CEDH : les juges bulgares ont échoué à sanctionner Volen Siderov
Le système judiciaire s'est trompé en ignorant les plaintes contre les incitations de ce politicien d'extrême-droite négationniste, selon la Cour européenne des droits de l'Homme

JTA — Le système judiciaire bulgare s’est fourvoyé quand il a ignoré les plaintes mettant en cause des incitations à la violence contre les Juifs et contre les Roms d’un politicien d’extrême-droite du pays, a fait savoir la Cour européenne des droits de l’Homme (CEDH).
Ce jugement, émis mardi, est venu répondre à l’appel déposé auprès du tribunal européen par des Juives bulgares, Gabriela Behar et Katrin Gutman, et deux citoyens roms, Kremena Budinova et Vasil Chaprazov, au sujet du refus du système judiciaire de leur pays de donner suite aux plaintes qui avaient été déposées contre Volen Siderov, membre du parti Ataka d’extrême-droite, a fait savoir Radio liberté.
Parmi les propos tenus par Siderov, son affirmation écrite dans un ouvrage de 2002 au sujet de « cette formidable supercherie appelée la Shoah – ce récit portant sur 6 000 000 de Juifs qui auraient été gazés et incinérés ».
Les plaignants avaient demandé que Siderov présente ses excuses pour cette déclaration et qu’il s’engage à ne pas la répéter, mais les procureurs de Bulgarie avaient rejeté la requête, citant la liberté d’expression du politicien.
Les magistrats bulgares « ont échoué à réaliser l’exercice d’équilibre nécessaire conformément aux lois de la Cour européenne », a expliqué dans son jugement le tribunal basé à Strasbourg.
La Bulgarie n’exigera pas de mesures correctives de la part de ses tribunaux suite au jugement de la cour européenne. Mais l’Etat devra, en revanche, indemniser les plaignants à hauteur de 7 000 dollars pour rembourser les coûts et les frais de cette procédure, a noté la cour. La Bulgarie est légalement dans l’obligation de verser ce montant.