Cisjordanie : démolition programmée de la maison du terroriste d’Elad
La famille d'Asad al-Rifai, qui a avoué avoir tué trois personnes dans la ville du centre d'Israël, a été notifiée ; Subhi Sbeihat devrait sous peu recevoir un avis similaire
Emanuel Fabian est le correspondant militaire du Times of Israël.
L’armée israélienne a informé lundi les proches d’un terroriste palestinien que leur maison, située dans le village de Rummanah, dans le nord de la Cisjordanie, allait être démolie.
Le 5 mai, Asad Yousef Asad al-Rifai, 19 ans, et Subhi Emad Sbeihat, 20 ans, ont tué trois personnes à la hache et en auraient grièvement blessé plusieurs autres à Elad, dans le centre d’Israël. Un couteau aurait également été utilisé lors de l’attaque. Les deux hommes avaient été appréhendés dans une zone boisée, à environ un kilomètre du lieu de l’attentat, après une chasse à l’homme d’un peu moins de trois jours.
La famille d’Al-Rifai a eu la possibilité de faire appel de l’ordre de démolition. Ces recours aboutissent rarement, bien que dans certains cas, le tribunal puisse limiter l’ordre de démolition aux parties de la maison utilisées par le terroriste.
La famille du second terroriste, Sbeihat, recevra un avis similaire dans les tout prochains jours. L’armée israélienne avait procédé à la cartographie des deux maisons de Rummanah peu après l’arrestation des hommes.
Al-Rifai a avoué aux forces de l’ordre avoir commis l’attaque à la hache avec Sbeihat, dans laquelle ont perdu la vie Oren Ben Yiftah, chauffeur de 35 ans originaire de Lod ainsi que Yonatan Havakuk et Boaz Gol, habitants d’Elad, tous deux âgés de 40 ans.
Au cours de la chasse à l’homme, les forces de l’ordre avaient suivi la piste de tâches de sang qu’elles pensaient provenir des blessures subies par les deux hommes pendant l’attaque. En effet, certaines victimes avaient tenté de se défendre face aux terroristes, selon des informations données par les autorités médicales et de sécurité.
Une hache apparemment utilisée lors de l’attentat a été retrouvée non loin de l’endroit où les deux hommes ont été interpelés.
La politique d’Israël consiste à démolir les maisons des Palestiniens accusés d’avoir perpétré des attentats terroristes meurtriers. L’efficacité de cette politique fait l’objet de vifs débats, au sein-même des forces de l’ordre israéliennes, et les militants des droits de l’homme dénoncent le caractère injuste de ce qu’ils perçoivent comme une punition collective.
Ces derniers mois, la tension est montée d’un cran entre Israël et Palestiniens, à la suite d’attentats terroristes répétés en Israël et en Cisjordanie, qui ont fait 19 morts.
L’armée israélienne a intensifié son action en Cisjordanie afin de mettre un terme à la spirale de violence. Les raids qui ont suivi ont déclenché des affrontements qui ont fait au moins 30 morts parmi les Palestiniens, depuis la mi-mars.
Nombre d’entre eux sont des hommes armés impliqués dans des tirs avec des soldats israéliens ou dans des affrontements violents. D’autres étaient, semble-t-il, des civils étrangers aux événements.