Certains médias saoudiens critiquent l’antisémitisme et se rapprochent d’Israël
Des changements tangibles sont visibles peu après la visite d’un ancien responsable de Ryad en Israël ; l’amélioration des relations est probablement influencée par l’accord iranien

Une campagne médiatique en Arabie saoudite cherche à combattre l’antisémitisme dans le royaume, apparemment dans un effort de préparation de l’opinion publique à l’approfondissement des relations avec l’ennemi de plusieurs décennies, Israël.
Ehud Yaari, analyste sénior de la Deuxième chaîne israélienne, a lu vendredi des exemples de phrases cruciales dans de récents articles d’éditorialistes et de journalistes saoudiens qui démontrent un changement d’attitude envers l’Etat juif, et les juifs en général.
Saham al-Kahtanu, célèbre éditorialiste saoudien, a récemment écrit que la description des juifs comme les fils des singes et des cochons, et d’autres descriptions diffamatoires des juifs dans le Coran, se rapportent à la période où le livre le plus saint de l’islam a été écrit, et ne devraient pas être vues comme parlant de tous les juifs d’aujourd’hui, a déclaré le journaliste israélien.
Cette interprétation du Coran n’est pas alignée sur les interprétations précédentes, qui prennent la phrase comparant les juifs aux animaux de manière assez littérale.

Similairement, Yasser Hijazi, éditorialiste de l’influent journal Ryad (publié dans la capitale du pays), a déclaré que les arabes devaient « abandonner leur hostilité et leur haine des juifs », selon une traduction publiée par l’institut de recherche sur les médias du Moyen Orient (MEMRI).
Un autre éditorialiste, Ibrahim el Matroudi, a été cité par la Deuxième chaîne. Il se plaignait que les Saoudiens, et les arabes en général, aient « insulté les juifs au lieu de tirer partie de l’étude de leurs succès. »
Ahmed Adnan, qui écrit sur l’influent site internet saoudien panarabe Al Arabiya, a affirmé que les Saoudiens devraient parler avec Israël pour s’aligner sur leurs propres intérêts nationaux, et sans intermédiaire.
Ce changement de ton dans la rhétorique saoudienne envers Israël intervient un an après la signature d’un accord nucléaire entre l’Iran et les puissances mondiales, un accord qui a inquiété Ryad sur sa position au Moyen Orient, et alors que les intermédiaires de l’Iran en Syrie et au Liban défendent leur position dans la guerre civile syrienne.
Fin juillet, un général saoudien retraité s’est rendu en Israël, avec une délégation de chercheurs et d’hommes d’affaires cherchant à encourager les discussions sur l’initiative de paix arabe menée par l’Arabie saoudite.
La délégation menée par le Dr Anwar Eshki aurait rencontré à Jérusalem le directeur général du ministère israélien des Affaires étrangères, Dore Gold, le coordinateur des activités gouvernementales dans les territoires, le général Yoav Mordechai, et aurait eu une réunion au nord de Jérusalem, près de Ramallah, avec plusieurs députés de l’opposition.

Une telle visite de l’ancien général Eshki, qui a été le premier conseiller du gouvernement saoudien, est extrêmement rare. Eshki a déclaré après son voyage que celui-ci n’avait pas été coordonné avec la maison royale, mais il est hautement improbable qu’il ait pu avoir lieu sans le consentement tacite des dirigeants saoudiens. Eshki a déjà rencontré Gold à plusieurs reprises.
Les rencontres avec Gold et Mordechai n’auraient pas eu lieu dans un bâtiment gouvernemental israélien officiel, mais à l’hôtel King David, au cœur de la capitale israélienne.
Les visiteurs se sont également rendus à Ramallah, en Cisjordanie, et ont rencontré le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, ainsi que d’autres responsables palestiniens.
Cette année, le prince d’Arabie saoudite Turki al-Faisal avait partagé la scène de l’institut de Washington avec le général (retraité) Yaakov Amidror, ancien conseiller à la sécurité nationale du Premier ministre Benjamin Netanyahu.
C’est vous qui le dites...