Chaim Peri, 79 ans : artiste, pacifiste et grand-père attentionné de 13 petits-enfants
Il a été kidnappé à Nir Oz le 7 octobre et est mort assassiné en captivité en février 2024. Sa dépouille a été retrouvée à Gaza en août 2024
Chaim Peri, 79 ans, a été enlevé par des terroristes du Hamas au kibboutz Nir Oz, le 7 octobre. Il a été assassiné en captivité en février 2024 et son corps a été retrouvé par l’armée israélienne en août 2024 et rapatrié en Israël pour y être inhumé.
Chaim a été kidnappé à son domicile lors de l’attaque du Hamas : Osnat, son épouse, a échappé au même sort en se cachant dans leur pièce sécurisée durant des heures jusqu’à l’arrivée des secours.
Le demi-frère de son fils Lior et de sa fille Inbal, Danny Darlington, est également mort dans le kibboutz ce jour-là aux côtés de leur amie Carolin Bohl.
En décembre 2023, le Hamas a publié une vidéo de propagande mettant en scène Chaim et ses compagnons de captivité, Amiram Cooper et Yoram Metzger. En juin 2024, l’armée israélienne a confirmé la mort de Chaim, Amiram, Yoram et Nadav Popplewell. Le 20 août suivant, elle annonçait la découverte de la dépouille de Haïm, Yoram, Nadav, Avraham Munder, Yagev Buchshtav et Alex Dancyg à Khan Younès, et leur rapatriement en Israël pour y être inhumées.
Dans les conclusions d’une enquête publiée en décembre 2024, l’armée israélienne a indiqué penser que Chaim et les cinq autres personnes avaient été abattus par leurs ravisseurs lors de frappes aériennes israéliennes à proximité, à la mi-février.
Chaim a été inhumé au kibboutz Nir Oz le 27 août 2024, laissant derrière lui sa femme Osnat, leurs cinq enfants Inbal, Lior, Noam, Ofri et Reut et 13 petits-enfants – Mai, Daphne, Itai, Lia, Noy, Gili, Naomi, Ella, Daria, Neta, Ofir, Ayana et Arbel -.
Né à Givatayim, Chaim a rejoint un groupe de jeunesse sioniste travailliste qui l’a amené, à l’âge de 18 ans, à Nir Oz, où il passera toute sa vie. Il a fait son service militaire au sein de la brigade parachutiste et combattu lors de quatre grandes guerres israéliennes, dont la guerre des Six Jours et celle du Kippour.
Au sein du kibboutz, il a travaillé dans l’atelier de mécanique, appris à travailler le fer et les métaux, ce qui lui a, plus tard, servi pour créer des sculptures. En 1999, il a reconverti un bâtiment abandonné du kibboutz en une galerie d’art connue sous le nom de « Maison Blanche ». Il était également professeur de cinéma, auteur de plusieurs scénarios et de deux livres pour enfants, dont l’un a été publié à titre posthume.
C’est dans le paisible kibboutz qu’avec son épouse Osnat, il a élevé ses deux aînés, nés d’un premier mariage, la fille née du premier mariage d’Osnat et les deux enfants qu’ils ont eus ensemble.
Chaim était par ailleurs un militant de la paix, bénévole pour l’organisation Road to Recovery qui se charge de conduire les enfants de Gaza vers les hôpitaux israéliens. Il était fan de l’Hapoel Tel Aviv, aimait la musique israélienne classique et siroter de temps à autres un bon verre de vin.
Dans les colonnes d’Israel Hayom, sa femme Osnat a écrit « Les mots me manquent pour dire la profondeur de ma tristesse et le vide que tu as laissé dans notre cœur ».
« Chaim était un pilier, quelqu’un de fort, le père de nos cinq enfants et le grand-père de nos 13 chers petits-enfants. C’était un entrepreneur, un militant de la paix, un visionnaire plein de compassion, heureux de jeter des ponts entre les hommes et de promouvoir la bonne entente. »
« Il a consacré sa vie à la paix, mais sa vie a été écourtée dans la violence et dans la haine », a-t-elle poursuivi en rappelant qu’il a été kidnappé en la protégeant, en lui sauvant la vie. « Son esprit continue de vivre dans le cœur de ceux qui l’aimaient, dans la vie de ceux qu’il a connus et dans les idéaux qu’il défendait. »
Le kibboutz a publié la notice nécrologique rédigée par ses 13 petits-enfants, qui évoque « une légende de la famille – un nom marquant. Un homme unique, unique en son genre. »
« Grand-père était on ne peut plus optimiste, heureux et gentil. C’était l’une des personnes les plus intelligentes que nous connaissions. Intelligent et vif. Il savait toujours quoi dire, comment nous conseiller », ont-ils écrit. « Il croyait en l’égalité, à la paix, au respect mutuel et à l’acceptation d’autrui. Il a montré l’exemple en agissant sans jamais se compromettre. Grand-père était humble, il aimait les petites choses : il parlait sérieusement tout en nous faisant rire. »
« Merci de nous avoir montré la voie, une voie exemplaire qui va nous permettre de continuer notre chemin, chacun dans sa direction. »
Pour lire d’autres hommages sur les victimes des massacres du Hamas du 7/10/2023 et de la guerre qui s’en est suivie, cliquez ici.