Avec le retour du Covid, le Magen David Adom appelle aux dons de plasma
Les donneurs doivent remplir certains critères, notamment avoir contracté le COVID et avoir guéri récemment, pour que les anticorps soient efficaces contre les nouveaux variants

Alors que les cas de COVID augmentent à nouveau et que de nouveaux variants font leur apparition, le service national de banque de sang du Magen David Adom (MDA) appelle les personnes en bonne santé qui ont contracté le COVID au cours des trois à quatre derniers mois à donner du plasma.
Ce composant sanguin est nécessaire pour le traitement par anticorps des patients qui contractent le virus et tombent gravement malades ou risquent de voir leur état se détériorer en raison d’un système immunitaire affaibli.
Seules les personnes ayant confirmé avoir eu le COVID par un test à domicile peuvent faire un don de plasma. Le don est également limité aux femmes qui n’ont jamais été enceintes, car certains anticorps qui se développent pendant la grossesse peuvent être préjudiciables au receveur.
De plus, MDA accepte uniquement des donneurs de plasma qui se sont complètement remis du COVID au moins deux semaines avant leur don.
MDA dispose d’un inventaire d’anticorps provenant de dons de plasma qui sont efficaces contre les premières manifestations du virus, y compris le SARS-CoV-2 original, ainsi que les variants Delta et Omicron originaux.
Il y a maintenant besoin d’un approvisionnement en anticorps pour les nouveaux variants qui sont apparus et sont devenus prédominants cet été, comme XBB, EG.5 (Eris) et BA.2.86 (Pirola).
Environ 55 % du sang humain est composé de plasma. Lorsqu’il est séparé du reste du sang, le plasma est un liquide jaune clair, composé à 90 % d’eau. Il transporte l’eau, les sels et les enzymes là où ils sont nécessaires dans le corps. Le plasma est riche en protéines comme les immunoglobulines, les facteurs de coagulation, l’albumine et le fibrinogène.
MDA collecte et traite entre 40 000 à 50 000 unités de plasma par an pour une utilisation chez les patients souffrant de saignements graves. Ce plasma est extrait de l’ensemble des dons de sang et peut être conservé congelé pendant un an.

En revanche, le plasma requis pour les patients atteints de COVID est extrait du sang des patients qui sont reliés à une machine. Cette machine effectue ce qu’on appelle une plasmaphérèse, un processus au cours duquel le sang est prélevé dans le corps, le plasma est alors séparé et les cellules sanguines sont restituées au donneur, le tout en une seule séance.
« Une fois que le donneur est relié à la machine, le processus prend environ une demi-heure pour extraire trois unités (environ 600 millilitres) de plasma », a déclaré Shinar.
Les anticorps du COVID présents dans le plasma sont ensuite séparés, concentrés et stockés dans de petites bouteilles pour être administrés aux patients qui en ont besoin.
« Il s’agit d’un traitement testé et approuvé pour d’autres maladies. Les anticorps naturels prêts à l’emploi et extraits du don de plasma ont été utilisés pour traiter la fièvre Ebola, par exemple », a déclaré Shinar.
Elle a en outre expliqué qu’au début de la pandémie de COVID en avril 2020, les autorités sanitaires israéliennes avaient élaboré un protocole selon lequel deux traitements d’anticorps COVID provenant de dons de plasma étaient administrés aux patients pendant deux jours consécutifs.

« L’idée était de donner cela à des patients [hospitalisés] qui montraient une dégradation de leur état mais n’étaient pas encore intubés ni sous respiration artificielle – en d’autres termes, avant qu’il ne soit trop tard », a déclaré Shinar.
Elle a cité une étude portant sur 3 000 Israéliens qui a montré que 49 % des personnes à qui les anticorps ont été administrés se sont mieux comportés que ceux qui ne les avaient pas reçus.
« Une autre étude portant sur 33 000 personnes atteintes de COVID réalisée à la Mayo Clinic a montré un résultat similaire », a ajouté Shinar.
Les hôpitaux sollicitent le MDA pour demander des approvisionnements actualisés d’anticorps COVID. Il est donc clair que les services de transfusion sanguine ont besoin d’environ 60 à 100 unités de plasma au total provenant de donneurs éligibles avec divers types de sang pour être en bonne position alors que la saison de la « flurona » (combinaison de la grippe et du COVID) commence.
À ce stade, le ministère de la Santé n’a pas repris le rythme de suivi adopté pendant le COVID dans la communauté ni imposé de tests ou d’isolement. Les hôpitaux ne pratiquent pas non plus de tests PCR sur tous les patients hospitalisés, et les autorités sanitaires ne testent pas le plasma pour savoir exactement quels anticorps il contient.

Interrogée sur le degré d’efficacité des dons de plasma s’il n’y a actuellement pas de mise en correspondance des patients avec les anticorps des donneurs en termes de variant du virus, Shinar a déclaré que le don s’avérait toujours être très important car il y a au moins 50 % de chances que les anticorps aident à guérir le patient.
« C’est mieux que de ne pas essayer », a-t-elle noté.
Le plasma, qui est traité au nouveau Centre national des services de sang Marcus du MDA situé à Ramle, peut être donné dans les centres du MDA à Jérusalem, Haïfa, Beer Sheva et ailleurs.
Les donneurs potentiels doivent contacter les services de don du sang du MDA par téléphone pour prendre rendez-vous.