Cameroun : Yaoundé regrette les propos antisémites d’un ministre
Le gouvernement s'est "dissocié" des paroles prononcées par Jean de Dieu Momo , sans pour autant annoncer de sanctions à son encontre
Le Cameroun a exprimé à Israël ses « sincères regrets » après les propos d’un ministre qui avait fait un rapprochement entre la situation des juifs en Allemagne durant la Seconde guerre mondiale et celle de l’ethnie bamiléké camerounaise.
« Le gouvernement de la République du Cameroun tient à souligner que le responsable politique concerné s’exprimait à titre personnel », selon le ministre de la Communication, René Emmanuel Sadi, dans un communiqué reçu mardi matin par l’AFP.
Le gouvernement « déplore » les propos de son ministre délégué à la Justice, Jean de Dieu Momo, et a indiqué s’en « dissocier », sans pour autant annoncer de sanctions à son encontre.
Dimanche, lors d’une émission de grande écoute proposée par la télévision publique, la Cameroon radio television (Crtv), de Dieu Momo a déclaré qu' »en Allemagne, il y avait un peuple qui était très riche, qui avait tous les leviers économiques », précisant qu’il évoquait les « juifs ».
« Ils (les juifs) étaient d’une arrogance telle que le peuple allemand se sentait un peu frustré, puis un jour est venu au pouvoir un certain Hitler qui a mis ces populations dans les chambres à gaz », a-t-il ajouté.
Dans la foulée, de Dieu Momo a fait un rapprochement avec l’ethnie Bamiléké camerounaise dont lui-même est issu, ainsi que Maurice Kamto, principal opposant actuellement emprisonné: « il faut que les gens instruits comme Kamto puissent savoir où ils emmènent leur peuple ».
Lundi, l’ambassade d’Israël au Cameroun avait condamné « fermement ces propos », estimant que ce ministre avait ainsi « justifié l’holocauste perpétré par l’Allemagne nazie ». Elle s’était dite « outragée par cette sortie qui décrit avec légèreté une histoire aussi triste et tragique de l’humanité ».