Bernie Sanders : « Israël est maintenant dirigé par un gouvernement raciste »
Le candidat à l'investiture démocrate affirme qu'il est à 100 % pro-Israël, mais qu'il aurait une politique différente de Netanyahu à l'égard des Palestiniens
Eric Cortellessa couvre la politique américaine pour le Times of Israël
WASHINGTON — Lundi soir, Bernie Sanders, sénateur du Vermont, a fustigé le gouvernement de Netanyahu comme étant « raciste ». L’élu américain participait à un événement avec des électeurs démocrates.
Sans élaborer, le possible candidat à la présidentielle 2020 a appelé à un changement de la politique américaine à l’égard d’Israël et décrit la démarche du Premier ministre Benjamin Netanyahu envers les Palestiniens « d’oppressive ». Il a déclaré que, s’il devait être élu, son administration serait plus attentive aux problèmes des Palestiniens.
« Ce que je crois n’est pas radical, a déclaré Sanders. Je pense simplement que les Etats-Unis devraient avoir une démarche plus proche de la réalité du terrain au Moyen-Orient. En d’autres termes, l’objectif doit être de rassembler les gens et pas seulement de soutenir un pays, qui est maintenant dirigé – et j’ose le dire – par un gouvernement raciste. »
Sanders a été très critique de Netanyahu. Plus tôt ce mois, durant la campagne électorale israélienne, il a fermement critiqué le Premier ministre israélien pour avoir soutenu un accord permettant au parti extrémiste Otzma Yahudit de rejoindre une coalition. Il a également condamné ses promesses d’annexer les implantations en Cisjordanie.
« Je ne suis pas un grand fan de lui, et franchement, j’espère qu’il perdra cette élection », a affirmé le sénateur à NBC News.
Sanders, démocrate qui se définit lui-même comme socialiste, avait déjà par le passé critiqué Netanyahu pour avoir lancé une mise en garde lors de l’élection de 2015. A l’époque, le Premier ministre avait déclaré que les Arabes allaient « voter en troupeaux ».
Interrogé lundi soir quant à savoir comment il aborderait la relation entre les Etats-Unis et Israël étant donné sa critique dure à l’égard de Netanyahu, Sanders a affirmé que ses opinions sur le Premier ministre ne reflétaient pas son sentiment vis-à-vis de l’Etat juif.
« J’ai passé plusieurs mois en Israël. J’ai travaillé dans un kibboutz pendant un certain temps. J’ai de la famille en Israël. Je ne suis pas anti-Israël, a déclaré Sanders. Mais le fait est que Netanyahu est un politicien de droite, et je pense qu’il traite le peuple palestinien de manière très injuste. »
Ces commentaires ont été très applaudis par le public, composé principalement d’étudiants à l’université Saint-Anselm de Manchester, dans l’Etat américain du New Hampshire.
Le colloque avaient pour participants cinq candidats à l’investiture démocrate : Amy Klobuchar, sénatrice du Minnesota, Elizabeth Warren, sénatrice du Massachusetts, Kamala Harris, sénatrice de Californie, Pete Buttigieg, maire de South Bend, et Bernie Sanders.
Âgé de 77 ans, l’élu a insisté pour dire qu’il était « pro-Israël » mais qu’en tant que président, il adopterait une attitude très différente de celle de l’administration actuelle dans le conflit israélo-palestinien.
Le président américain Donald Trump a établi une relation de proximité avec Netanyahu. Il a également fait plusieurs cadeaux diplomatiques à Israël : déplacer l’ambassade américaine à Jérusalem, couper l’aide aux Palestiniens et reconnaître la souveraineté d’Israël sur le plateau du Golan. Depuis que les Etats-Unis ont annoncé qu’elles transféraient leur ambassade et qu’ils coupaient l’aide, des officiels de l’Autorité palestinienne ont rompu le contact avec cette administration et refusent désormais de dialoguer avec Washington.
« Je suis à 100 % pro-Israël, a déclaré Sanders. Israël a totalement le droit d’exister, et d’exister en paix et en sécurité sans être soumis à des attaques terroristes. Les Etats-Unis ne doivent pas seulement se soucier d’Israël, mais aussi du peuple palestinien. »