Au Festival DLD, Marseille en première ligne pour des partenariats de choix avec Israël
Daniel Sperling, adjoint au maire délégué à l'Innovation et au Développement par le Numérique pour la ville de Marseille, révèle au Times of Israël les premiers partenariats envisagés lors de la rencontre fructueuse entre la délégation française et le gouvernement israélien. Le point.
Quelques jours après ce Festival DLD qui a accueilli à Tel Aviv les plus grandes firmes de la High Tech mondiale (Facebook, Google, Yahoo…), un premier bilan se dessine pour la délégation française venue vendre son savoir-faire et surtout développer des partenariats avec la start-up nation.
Daniel Sperling, qui a fait le voyage avec une quinzaine d’entreprises spécialisées dans l’innovation, nous parle de la cité phocéenne amie d’Israël et devenue ville emblématique des nouvelles technologies ces dernières années. L’homme a la poignée de mains franche et chaleureuse, une bonne humeur toute méridionale.
C’est que l’adjoint au maire de Marseille est conquis de longue date par le dynamisme de la Ville Blanche, véritable pépinière de talents et dont la réputation n’est plus à faire dans le domaine des nouvelles technologies. Durant notre entretien, il ne cachera pas son objectif : renforcer les liens économiques entre la France et Israël et partir à la découverte d’un éco-système israélien de l’innovation qui fascine et qui constitue un modèle indéniable pour beaucoup.
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A la recherche de conseils et d’idées dans la capitale de la high-tech israélienne, Daniel Sperling est aussi venu défendre les atouts d’un territoire, Marseille-Provence, qui se veut aujourd’hui un acteur incontournable de la High Tech mondiale.
Accompagné de la French Tech et de Business France, il défend les couleurs d’une métropole innovante en matière d’Énergie, de télécommunications, d’éducation et de transports.
Marseille accueillera l’année prochaine une partie du Festival DLD et fêtera le soixantième anniversaire de son jumelage avec Haïfa. Une année 2018 qui s’annonce déjà bien chargée.
Daniel Sperling nous en dit plus sur ces prochains partenariats initiés lors de sa mission et qui s’est révélée, pour les deux parties, riche de projets et de belles rencontres.
Le Times of Israël : Daniel Sperling, quelle est votre position au sein de la délégation française présente à ce DLD ?
Daniel Sperling : Je suis adjoint au maire délégué à l’Innovation et au Développement par le Numérique de la ville de Marseille. Ce n’est pas mon premier voyage en Israël, c’est un pays que je connais bien, puisque j’ai été le porteur de plusieurs délégations avec Jean-Claude Gaudin, le sénateur-maire de Marseille, depuis vingt-cinq ans.
Avez-vous subi des pressions du BDS pour ne pas venir ?
Nous n’acceptons de pressions de personne. Les collectivités territoriales sont libres et l’économie remplit bien ce besoin-là. C’est à dire qu’elle n’attend pas les pressions… Elle fait.
Et donc bien entendu je vous réponds que même si nous en avions eu, on aurait su quoi répondre. Mais je peux vous dire très clairement qu’il n’y a jamais eu de pressions à aucun niveau que ce soit, parce que nous sommes convaincus de notre démarche et enracinés pour le faire.
Cette délégation marseillaise que vous conduisez participe donc à ce Forum DLD qui permet à des start-ups du monde entier de se rencontrer. Quel a été le programme pour ces journées visiblement très remplies dans le pays ?
J’ai conduit cette délégation avec un autre adjoint au maire de Marseille qui s’appelle Didier Parakian et qui est adjoint à l’Économie, ainsi que Vice-Président de la chambre de commerce et d’industrie Marseille-Provence, avec lequel nous avons préparé cette délégation.
Il y a également Business France ici en Israël qui a été un peu l’animateur et le coordinateur de l’ensemble des contacts que nous avons eus dans le cadre de ce salon, le DLD Forum Innovation avec, bien entendu, l’ensemble des services de l’ambassade de France en Israël.
Nous nous sommes rendus donc dans un premier temps à Haïfa, la ville avec laquelle nous sommes jumelés, pour rencontrer le maire et inaugurer une fontaine que nous lui avons offerte il y a quelques années. Elle a été posée devant le centre Gaston Deferre, qui est le maire illustre de la ville de Marseille.
Nous nous sommes aussi rendus avec l’ensemble de la délégation au MATAM, et donc nous avons rencontré les industriels de la ville de Haïfa. Et puis nous avons visité le Technion. Cette université a reçu je crois trois Prix Nobel, dont un de chimie.
Dans le cadre de notre délégation, quinze start-up françaises sont présentes en Israël et également The Camp (campus international dédié à l’innovation numérique), qui est un espace en train d’être finalisé et dont l’inauguration aura lieu le 28 Septembre à coté d’Aix-en-Provence. Nous avons décidé de voir comment The Camp pouvait avoir notamment des liens directs avec le Technion.
Et des liens sont effectivement posés aujourd’hui entre cette université et ce campus qui ouvrira très bientôt ses portes. Nous sommes descendus aussi à Tel Aviv et nous avons été accueillis par Le Maire, Ron Huldai, avec lequel nous avons discuté. Notre idée est effectivement de créer des relations entre le Senior City Congress de Tel Aviv et ce que nous appelons le Smart City La Tribune, qui est notre grand salon.
Il s’agit de mettre en place des relations avec d’un côté les organisateurs du Summer City Submit du DLD et de voir comment on pourrait avoir des interactions entre les deux villes. Les organisateurs vont donc venir à Marseille et nous allons je pense accueillir l’année prochaine une partie du DLD dans la cité phocéenne, dans le cadre du salon Smart City La Tribune.
Nous viendrons ensuite officiellement avec le Smart City à Tel Aviv. Ça, c’est une première relation concrète initiée suite à notre rencontre avec Ron Huldai.
J’en ai longuement parlé avec Yossi Vardi, qui est le fondateur, le créateur et l’âme de ce DLD Innovation. Il est tout à fait favorable à cette démarche, et nous n’avons d’ailleurs pas arrêté depuis, avec les start-up, de rencontrer et d’organiser, grâce à Business France, des BtoB.
Cela dans le but que les entreprises françaises puissent développer leur outil et leur produit et les présenter ainsi aux entrepreneurs israéliens. Et inversement aussi.
Quels sont les premiers retours que vous avez des créateurs de start-ups françaises qui font partie de cette délégation et de ceux dont c’est le premier voyage dans le pays ?
On est dans un pays, Israël, la « start-up nation », qui est un terme repris par tout le monde, mais surtout, je préfère parler ici de « Can do attitude ». C’est à dire, oui, je peux le faire !
On est dans un pays où on peut tout faire. Il ne faut surtout pas demander la permission ! Israël est un exemple pour ça. Surtout en matière de disruptif et en matière de numérique et je crois que nous avons tout à apprendre de ce pays, qui concrétise un peu la démarche que nous souhaitons avoir sur le territoire de Marseille-Provence.
En matière de disruptif et en matière de numérique, je crois que nous avons tout à apprendre de ce pays
Il faut faire en sorte que le pouvoir devienne créateur de choses, qu’on n’attende pas de définir quelle est le type de création, le type d’accord qui doit être donné par des Cerfa, par des administrations. On fait, et après on verra !
Je crois que c’est cela la démarche que nous avons entreprise et que nous attendons, et c’est ce que les start-ups nous disent aujourd’hui. Ils sont en train d’essayer de le faire. Je pense donc que nous aurons un résultat, pour répondre à votre question, dans les semaines et les mois qui viennent, nous verrons comment tout ça aura été interprété et concrétisé.
Quelles sont les entreprises qui composent la délégation ?
On a une pépite qui s’appelle Mytechtrip, pilotée par Cédric Labi et qui a fait le buzz. Cédric a été reçu par le ministre de l’Économie numérique pour présenter sa start-up et est passé sur i24News également pour parler de sa solution de transport intelligent en matière d’information.
Il ne s’adresse pas à l’usager mais à ceux qui s’occupent de l’information des transports – comme la SNCF par exemple – pour mieux répondre à la demande. Il a une solution de ce type et ça n’existe pas en France. Il est aussi venu chercher ici une application israélienne qui puisse développer cet outil-là. C’est un projet qui a été présenté ici et qui fonctionne.
Citons aussi la start-up Agrivolta dans le domaine de l’agriculture, qui développe un système d’ombrelles intelligentes pour tous les produits agricoles. C’est une jeune fille de 25 ans qui a développé sa start-up.
En matière de formations et d’échanges nous accompagnons une société qui s’appelle Walkoo et qui a conçu une montre connectée permettant de gagner des points et d’avoir des prix spéciaux à travers tous les grands groupes qui adhèrent à sa start-up. On en a quatorze ou quinze comme ça.
Marseille est, si l’on peut dire, le coffre-fort numérique du monde : c’est 13 câbles sous-marins qui desservent tout le Moyen Orient, l’Asie du Sud et qui arrivent à Marseille.
Ça innerve deux milliards d’individus, et les data centers relaient cela. On a Google, Amazon, Facebook et Apple qui sont présents dans notre ville à travers ces data centers. Avec Jaguar network, qui est le data opérateur center un peu emblématique de la French Tech, nous sommes devenus territoire labellisé.
On a environ deux mille entreprises qui vont être présentes lors du grand forum organisé prochainement, avec les French Tech Weeks 2017. Vous voyez, Marseille est devenu une plaque incontournable du numérique, en France et en Europe.
C’est pourquoi nous sommes venus au DLD, qui représente l’ensemble de l’économie numérique qui est présent ici, en Israël.
La ville de Marseille est, comme vous l’avez dit plus haut, jumelée avec Haïfa. Pouvez-vous m’en dire plus sur ce partenariat, entre autres au niveau de la culture et de l’innovation ?
Nous allons développer dans les prochains mois un nouveau lien avec la ville de Haïfa, notamment avec les années croisées France-Israël qui auront lieu en 2018. Nous avons déjà accueilli à plusieurs reprises, notamment en 2013, dans le cadre des Capitales européennes de la Culture des Israéliens dans des résidences d’artistes à Marseille.
L’idée est de développer ça avec les années croisées, mais pas seulement dans le domaine de la culture : dans le domaine du tourisme, du numérique aussi, notamment avec le MATAN. On attend des propositions de la ville de Haïfa, effectivement pour l’année 2018.
Ce sera aussi le 60e anniversaire de la création de ce jumelage entre Marseille et Haïfa et les équipes des deux villes vont plancher pour trouver les bons projets à développer à l’occasion de cette célébration-là.
Aux chefs d’entreprise israéliens dans les domaines du numérique, de l’aéronautique et de la santé, quel message souhaitez-vous faire passer ?
Aujourd’hui, la capacité à entreprendre et à faire sans demander existe, et Israël en est le témoin. Le territoire Marseille-Provence est venu chercher cette dimension, à la fois intellectuelle et économique, au DLD.
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