages seront libérés par groupes de 12 ou 13 par jour sur quatre jours, à partir de vendredi.
En échange, Israël a accepté une trêve de quatre jours, la première depuis le début de la guerre, ainsi que la libération d’un maximum de 150 prisonniers sécuritaires palestiniens, femmes et mineurs. L’arrêt des combats pourrait être prolongé d’un jour pour chaque groupe supplémentaire de 10 otages israéliens libérés, après quoi la campagne israélienne visant à détruire le Hamas à Gaza devrait reprendre.
Le Hamas a fait savoir que, tout en ayant accepté la trêve, « nos doigts resteront sur la gâchette et nos combattants victorieux resteront vigilants et continueront à défendre notre peuple et à repousser l’occupation ».
Le Hezbollah, basé au Liban, a annoncé mercredi qu’il entendait respecter la trêve de quatre jours, même s’il n’a pas pris part aux négociations, et à condition qu’Israël respecte l’accord tant à Gaza qu’à la frontière libanaise.
Plus tard, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a déclaré qu’Israël n’avait pris aucune obligation à l’égard du Hezbollah et du front nord pendant la trêve et que le Hezbollah sera jugé sur ses actions.
Depuis les atrocités commises par le Hamas le 7 octobre, le Hezbollah, ainsi que le Hamas et d’autres groupes terroristes présents dans le sud du Liban, tirent de manière soutenue des roquettes sur des villes israéliennes et prennent pour cible des soldats de Tsahal et des civils israéliens à la frontière israélo-libanaise ; ils ont fait plusieurs victimes. En réponse, Tsahal a attaqué des agents et des sites du Hezbollah, tuant des dizaines de combattants du groupe. Jeudi, cinq terroristes du Hezbollah ont été tués lors d’un raid de Tsahal sur une maison à Beit Yahun, dans le sud du Liban, dont Abbas Raad, fils de Mohammed Raad, un législateur de haut rang et chef du bloc parlementaire du Hezbollah.
Le groupe terroriste libanais affirme disposer de dizaines de milliers de combattants et d’un arsenal de quelque 150 000 roquettes et missiles de différents types.
Le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a indiqué dans deux discours prononcés le mois dernier que son groupe terroriste s’était joint aux combats dans le but de distraire les forces israéliennes de la bande de Gaza et de les amener sur le front libanais. Le Hezbollah a toutefois évité de déclarer que son groupe s’engageait à part entière dans le conflit aux côtés du Hamas. Il a également affirmé que ni le Hezbollah ni l’Iran n’étaient au courant des plans du Hamas le 7 octobre.
Outre les deux fronts de guerre à Gaza et à la frontière libanaise, Tsahal fait face depuis le 7 octobre à une menace provenant du Yémen, où le groupe terroriste Houthi, soutenu par l’Iran, a tiré à plusieurs reprises des missiles balistiques et des drones en direction de la ville d’Eilat, dans le sud d’Israël. Tous les tirs ont été interceptés ou ont manqué leur cible. La dernière interception en provenance du Yémen remonte à mercredi. Dimanche, les Houthis se sont emparés du Galaxy Leader, un cargo lié notamment à un citoyen israélien qui naviguait en mer Rouge.