AppsFlyer supprime 100 postes en vue d’une introduction en bourse aux États-Unis
La licorne israélienne de l'adtech cherche à rationaliser ses produits et à investir dans des outils d'IA ; Innoviz va supprimer 9% de ses effectifs pour économiser 12 M de $ en 2025
Sharon Wrobel est journaliste spécialisée dans les technologies pour le Times of Israel.
La licorne israélienne d’analyse marketing AppsFlyer a annoncé une réduction de 7 % ses effectifs, ce qui concernera 100 employés, alors qu’elle rationalise certaines de ses opérations et prévoit d’augmenter ses investissements dans les outils d’IA.
Fondée en 2011 par les Israéliens Oren Kaniel et Reshef Mann et basée à Herzliya, AppsFlyer a construit une plateforme logicielle de données utilisée par des entreprises telles que Coca-Cola, Nike, eBay et Visa pour traiter, analyser et mesurer les données de réponse des utilisateurs sur la publicité mobile afin de mesurer le succès des campagnes de marketing.
AppsFlyer possède des bureaux de développement à Herzliya et à Haïfa et emploie 1 400 personnes dans 20 bureaux à travers le monde, dont les deux tiers travaillent en Israël. Elle compte parmi ses clients Waze, Alibaba, HBO et NBC, et ses outils sont intégrés à plus de 10 000 partenaires technologiques, dont Facebook, Google, Twitter, Salesforce et Apple Search Ads.
« En nous allégeant, en réduisant le nombre de niveaux, nous pouvons prendre des décisions plus rapidement, exécuter plus efficacement et allouer des ressources aux projets, produits et initiatives ayant le plus d’impact », a déclaré Kaniel, PDG de l’entreprise. » Dans le cadre de ce changement, nous rationalisons le développement de produits pour mettre l’accent sur l’évolutivité et l’ergonomie. »
« En investissant dans des outils d’IA, des modèles et la formation des équipes, nous positionnons nos équipes pour un succès à long terme dans ce paysage en évolution rapide », a-t-il ajouté.
Les mesures d’efficacité opérationnelle interviennent alors qu’AppsFlyer se préparerait à une introduction en bourse. Selon un article publié par Bloomberg en juin, l’entreprise d’adtech a travaillé avec Goldman Sachs, JP Morgan et Bank of America pour étudier la possibilité d’une introduction en bourse, avec pour objectif de lever environ 300 millions de dollars.

« L’optimisation de la structure des coûts renforce notre capacité à créer de la valeur et à atteindre l’excellence opérationnelle », a déclaré Kaniel. « Cela garantit la solidité financière tout en améliorant la valeur des capitaux propres pour nos actionnaires actuels et futurs. »
AppsFlyer génère un chiffre d’affaires annuel d’environ 400 millions de dollars grâce à la vente de logiciels en tant que services pour la gestion de la publicité. À ce jour, l’entreprise a levé un total d’environ 300 millions de dollars auprès d’investisseurs tels que Salesforce Ventures, General Atlantic, Eight Roads, Qumra Capital, Pitango, Goldman Sachs et Magma.
AppsFlyer rejoint une liste d’entreprises technologiques locales qui ont annoncé des mesures de rationalisation, y compris des licenciements, au cours des derniers mois, afin de restructurer leurs opérations pour devenir plus efficaces, tandis que d’autres, principalement des startups plus petites, sont obligées de réduire les coûts de peur de manquer de fonds, car elles luttent pour lever des capitaux pendant la période difficile de 16 mois de la guerre.
L’entreprise israélienne Innoviz Technologies, qui fabrique des capteurs pour les voitures autonomes, a également annoncé mardi en fin de journée qu’elle réduisait ses effectifs d’environ 9 % et qu’elle allait licencier 30 employés pour réduire ses coûts.
La société basée à Rosh Haayin, qui emploie environ 400 personnes, principalement en Israël, a déclaré que les licenciements font partie d’un processus de rationalisation visant à étendre « la marge de manœuvre de la société en matière de trésorerie et à accélérer ses progrès vers la rentabilité et la génération de flux de trésorerie disponibles ».
La société israélienne cotée au Nasdaq prévoit d’économiser environ 12 millions de dollars en coûts en 2025 grâce à la réduction des effectifs. Il s’agit de la deuxième série de licenciements en un an environ, après qu’Innoviz a annoncé fin janvier 2024 qu’elle réduisait ses effectifs de 13 %.

Les « actions sont le résultat d’un processus réfléchi visant à réaligner les efforts de développement de l’entreprise pour mieux répondre aux besoins de nos clients, à rationaliser notre structure de coûts et à étendre notre marge de manœuvre en matière de trésorerie alors que nous continuons à viser un début de production pour les clients en 2026 », a déclaré Omer Keilaf, cofondateur et PDG d’Innoviz.
« Pour l’avenir, nous restons confiants dans notre capacité à atteindre nos objectifs à long terme et à positionner Innoviz pour atteindre la rentabilité. »
Fondée en 2016, Innoviz fabrique des capteurs LiDAR (détection et télémétrie par la lumière) qui, selon elle, aident les constructeurs automobiles à améliorer la sécurité, la perception, la connectivité et l’expérience de leurs véhicules. Les capteurs fournissent des images précises de l’environnement des véhicules grâce à la détection, la classification et le suivi des objets sur de longues distances. Les LiDAR sont devenus un élément essentiel des systèmes avancés d’aide à la conduite (ADAS) et des véhicules autonomes (AV).
Le concepteur de capteurs laser a récemment annoncé une collaboration avec le géant américain des puces Nvidia et a annoncé en décembre que le fabricant de véhicules autonomes Mobileye, basé à Jérusalem, déploierait son système LiDAR pour sa plateforme. La technologie et les logiciels d’Innoviz sont également utilisés par les véhicules autonomes de Volkswagen, par le constructeur automobile allemand BMW pour son programme de voitures autonomes entièrement électriques iX, et par Harman International Industries de Samsung Electronics.