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Comment se marier à un juif sous l’Occupation ?

Dans les Mémoires d'Alice, histoire d'une vie, Alice Meyzié raconte le martyr de Tulle, et comment, amoureuse d'un Juif hongrois, elle décide de se marier en 1942

Couverture des Mémoires d'Alice, histoire d'une vie. (Crédit : capture d'écran)
Couverture des Mémoires d'Alice, histoire d'une vie. (Crédit : capture d'écran)

En 1942, Alice Meyzié, qui vient de finir son CAP coiffure, travaille alors dans un salon de coiffure à Limoges, raconte Le Populaire. C’est là qu’elle tombe amoureuse de Laurent, un jeune réfugié juif hongrois de 19 ans.

Son brevet élémentaire en poche, sa mère la destinait plutôt à une carrière d’institutrice, mais Alice savait ce qu’elle voulait, comme lorsqu’elle décide, elle non-juive, d’entamer une idylle avec un réfugié juif hongrois dans une France menacée par les nazis.

Le journal Le Populaire est allé la rencontrer dans sa maison de retraite, alors qu’elle vient de publier Les Mémoires d’Alice, histoire d’une vie.

Elle y raconte son départ vers la Corrèze où la famille de son amoureux juif hongrois s’est réfugiée. « L’idylle conduira à un mariage clandestin célébré, fin 1942, par un sous-préfet sorti du maquis, dans ce secteur », explique le quotidien.

Il s’installe à Tulle, ville de cœur de l’ancien président François Hollande, où elle travaille comme coiffeuse. Lui trouve un emploi chez un brasseur. Mais la Gestapo est sur les traces de Laurent, qui rejoint la Résistance.

En 1944 « le 7 juin, juste avant l’attaque de Tulle par le maquis, Laurent monte d’Argentat, dans un camion de la Résistance, pour venir chercher Alice et lui éviter d’être prise au milieu des combats ».

Mais Laurent meurt lors d’une bataille à la gare de Tulle. Elle, que la clandestinité de leur idylle a protégée, voit l’arrivée de la division SS Das Reich à Tulle, les pendaisons des résistants et les départs en déportation.

« Dans la matinée, je suis allée dans la cuisine et j’ai regardé la place, à travers les volets en lambeaux, raconte-elle. Des nazis couraient dans tous les sens. Vers 13 heures, d’autres sont arrivés avec des échelles qu’ils appuyaient contre les réverbères, et des cordages. Je me suis figée. J’ai compris qu’ils allaient pendre des gens… J’ai vu arriver des hommes en files. Ils marchaient lentement, tête baissée. Ils sont restés longtemps au pied des réverbères. L’abbé Espinasse était là pour intervenir, pour bénir, recueillir des messages… »

Après la guerre, la vie continue pour Alice. Mais elle ne parle pas de ces événements tragiques. Il y a deux ans, un besoin urgent se fait sentir. « J’en avais plein la tête. Je me levais la nuit. Ça a duré une année ». Elle décide alors de se mettre à écrire.

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