Avraham Munder, 79 ans : Un grand-père attentionné et chanteur en herbe
Enlevé par le Hamas au kibboutz Nir Oz le 7 octobre 2023, assassiné en mars 2024 et dont le corps a été retrouvé en août 2024
Avraham Munder, 79 ans, a été enlevé à son domicile du kibboutz Nir Oz le 7 octobre 2023 par le groupe terroriste palestinien du Hamas, avec son épouse, sa fille et son petit-fils.
Son fils, Roee Munder, a été assassiné lors de l’assaut.
L’épouse d’Avraham, Ruti, sa fille Keren et son petit-fils Ohad, 8 ans, ont été libérés au cours de la trêve d’une semaine conclue fin novembre. À leur libération, ils ont découvert qu’Avraham avait été kidnappé et non assassiné, comme ils le craignaient, après l’avoir vu forcé à s’agenouiller au sol alors qu’ils étaient emmenés en voiture.
À la fin du mois d’août 2024, le corps d’Avraham a été récupéré par les troupes de l’armée israélienne dans un tunnel à Khan Younès, et rapatrié en Israël, avec ceux d’Alex Dancyg, Yagev Buchshtav, Haïm Peri, Yoram Metzger, Nadav Popplewell.
Jusqu’à ce que son corps soit retrouvé, sa famille avait gardé l’espoir qu’il était encore en vie. Plus tard, elle a été informée qu’il avait probablement été tué en mars 2024, exécuté par ses ravisseurs.
Avraham a été enterré le 21 août 2024 dans le kibboutz Nir Oz, lors d’une cérémonie commune avec la réinhumation de son fils Roee, qui avait été enterré dans le kibboutz Metzer en octobre 2023, en l’absence de sa famille proche. Avraham laisse derrière lui son épouse, Ruti, sa fille, Keren, ainsi que son frère Arye et sa sœur Shoshi.
Né et élevé à Givatayim, il est venu au kibboutz en tant que membre d’un groupe de jeunes pionniers pour établir et développer la communauté. C’est là qu’il avait rencontré Ruti. Ils sont restés ensemble dans la maison qu’ils aimaient tant pendant près de soixante ans. Selon un éloge funèbre du kibboutz, Avraham avait travaillé à l’usine Nirlat et était « connu pour sa nature chaleureuse et son amour profond du chant […] Nous nous souviendrons toujours d’Avraham pour sa voix claire, son sourire chaleureux et son amour sans bornes pour sa famille et le kibboutz ».
Lors de ses funérailles, la sœur d’Avraham, Shoshi Ben Ezra, a déclaré qu’elle ne pouvait pas comprendre comment son « frère sensible et au grand cœur, un homme de travail et de paix, dont l’amour pour son kibboutz et son pays coulait dans ses veines, a passé les derniers mois de sa vie dans un tunnel avec des sentiments d’abandon et de trahison ».
Sa fille, Keren, a déclaré que « Roee et moi n’étions qu’une fratrie de deux, mais maman et papa ont accueilli et pris soin de dizaines de jeunes d’Israël et de l’étranger avec un grand cœur et une grande ouverture – immigrants, adoptés, volontaires, nouvelles familles, tout le monde est tombé amoureux de toi, de ta gentillesse, de ta sociabilité ».
« Tu étais un père humble et direct, méticuleux et organisé, ne remettant jamais une tâche au lendemain, travailleur, d’une précision alarmante », a-t-elle écrit.
« Un papa qui savait tant de choses, l’anglais et le français et même les mathématiques. Un père qui jouait au ballon et aux billes avec moi, qui m’apportait un album de timbres […] avec l’étreinte la plus chaleureuse, la plus grande sensibilité, la meilleure écoute, l’acceptation, l’amour inconditionnel. »
« Mon fils Ohad a fait de toi le grand-père le plus heureux, il a reçu de toi d’énormes doses d’amour, tu prenais plaisir à le regarder dormir », a ajouté Keren.
« Et tu appréciais chaque phrase intelligente ou drôle qui sortait de sa bouche, tu étais fier de lui et tu le mettais en valeur ».
Elle voulait, dit-elle, se souvenir non pas de ses problèmes de santé et des circonstances horribles de sa mort, « mais de tous les moments que nous avons passés ensemble, à regarder les matchs de football, les répétitions de la chorale, à entendre ta belle voix parmi toutes les autres, à nous lire des histoires ».
Prenant la parole lors de ses funérailles, son épouse, Ruti, l’a remercié pour les 62 années qu’ils ont partagées, « dont 58 vécues ensemble, une vie bien remplie, ensemble en harmonie malgré nos différences ».
« Nous avons tout fait ensemble, nous avons élevé des enfants, nous avons voyagé en Israël et dans le monde, nous avons regardé des matchs de football et des matchs de basket-ball du Maccabi Tel Aviv, et tout cela avec amour et respect […] Tu étais un travailleur acharné et un homme de labeur exigeant. Tu aimais chanter, tu participais aux cérémonies et aux rassemblements de fêtes et tu chantais parfois dans différents groupes. Tu aimais les chansons de Nat King Cole, d’Arik Einstein et de bien d’autres. Tu étais très sensible et certaines chansons t’émouvaient même aux larmes. »
« Avraham était un mari aimant et un père aimant pour Keren et Roee. Tu étais un père de famille chaleureux pour toute la famille élargie. Tu m’acceptais telle que je suis, tu me faisais sentir aimée et appréciée. Tu nous manques depuis si longtemps. »
Pour lire d’autres hommages sur les victimes des massacres du Hamas du 7/10/2023 et de la guerre qui s’en est suivie, cliquez ici.