Cité de David : Découverte du marché central de Jérusalem, vieux de 2 000 ans
Un plateau de table en pierre pour le dosage des liquides retrouvé dans une grande cour de la Cité de David, qui, selon les archéologues, était le marché central
Une rare table à mesurer du Second Temple a été récemment découverte dans la Cité de David, et elle a amené les archéologues à identifier une ancienne place de Jérusalem comme étant le marché central de la ville, vieux de 2 000 ans, selon l’archéologue Ari Levy de l’Autorité israélienne des Antiquités (AIA),
Dans un entretien avec le Times of Israel lundi, Lévy a affirmé que la table de pierre aurait appartenu au directeur du marché, ou agoranomos, qui était en charge des poids et mesures des marchandises échangées dans le shouk.
La table de mesure a été trouvée dans une large place centrale pavée encore en cours de fouille, à côté de dizaines de poids de mesure en pierre. La combinaison de ces pièces a conduit les archéologues de l’AIA à conclure que cette zone de la rue en escalier, un chemin des Pèlerins pavé vieux de 2 000 ans qui relie le bassin de Siloé au mont du Temple, aurait servi de marché principal de la Jérusalem antique.
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« La table des normes de volume que nous avons trouvée, ainsi que les poids de pierre découverts à proximité, appuient la théorie selon laquelle ce site a été le théâtre d’une vaste activité commerciale, et cela pourrait peut-être indiquer l’existence d’un marché », a déclaré M. Levy dans un communiqué de presse.
Aujourd’hui, le chemin est situé à cinq mètres sous terre. Les archéologues et les historiens appellent la route qui est creusée sous un quartier arabe de Jérusalem-Est la « Stepped Street » [Rue en escalier]. Dans le langage populaire, on l’appelle le « Chemin des Pèlerins » ou la « Route du pèlerinage ». Au total, le chemin s’étend sur 600 mètres de long et 8 mètres de large. Les deux côtés de la rue sont bordés de boutiques qui ont probablement deux étages de hauteur, a déclaré Levy lors d’une récente visite à cet endroit.
Il a été construit à partir de l’an 20 de notre ère par les Romains et achevé sous la direction de Ponce Pilate vers l’an 30. Une étude récente portant sur 100 pièces de monnaie collectées sous le trottoir du site semble confirmer cette datation.
Mais les Romains, en détruisant Jérusalem en 70 de notre ère, ont recouvert tout leur dur labeur juste 40 ans plus tard. Depuis une dizaine d’années, les archéologues de Jérusalem fouillent la terre et les débris qui recouvrent les pavés romains en parfait état. En cours de route, ils ont découvert d’innombrables artefacts, comme cette table de mesure.
Seules deux autres tables de mesure de ce type ont été découvertes en Israël : la première dans les années 1970 dans le quartier juif de la Vieille Ville de Jérusalem par le Dr Nahman Avigad, et la seconde lors de fouilles à Shuafat dans le nord de Jérusalem en 2007 sous la direction de la docteur Rahel Bar-Natan. Cependant, on trouve dans les centres-villes de tout l’Empire romain des tables de mesure contemporaines qui utilisaient le même système de mesure pour le volume des liquides – probablement de l’huile d’olive ou du vin – que celui trouvé dans la Cité de David, a précisé Lévy.
Le fait que la table de mesure soit en pierre n’a rien à voir avec la pureté du Temple, a déclaré l’archéologue Levy. À la question de savoir qui aurait été ce chef de marché – Romain ou Juif – Levy a ri et a dit : « Tant qu’on n’aura pas trouvé sa carte d’identité, on ne pourra pas savoir. »
Le rôle du gestionnaire du marché ou agoranomos (l’agora grecque désigne un espace public central), bien documenté dans l’Antiquité, est arrivé en Terre d’Israël pendant la période hellénistique. Il est mentionné dans le Livre des Maccabées, selon une entrée d’Encyclopedia.com : « À Jérusalem, la controverse entre Onias, le grand prêtre, et Siméon au sujet de l’office de l’agoranomia a été l’une des causes de la guerre civile au début des années 70 du deuxième siècle avant J-C. » L’historien juif romain Josèphe fait également référence au bureau – et à la place de Jérusalem où il siégeait.
Dans le Talmud, il est décrit qu’alors qu’à Jérusalem, avant la chute du Second Temple en 70 de notre ère, le responsable du marché n’était chargé que des poids et mesures, le service à Babylone s’est étendu à l’attribution de la valeur des denrées alimentaires.
L’emplacement de la table de mesure et les autres découvertes de poids dans le carré encore partiellement couvert suggèrent aux archéologues que le grand espace ouvert pavé, découvert au milieu du chemin menant au Mont du Temple, a servi de « point focal du commerce et des échanges », selon un communiqué de presse de l’AIA annonçant la découverte.
Des recherches préliminaires sur la table sont menées par l’archéologue et professeur Ronny Reich, un expert de la Jérusalem antique qui a été parmi les premiers à trouver des portions du réseau d’égouts qui a conduit à la découverte du Chemin des Pèlerins.
Décrivant le morceau du dessus de table en pierre, Reich a déclaré dans le communiqué de presse que « nous voyons qu’il reste deux des cavités profondes, chacune avec un drain dans sa partie inférieure. Le drain du fond pouvait être bouché avec un doigt, rempli d’un liquide quelconque, et une fois le doigt retiré, le liquide pouvait être drainé dans un récipient, déterminant ainsi le volume du récipient, en utilisant la table de mesure comme ligne directrice uniforme. De cette façon, les commerçants pouvaient calibrer leurs instruments de mesure en utilisant un critère uniforme ».
Les dizaines de poids découverts sur la place de la ville et dans les environs ont été fabriqués à partir de pierres plates de différents poids et tailles. Reich a dit qu’environ 90 % des poids de ce type proviennent de fouilles de sites datant de la période du Second Temple à Jérusalem et constituent une classe de poids unique à Jérusalem.
Selon Levy, les poids de mesure de pierre d’accompagnement sont typiques à la période à Jérusalem. « Le fait qu’il y avait des poids spécifiques à la ville sur le site indique les caractéristiques uniques de l’économie et du commerce à Jérusalem pendant la période du Second Temple, peut-être en raison de l’influence du Temple lui-même », a-t-il déclaré dans le communiqué de presse.
La rue souterraine de la Cité de David est toujours en cours d’excavation, au rythme de deux équipes par jour, de 7h à 22h, et ne sera pas entièrement ouverte au public avant plusieurs années, a déclaré Levy.
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