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Cannes-Torcy : le choc des « codes » aux assises

L'avocat général Sylvie Kachaner a cherché vendredi à décoder les échanges téléphoniques interceptés entre les accusés

Le Palais de Justice de Paris. Illustration. (Crédit : Benh Lieu Song/CC BY-SA 3.0/WikiCommons)
Le Palais de Justice de Paris. Illustration. (Crédit : Benh Lieu Song/CC BY-SA 3.0/WikiCommons)

Ils s’appellent « gros », parlent de « trucs » ou de « parfum »: une série de « codes » pour l’accusation, « juste notre langage » pour les membres présumés de la filière djihadiste de Cannes-Torcy, jugés aux assises de Paris.

L’avocat général Sylvie Kachaner a cherché vendredi à décoder les échanges téléphoniques interceptés entre les accusés, qui comparaissent depuis le 20 avril pour un attentat à la grenade dans une épicerie casher de Sarcelles en septembre 2012, des projets d’attaque en 2013 ou des départs en Syrie.

Nizar Jabri, 33 ans, barbe fournie, est à la barre. Il comparaît libre et encourt 20 ans de réclusion criminelle pour sa participation présumée à une association de malfaiteurs à visée terroriste.

Il est question d’une virée à Marseille de deux co-accusés, Maher Oujani et Jamel Bouteraa, le 31 mai 2013. Ils sont soupçonnés d’avoir acheté une arme dans les quartiers nord. « Maher Oujani vous appelle et dit avoir trouvé ‘le parfum’: qu’est-ce que ça veut dire? »

– « Ben qu’il a trouvé du parfum. On a le droit de se parfumer quand même ? »

– « Pourquoi vous le dit-il à vous ? Est-ce que ce ne serait pas plutôt un code ? », enchaîne l’avocat général, ajoutant après les dénégations de l’accusé : « En tout cas, il y a un mot qui n’est jamais employé entre vous, c’est le mot ‘armes' ». « On est d’accord », s’exclament en choeur les avocats de la défense. La salle sourit.

Et le mot « truc » utilisé par Jamel Bouteraa qui l’informe qu’il a « trouvé son ‘truc’ à la mosquée de Sunna de Marseille? Nizar Jabri ne se souvient plus mais explique : « C’est vrai, on a un problème: on dit ‘truc’ tout le temps, mais ça peut être n’importe quoi ». En revanche, « Gros » désigne un de leurs amis de Cannes, « un gros quoi ».

L’accusation s’étonne du nombre de vidéos de propagande djihadiste retrouvées chez Nizar Jabri. « Si je regarde des vidéos, c’est qu’automatiquement, j’adhère? ».

« Cela démontre une démarche, insiste l’avocat général. Si j’ai tout Proust chez moi, cela ne démontre pas que j’ai tout lu, mais cela a un sens, vous comprenez? ». Nizar Jabri acquiesce mais argue que ces vidéos ne représentent « que 5 à 10 % » de celles qu’il a sur son ordinateur.

« Je cherche à comprendre, vous voyez ? », répète-t-il. « Je me renseigne… La réponse, toujours la même, est un peu courte », soupire l’accusation.

Le procès se tient jusqu’au 21 juin.

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