Bercy dément l’existence d’une cellule consacrée « aux juifs français »
Le journal israélien Globes accuse le ministère des Finances français d'avoir mis sur pied une cellule de 20 fonctionnaires chargés de surveiller les olim de France
Il y a un an, selon le quotidien économique israélien Globes, citant des « sources », le ministère des Finances aurait mis en place au 13e étage de son administration située quai de la Rapée, située dans le 12ᵉ arrondissement de Paris, « un département spécial pour s’occuper des Juifs de France ».
Le journal israélien, plutôt sérieux, précise que « le ministère compte actuellement 20 employés parlant l’hébreu et recrute actuellement cinq autres employés ».
L’information aurait été confirmée par un avocat israélien nommé Nasekh Tabu, venu représenter un client, et qui affirme avoir été reçu dans une section dédiée aux Franco-Israéliens à Bercy.
Selon Globes, les enquêteurs de cette cellule suivraient de près les investissements réalisés en Israël par les personnes possédant un passeport français. Dans le cas où ils constateraient que des biens en Israël n’aient pas été déclarés en France, ils pourraient convoquer les personnes concernées. C’est ce qui serait arrivé au client représenté par Nasekh Tabu.
Contactée vendredi par le Times of Israël, la Direction Générale des Finances Publiques (DGFiP) « dément de la manière la plus catégorique les affirmations dénuées de tout fondement, publiées ce jour dans le journal Globes, sur la création au sein de l’administration fiscale française d’un département qui serait spécialisé dans les juifs français ».
Elle regrette, ironique, « que l’auteur de l’article n’ait pas eu la sagesse de vérifier ces informations auprès d’elle. Elle aurait pu notamment lui indiquer que l’immeuble ne compte que 9 étages et ne peut donc abriter une prétendue cellule spécialisée au 13e étage ».
« Il n’existe aucune structure de ce type au sein de l’administration fiscale française, continue-t-elle. La législation fiscale française interdit toute distinction qui serait opérée sur des personnes sur le fondement de leur origine, de leur lieu de résidence ou de leur appartenance à une nation ou une religion déterminée, » lit-on dans le courriel.
« Dans le cadre de ces contrôles, la DGFiP adresse chaque année plusieurs milliers de demandes d’informations fiscales à d’autres Etats, explique le communiqué envoyé en urgence aux rédactions après la sortie de l’article de Globes. Ces demandes respectent les standards internationaux. L’administration fiscale israélienne est donc susceptible de recevoir des demandes de la DGFiP, au même titre que celles d’autres pays. Contrairement à ce qui est indiqué dans l’article, la France n’adresse que quelques dizaines de demandes par an à Israël, » conclut la réponse de Bercy.